SEDIMA
Le machinisme agricole toujours dynamique

Le Syndicat national des entreprises de services et distribution du machinisme agricole (Sedima) a présenté, le 28 juin, les résultats du premier semestre 2021. Le marché se révèle assez dynamique mais la hausse du coût des matières premières pourrait freiner cette croissance.

Le machinisme agricole toujours dynamique
Selon le Sedima, les prises de commandes en automoteur stagnent à zéro et celles des secteurs viticoles et arboricoles n’atteignent que + 5 %, en comparaison du premier semestre 2020. Une conséquence du gel du mois d'avril. DR

Que ce soit en neuf ou en occasion, le taux de croissance médian des machines agricoles affiche un nombre à deux chiffres : + 10 % avec cependant certaines disparités. Les prises de commandes en automoteur stagnent à zéro et celles des secteurs viticoles et arboricoles n’atteignent que + 5 %, en comparaison du premier semestre 2020. « Il faut voir dans ces deux domaines l’impact du gel du mois d’avril », a expliqué Sylvie Domenech, responsable des études économiques du Sedima, qui regroupe quelque 800 adhérents. Selon l’enquête réalisée par ce syndicat entre le 7 et le 17 juin, pas moins de 73 % des distributeurs spécialisés dans la viticulture et/ou l’arboriculture ont connu des prises de commande en baisse. Il en est de même pour 50 % des distributeurs en ce qui concerne le matériel d’occasion. Au total l’impact est estimé entre 10 % et 20 % de baisse des commandes. Malgré tout, le nombre des immatriculations poursuit sa progression avec une hausse de + 14 % pour les tracteurs standards et de + 16 % pour l’ensemble des tracteurs pour les cinq premiers mois de l’année. « Mais nous ne sommes pas revenus au niveau de l’année 2019 », a-t-elle souligné. En effet, les cinq premiers mois de 2019 avaient constaté la vente de 10 147 tracteurs contre 9 557 pour la même période en 2021.

Point de rupture psychologique

Malgré les efforts fournis par les concessionnaires, ceux-ci ont eu du mal à raccourcir les délais de livraison. Plus de 9 sondés sur 10 ont déclaré « avoir été confrontés à des retards de livraison de leurs matériels et plus de 8 sur 10 à des retards similaires sur les pièces détachées ». Le président du Sedima, Loïc Morel, s’en est d’ailleurs inquiété : « Nous commençons à avoir des pénuries sur un certain nombre de pièces, notamment les composants », a-t-il indiqué tablant sur une crise qui pourrait durer plus de six mois. Sa plus grande inquiétude est qu’il n’a « aucune visibilité » sur la fin de ces insuffisances qui plombent le marché. Il s’ensuit mécaniquement une hausse des prix des matériels y compris pour les commandes déjà passées. Ces hausses s’échelonnent entre + 3 % et + 18 %, avec un risque de générer « un point de rupture psychologique chez les clients » qui devront sans doute revoir leur plan de financement. Mais il ne faudrait pas que la hausse de l’acier, celle des composants ou encore du caoutchouc dure plus d’un an. « Ça deviendrait compliqué », a soupiré Loïc Morel.

Bons auspices

Quoi qu’il en soit, le secteur du machinisme reste relativement optimiste. Il est « bon ou très bon » pour 52 % des personnes interrogées (contre 48 % en 2019). Deux exceptions toutefois : les distributeurs spécialisés de matériel en vitiviniculture ne sont que 12 % à percevoir que le moral de leur client est bon ou très bon. 38 % le voient mauvais ou très mauvais. Les chiffres sont presque identiques pour les distributeurs spécialisés en arboriculture (37 % mauvais ou très mauvais ; 20 % bon ou très bon moral). Quant aux perspectives pour le second semestre de 2021, elles s’annoncent sous de bons auspices avec des prises de commandes en hausse prévisionnelles de + 4 à + 6 % tant sur les matériels neufs que sur ceux d’occasion.