IRRIGATION
Une retenue collinaire à « taille humaine »

Pauline De Deus
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La préfète de l’Ardèche Sophie Élizéon s’est déplacée mercredi 24 avril sur le lac collinaire du Mas Héritage à Rosières. « Depuis la signature du protocole en 2021, entre la remise aux normes des retenues ou leur création, une quarantaine d’autorisations ont été signées », a-t-elle rappelé.

Une retenue collinaire à « taille humaine »
De gauche à droite : le sous-préfet de Largentière Marc Coutel, Matthieu Salel, vice-président du Département en charge de l'agriculture, de l'environnement et du tourisme, François Tissot, vigneron au Mas Héritage, et Sophie Élizéon, préfète de l'Ardèche. ©AAA_MMartin

Avec un sol sableux qui « ne retient pas l’eau », également marqué par une sécheresse chronique, les récoltes de François Tissot, vigneron au Mas Héritage, étaient « de plus en plus compliquées » depuis 2019. Le vigneron s’est donc lancé dans un projet d’irrigation. Si au départ un forage avait été envisagé, le projet s’est transformé en création d’une retenue collinaire, associé en GIE avec un autre vigneron, Thibault Fournet.

« Une vraie valeur d’exemple »

« Ce système collectif est une vraie valeur d’exemple », affirme le futur utilisateur de la retenue. « Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Aujourd’hui, c’est la vigne, mais demain, nous aurons peut-être des plantations exotiques », sourit-il. « Il ne faut pas coller le terme de retenue collinaire à la vigne, mais à une exploitation agricole. »

Après deux ans de labeur, la retenue de 3 200 m3 et d’une surface de 990 m2 a été finalisée à la fin du premier trimestre 2023. Pour cet ouvrage financé à 70 % par des subventions du fonds européen et de la Région, « le vrai enjeu a été de trouver la bonne personne pour nous accompagner », témoigne François Tissot. « Cette retenue montre que cela est réalisable, il faut que les agriculteurs qui en ont besoin se lancent », renchérit Matthieu Salel, vice-président du Département en charge de l’agriculture, de l’environnement et du tourisme. De plus pour le vigneron du Mas Héritage, « l’impact visuel est minime. C’était une zone de pins ou rien ne poussait, une fois que les arbres auront repris leur place, on ne verra plus la retenue. »

« Chaque projet doit être adapté à un territoire »

Un impact « limité », donc, également du côté environnemental, salué par la préfète de l’Ardèche, Sophie Élizéon. « C’est une retenue à taille humaine. Cette construction est pertinente, car elle est le visage de l’agriculture ardéchoise. Chaque projet doit être adapté à un territoire. L’important est d’accompagner des retenues qui ne soient pas connectées et qui fonctionnent avec les eaux de ruissellement. Depuis la signature du protocole en 2021, entre la remise aux normes des retenues ou leur création, une quarantaine d’autorisations ont été signées. » Et d’ajouter : « À la faveur de la simplification et afin d’accélérer les délais, nous avons accentué le rythme des autorisations », se félicite la préfète. « Il y a du sens dans la création de cette retenue, car c’est un projet collectif et il n’y a pas de prélèvement dans le milieu naturel. Finalement, cela protège les habitants et la nature. »

M.M.