SOCIAL
Regain : un tremplin en cas de coup dur

L’assemblée générale du dispositif Regain a eu lieu vendredi 25 novembre, à la Chambre d’agriculture. L’occasion d’évoquer les difficultés actuelles rencontrées par les agriculteurs et les solutions proposées par le dispositif.

Regain : un tremplin en cas de coup dur
En 2021, 5 travailleurs sociaux de la MSA et 2 conseillers entreprise Chambre d'agriculture de l'Ardèche ont accompagné 336 personnes dans le cadre du dispositif Regain. Ce chiffre est stable pour 2022.

Une baisse subite de récolte, un problème de santé soudain, un divorce… Des aléas de la vie qui, par ricochets, peuvent rapidement impacter l’activité d’une exploitation. Pour soutenir les agriculteurs et les aider à remonter la pente, le dispositif Regain existe depuis bientôt 30 ans. Son rôle est d’abord de détecter les difficultés des agriculteurs au plus tôt afin de leur proposer un soutien humain, ainsi qu’un appui qui peut être économique, technique ou même social.

« Certains auront plutôt besoin d’un accompagnement technique sur l’exploitation, pour d’autre ce sont plutôt des problématiques administratives », explique Sylvain Balmelle, vice-président de la Chambre en charge du service entreprise. Le dispositif permet aussi d’orienter les agriculteurs, pour leur permettre d’avoir accès à une aide au répit, à des formations, voire même à des soins. « La santé est un sujet récurent que l’on voit de plus en plus dans l’accompagnement », alerte Cécile Ranc, responsable adjointe du service d’action sanitaire et sociale à la MSA Ardèche-Drôme-Loire.

Pour un avenir positif

Depuis la création de Regain, en 1993, les problématiques ont changé. Dans les débuts, les agriculteurs accompagnés étaient souvent responsables de petites exploitations dont les outils n’étaient plus adaptés. Aujourd’hui, il peut s’agir de chef « de grandes exploitations avec de gros investissements », s’inquiète Henry Jouve, président de la MSA Ardèche-Drôme-Loire. Un autre public fréquemment rencontré est celui des jeunes installés.

Entre crise du covid, aléas climatiques et inflation, les exploitations sont de plus en plus fragilisées et l’action de Regain de plus en plus essentielle. Malgré tout, le président de la MSA plaide pour une démarche optimiste : « Regain est porteur d’un renouveau pour de nombreux agriculteurs et doit garder cet état d’esprit valorisant un avenir positif. »

Pauline De Deus

Des perturbations attendues en 2023

D'ici quelques mois l’organisation du dispositif risque d’être chamboulée. Important financeur de Regain, le Département change ses modalités de soutien. 

Pour espérer un financement de cette collectivité en 2023, le dispositif a dû répondre à un appel d'offre. La structure qui remportera ce marché public devrait être connue d'ici une dizaine de jours.  À Regain, on croise les doigts. Car lors de l'assemblée générale aucun signe clair n'aura été donné. Le Département a simplement expliqué sa décision, prise dans un soucis d'harmonisation des dispositifs destinés aux bénéficiaires du RSA, qui tous passent par des marchés publics.

Si l’obtention de ce marché permettrait à Regain de poursuivre son activité, il faudrait, dans tous les cas, trouver d’autres sources de financement pour continuer à suivre plus de 300 agriculteurs chaque année. Avec cette nouvelle modalité d’aide du Département, le budget du dispositif sera amputé d’environ 10 000 euros. Côté MSA et Chambre d’agriculture on avoue craindre pour l’accompagnement qui pourra être apporté à l’avenir. Notamment pour les non-bénéficiaires du RSA (environ 35 % des agriculteurs suivis), qui depuis 2019, ne sont plus concernés par les aides du Département.