PLAN DE RELANCE
Les aides à l'agroéquipement éclusées en quelques semaines

PLAN DE RELANCE / Les deux mesures du plan de relance dédiées à l'aide à l'investissement dans des agroéquipements ont été épuisées en quelques semaines. Les 20 M€ inclus dans le plan protéines devraient être réabondés rapidement. Ce ne sera pas le cas, « dans un premier temps », pour les 215 M€ dédiés à la conversion des agroéquipements.

Les aides à l'agroéquipement éclusées en quelques semaines
Sur les 14 710 dossiers déposés pour des aides à l'investissement dans des agroéquipements, les trois quarts portaient sur des équipements de substitution aux produits phytosanitaires.

Il aura fallu quelques semaines à peine pour qu'elles soient éclusées. Les guichets des aides aux agroéquipements du plan de relance ont fermé leurs portes à quelques jours d'intervalle. L'une sera réouverte rapidement, l'autre pas, en tous les cas dans l'immédiat. La plus importante est celle des aides à la conversion des agroéquipements, dotée de 215 millions d’euros (M€). Elle est close depuis le 27 janvier, après avoir connu un « succès massif et rapide », avec 14 710 dépôts de dossiers, pour un montant de 205 M€, rapporte le cabinet du ministre de l'Agriculture. Les 10 M€ restants sont sanctuarisés pour être par la suite rouverts aux départements d'Outre-mer qui ont déposé « un peu moins de dossiers » que le reste du territoire. Cet écoulement rapide des fonds était « recherché », assure-t-on au ministère de l’Agriculture, qui parle « d'effet de souffle ». L'objectif était « d'obtenir rapidement des effets sur le terrain ». Pour l'heure, il n'est pas prévu que la mesure soit réabondée, expliquent les services du ministre. Ils précisent toutefois que des rendez-vous interministériels sur le plan de relance sont prévus tous les trois mois, à l'issue desquels des transferts peuvent être réalisés. Sur les 14 710 dossiers, les trois quarts portaient sur des équipements de substitution aux produits phytosanitaires, se félicite enfin le cabinet.

Seconde tranche pour la protéine

À l'inverse, un réabondement est d'ores et déjà prévu pour l'autre dispositif de 20 M€ inclus dans le plan protéines. La décision doit être prise prochainement à l'occasion d'un conseil d'administration de FranceAgriMer. Le financement de cette nouvelle tranche n'est pas encore connu, et pourrait provenir des transferts entre ministères au sein du plan de relance. Son montant devrait être « équivalent » à la première tranche, a précisé le cabinet de Julien Denormandie. Son guichet a été fermé le 20 janvier, après la réception par FranceAgrimer d’un peu plus de 60 M€ de dossiers. « Le succès a été plus rapide que nous le pensions », reconnaît le cabinet du ministre. Les services du ministre appellent les agriculteurs qui ont vu leur dossier rejeté à retenter leur chance pour la seconde tranche. Celle-ci sera toutefois réorientée vers les légumineuses, car les dossiers acceptés pour les premiers 20 M€ ont été majoritairement dédiés aux fourrages, et que le ministère souhaite préserver un équilibre entre les deux mesures. Si tous les demandeurs ne verront manifestement pas leur dossier aboutir, le cabinet du ministre rappelle que d'autres dispositifs du plan de relance permettent de bénéficier de soutien à l'investissement.

M.R

POINT DE VUE
(Crédit : Julien Beynat)

POINT DE VUE

Christine Valentin, présidente de la chambre d’agriculture de Lozère, 1ere vice-présidente de l’APCA, en charge du dossier plan de relance : « Le plan de relance constitue une formidable opportunité pour les agriculteurs de se mettre ou de se remettre en mode projet. Un engouement fort des agriculteurs pour certaines mesures s’est d’ores et déjà exprimé. Nous espérons que cet élan se poursuivra dans le cadre de l’ouverture des mesures : bilan carbone, structuration des filières, plantations des haies… Pour le moment, seules cinq mesures sont ouvertes sur les 22 du plan de relance, les chambres d’agriculture seront donc plus que jamais aux côtés des agriculteurs pour les accompagner dans leur choix stratégique. Elles sont en ordre de marche puisque d’ici quelques semaines, ce sont 300 à 350 jeunes en service civique qui devraient être mis à contribution pour détailler auprès des agriculteurs toutes les mesures ».

RÉACTION

RÉACTION

Gilbert Guignand, président de la chambre d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes : « Ce plan de relance répond à un réel besoin. À ce stade, et au regard de l’explosion de demandes sur la mesure protéines en particulier, il est important de conserver des financements sur toutes les lignes. Nous ne sommes pas partisans du principe de fongibilité entre les lignes. Nous avons également besoin de financements sur le plan abattoir, sur la biosécurité, sur le bien-être animal… ».