TRAVAIL
Main-d’œuvre : la FNSEA appelle à la mobilisation générale

TRAVAIL / La FNSEA et d’autres partenaires sociaux ont rencontré le 28 janvier le Premier ministre, Jean Castex à Matignon. En plus des sujets conjoncturels, les discussions ont porté sur le volet social agricole.

Main-d’œuvre : la FNSEA appelle à la mobilisation générale
Jérôme Volle, président de la commission sociale de la FNSEA. (Crédit : FNSEA)

« La FNSEA appelle à la mobilisation générale pour la cueillette des fruits et légumes. Les saisonniers qui n’ont pas pu trouver d’emplois dans les bars, les restaurants, les stations de ski ou ailleurs sont les bienvenus. (…) Il en va de notre souveraineté alimentaire », a indiqué le 28 janvier, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, dans une visioconférence. Exposant sa rencontre avec le chef du gouvernement, elle a développé les principaux dossiers qui focalisent aujourd’hui l’attention du monde agricole : la crise du coronavirus et ses conséquences parfois dramatiques pour des filières entières (vins, bières, cidres…), le nouveau délit d’Ecocide, les innovations NBT (nouvelles technologies végétales), les suites des États généraux de l’alimentation etc. Mais à la veille d’un possible nouveau reconfinement, c’est le volet social qui a concentré les débats.

Situation catastrophique ?

« En plus des 235 000 salariés permanents que compte l’agriculture, il faut ajouter environ un million de saisonniers » qui, chaque année, viennent prêter main-forte en particulier lors des récoltes, a indiqué Jérôme Volle, président de la commission sociale de la FNSEA. Sa principale crainte ? « La fermeture des frontières ». En effet d’après les enquêtes internes de la FNSEA, les recrutements sont jugés de plus en plus difficiles : près de 60 % des employeurs ont rencontré des difficultés à pourvoir les postes, ce qui, parfois, se traduit par un recours accru à la prestation de service et au travail détaché. « Nous avons beaucoup parlé de la situation qui pourrait devenir catastrophique pour un certain nombre d'entreprises, si demain nous n'avions pas la main-d’œuvre nécessaire pour la récolte de nos productions », a martelé Jérôme Volle. Car, quand bien même « 80 % du recrutement s’effectue par bouche-à-oreille, il nous manque des bras », ont reconnu les deux responsables agricoles.

Travailleurs détachés

Jérôme Volle s’est également inquiété de la prolongation des droits au chômage « qui pourraient avoir un impact possible sur le recrutement ». De même s’interroge-t-il sur l’attitude des préfets qui « délivrent moins de contrats internationaux OFII* », notamment pour les travailleurs détachés. Sans doute faudrait-il y voir l’application de la position de la ministre du Travail, Élisabeth Borne, qui, dès sa nomination en juillet, avait clairement indiqué qu’il n’était pas question que la relance et la reprise se fassent avec des travailleurs détachés. La FNSEA qui réfléchit sur l’embauche directe de salariés étrangers a créé des partenariats avec certains pays. Une convention est en cours de signature avec la Tunisie pour former des « tractoristes, des ramasseurs, des chefs d’équipe », a indiqué Jérôme Volle.

Christophe Soulard