CAPRIN

Mérite agricole : Aurélie Michel à l’honneur !

Aurélie Michel a grandi auprès du troupeau de vaches laitières de ses parents. C’est pourtant vers l’élevage caprin, « moins physique et qui demande moins d’investissements », que la jeune femme s’est tournée, une fois son BTS Production animale en poche. « J’ai réalisé un BEP puis un Bac Pro au lycée agricole d’Aubenas, puis mon BTS en alternance à La-Côte-Saint-André, et de nombreux stages… Six ans d’études agricoles, presque un doctorat ! », plaisante-t-elle. 

Une crise sanitaire éprouvante

Aurélie Michel s’est installée en août 2014, à Borne, son village natal, au cœur de la montagne ardéchoise. « J’élève 180 chèvres laitières dont le lait est livré à la laiterie Rissoan, à Luc. J’ai également une dizaine de vaches pour faire du veau gras. » À tout juste 30 ans, la jeune éleveuse est d’autant plus méritante qu’elle travaille seule sur l’exploitation. Si sa rigueur et sa motivation en font un modèle pour les jeunes qui souhaiteraient s’installer, elle a aussi connu des coups durs. « La première vague de la crise de la Covid-19, en mars 2020, a été très difficile pour la filière caprine, et bon nombre d’éleveurs se sont retrouvés avec des chevreaux sur les bras, tandis que la collecte a parfois été perturbée. Pour ma part, j’ai pu compter sur la laiterie Rissoan qui s’est démenée pour maintenir la collecte de lait. J’ai dû garder mes chevreaux plus longtemps et les engraisser jusqu’au bout avec du lait que j’avais en surplus. Mais mon engraisseur, l’Earl Le Viviers (Cliousclat), a joué le jeu. Cela montre l’importance des laiteries et des engraisseurs pour notre filière ! »

« Une récompense pour l’ensemble du monde agricole ardéchois »

Aujourd’hui, l’élevage d’Aurélie Michel a retrouvé son rythme de croisière. Le Mérite agricole ? « Pour moi, cette médaille vient récompenser l’ensemble du monde agricole ardéchois, qui a su se mobiliser pour surmonter la crise, estime l’éleveuse. Elle met à l’honneur la solidarité dont les agriculteurs ont fait preuve, via le réseau JA-FDSEA notamment. »

Elle poursuit : « C’est aussi un message d’encouragement à tous les jeunes qui s’installent ou voudraient s’installer dans nos territoires de montagne. Avec de la passion et de la motivation, on peut faire de tout, partout ! » Et dans son territoire, les exemples de jeunes qui s’installent et réussissent sont nombreux : « De Loubaresse à Saint-Étienne-de-Lugdarès, nous sommes un certain nombre de jeunes agriculteurs motivés, il y a une belle dynamique. Et il y a encore de la place pour d’autres ! »

M.C.