FONCIER
Le foncier au coeur des revendications de JA Aura

Pierre Garcia
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FONCIER / Du 21 au 25 septembre, Jeunes agriculteurs (JA) Auvergne Rhône-Alpes (Aura)a organisé sa semaine du foncier. Retour avec Jordan Magnet, secrétaire général du syndicat.

Le foncier au coeur des revendications de JA Aura
Jordan Magnet. ©JA Aura

L’année dernière, JA Aura avait marqué les esprits en semant du blé sur une parcelle exploitable en friche. Cette année, Covid-19 oblige, l’habituelle semaine du foncier organisée tous les ans à cette période a pris un format digital. Du 21 au 25 septembre, le syndicat JA Aura a pris le contrôle des réseaux sociaux pour y diffuser de nombreux messages et des vidéos afin de rappeler au grand public l’enjeu du foncier pour l’agriculture. Deux thématiques ont particulièrement été mises en avant : le renouvellement des générations par la préservation du foncier agricole et la sensibilisation à la baisse du nombre d’agriculteurs. « Les agglomérations consomment aujourd’hui énormément de foncier sans forcément l’utiliser. Nous ne nous battons pas pour stopper toute construction dans les villes, nous souhaitons simplement que les friches cultivables reviennent en priorité aux agriculteurs », explique Jordan Magnet, secrétaire général.

Responsable de l’installation chez JA de la Drôme, Jordan Magnet tient à rappeler l’importance du foncier pour le renouvellement des générations. « Nous avons besoin du foncier pour continuer d’avoir une agriculture de qualité. Plus nous perdons de foncier, plus nous risquons de voir le nombre d’exploitants agricoles diminuer. Face à la pression qui s’accroît sur le foncier agricole, ceux qui en ont déjà vont évidemment vouloir le garder. Le risque, c’est que l’on perde à l’avenir notre capacité à diversifier les unités de production », alerte-t-il. Pour Jordan Magnet et les JA, il faut aujourd’hui aller plus loin et engager une vraie réforme pour permettre aux Safer d’avoir plus de pouvoirs en matière de préservation du foncier agricole : « Le système actuel est trop vieux et les contournements du cadre légal sont beaucoup trop simples. On nous avait promis une réforme du foncier en 2018 mais tout est aujourd’hui à construire. Cette réforme prendra du temps car la propriété est quelque chose de très symbolique et il y aura de nombreuses parties à mettre autour de la table avant de parvenir à un consensus ». Parmi les propositions mises en avant, la facilitation du recours au bail qui permet à un agriculteur de s’installer sur une terre cultivable en attendant que son usage futur soit acté. Entre l’achat d’une parcelle et la construction d’un projet, il peut en effet se passer cinq voire dix ans. Si JA ne préconise pas cette solution pour une installation, elle peut se révéler très utile pour des agriculteurs plutôt en fin de carrière et à la recherche de terres supplémentaires pour leur activité. En attendant cette réforme du foncier, JA s’active aujourd’hui autour de la réforme de la prochaine Pac. Première région française en termes d’installation, Auvergne Rhône-Alpes sera particulièrement attentive à l’enveloppe qui sera allouée à cette problématique essentielle pour le renouvellement des générations.

Pierre Garcia