SAINT-AGRÈVE
Des sapins bio et 100 % Ardèche !

Mylène Coste
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SAINT-AGRÈVE / La saison du sapin a bel et bien démarré ! Sa vente est autorisée par le gouvernement depuis le 20 novembre. Une bonne nouvelle pour François Marmeys, producteur à  La Ferme des Hautes-Terres à Saint-Agrève.

Des sapins bio et 100 % Ardèche !
Crédit photo François Marmeys

Depuis quelques jours, François Marmeys n’arrête pas. « Je passe mon temps sur les routes pour les livraisons », confie-t-il. Installé à Saint-Agrève, il a repris en 2009 l’exploitation de son père Paul Marmeys et exploite 6 à 7 ha de sapins en bio, à plus de 1 000 m d’altitude. 

« Je produis principalement du sapin Nordmann, variété phare des sapins de Noël, précise-t-il. C’est une variété originaire du Caucase, bien résistante au sec. Pour autant, ces dernières années, on ressent l’effet de la sécheresse et du manque de pluviométrie sur les arbres, d’autant plus que nos parcelles sont orientées Sud. »

1 500 à 2 000 sapins vendus chaque année

La culture du sapin comprend plusieurs étapes : « La plantation se fait généralement au printemps, explique le producteur. Il faut compter 5 à 7 ans pour qu’un arbre arrive à maturité pour pouvoir être commercialisé, c’est pourquoi je plante assez régulièrement, afin d’avoir un roulement. » Aussi, la culture de sapin exige une rotation entre 5 et 10. 

« En septembre, je procède au marquage des arbres et aux précommandes, puis en novembre et décembre, c’est le temps de la coupe et des livraisons. Je suis en plein dedans ! » Côté débouchés, François Marmeys vend à des jardineries, grandes surfaces (vallée du Rhône notamment) et à des associations de parents d’élèves dans des écoles. « Je commercialise entre 1 500 et 2 000 sapins par an. » Cette année, la crise sanitaire a insufflé un vent de panique parmi les producteurs : « Nous n’avons eu aucune visibilité sur les ventes. Les clients ont attendu le dernier moment pour passer commande, voire se sont rétractés. L’autorisation de vente nous a toutefois soulagés, et on espère faire une bonne saison. »

Des moutons Shropshire pour l'entretien

Certifiée bio depuis 2013, la Ferme des Hautes-Terres n’utilise aucun engrais ni désherbant chimique. Son secret ? « J’élève un troupeau de moutons de race Shropshire, une race originaire d’Angleterre utilisée pour désherber et entretenir les parcelles de sapins de Noël. » Considérée comme l’une des races les plus robustes et résistantes aux climats froids, la brebis Shropshire mange l’herbe et les plantes tout en laissant intacts les jeunes plants de sapin. Il faut compter 7 à 12 moutons pour l’entretien d’un hectare. 

Autre avantage conféré par la présence des brebis : « Elles dissuadent le gibier, notamment le chevreuil, de venir manger la petite pousse et cela évite ainsi pas mal de casse », indique François Marmeys. 

L’élevage ovin demande un travail à part-entière : mise en place des parcs, surveillance du troupeau, abreuvement, soin des animaux en hiver, agnelages ou encore tonte des moutons…

Mylène Coste

François Marmeys cultive des sapins de Noël en bio à Saint-Agrève

Mon bio sapin, roi des forêts

INITIATIVE / Créée début 2020, l’association « Les sapins bio de France » regroupe des producteurs français de sapins de Noël labélisés bio, dont François Marmeys.

L’association « Les sapins bio de France » a pour but de promouvoir l’origine France et de démocratiser la production de sapins bio. « Un constat existe, près 99% des sapins vendus en France sont cultivés avec des produits phytosanitaires de synthèse ; 20% des sapins proviennent de l'étranger ! » indique l’association sur son site internet. Elle se donne ainsi pour mission de promouvoir le sapin de Noël labellisé Agriculture biologique, mais aussi de mutualiser les connaissances et les itinéraires techniques du sapin bio. Autre enjeu : l’adaptation aux changements climatiques et la gestion durable des productions.