INSTALLATION
Faciliter les installations sur un territoire avec le Cli
Composés d’acteurs sensibilisés et réactifs, les comités locaux à l’installation (Cli) répondent aux enjeux de la transmission et de l’installation à l’échelle d’un territoire. Facilitateur local, le Cli contribue à un meilleur ancrage territorial des projets.
Alors que l’agriculture et l’alimentation sont de plus en plus identifiées comme des enjeux majeurs pour l’avenir, le nombre d’exploitations et d’emplois agricoles n’en finit pas de chuter en Ardèche, comme dans le reste de la France. Dans le département, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 47 % entre 2000 et 2020. Le nombre d’emplois agricoles a chuté de 35 %, la surface utilisée et les cheptels ont diminué respectivement de 15 et 25 % durant la même période.
Des candidats nombreux, des installations plus rares
L’Ardèche a su valoriser un contexte pédoclimatique difficile en axant son développement sur des produits de qualité, des exploitations diversifiées et tournées vers les productions sous signes de qualité (AB, AOP, IGP), la transformation, les circuits courts, l’agritourisme... Mais presque toutes ces filières font face à un manque de production pour satisfaire la demande et pérenniser leur développement.
Pourtant, nombreux sont les candidats à se présenter au point accueil installation (PAI) de l’Ardèche, avec des projets agricoles intéressants et bien construits. Parmi les freins à leur installation : l’accès au foncier. La constitution d’une entité foncière adéquate et suffisante pour une installation peut prendre des années et décourager nombre de candidats à l’installation, notamment les candidats hors cadre familial qui ne sont pas déjà implantés sur le territoire. Les transmissions qui ne sont pas préparées des années à l’avance ont de fortes chances de ne pas trouver de repreneur et de se solder par la disparition de l’exploitation, le démantèlement au profit des voisins voire l’abandon de certaines surfaces.
Le travail du Cli
Le comité local à l'installation (Cli) est un groupe de travail rassemblant élus locaux et représentants professionnels agricoles, animé par la Chambre d’agriculture. Il a pour objectif de faciliter l’installation agricole à l’échelle d’une collectivité, généralement une communauté de communes ou d’agglomération. Espace de discussion et de concertation, le Cli définit des actions concrètes qui sont menées sur le terrain par les agents de la Chambre d’agriculture.
Les axes de travail du Cli
Installation de porteurs de projets agricoles :
- connaissance et suivi des porteurs de projets et de leurs besoins
- Accueil dans le tissu socio-économique des territoires
Transmission-reprise des exploitations agricoles :
- Sensibilisation des agriculteurs en amont de l’arrêt d’activité
- Mise en relation avec des repreneurs potentiels
Émergence d’opportunités foncières :
- veille et communication sur les opportunités foncières du territoire
- travail de mobilisation foncière sur des secteurs ou des situations choisies, en lien avec les propriétaires
Le Cli s’appuie sur plusieurs outils mis en place pour favoriser la transmission des exploitations et l’accès au foncier pour les porteurs de projets agricoles :
- Le coin du foncier agricole : www.ardeche.chambre-agriculture.fr/le-coin-du-foncier-agricole/
- Le répertoire départ installation (RDI) : https://www.repertoireinstallation.com/
Une approche territoriale et proactive, complémentaire avec les outils existants :
- Point accueil installation (PAI) : accueil et conseil aux porteurs de projets agricoles
- Point accueil transmission (PAT) : accueil et conseil aux futurs cédants
Les actions du Cli portent leurs premiers fruits
Mis en place en 2021 dans le cadre d’un partenariat entre la Chambre d’agriculture et la communauté d’agglo Privas Centre Ardèche (Capca), un comité local à l’installation œuvre à faciliter la transmission des exploitations agricoles et l’installation de jeunes agriculteurs.
« Le renouvellement des générations en agriculture est un enjeu fort sur notre territoire. Il en va de la viabilité de nos outils collectifs agricoles, tels que les réseaux d’irrigation ou encore l’abattoir ! » affirme Olivier Naudot, vice-président de l’agriculture à la Capca. « Par ailleurs, l’agglo s’est dotée d’un projet alimentaire territorial (PAT), qui vise à relocaliser l’alimentation et à valoriser les circuits courts : il était donc essentiel de travailler sur la pérennisation de notre agriculture. »
C’est de cette volonté que le Cli a pu se mettre en place. « Nous avons fait le choix de le décliner en trois Cli dans les différents territoires, qui ont chacun des enjeux différents. La Capca est composée de 42 communes très disparates. » Le plateau Vernousain, majoritairement tourné vers l’élevage, n’a en effet pas les mêmes problématiques que la vallée de l’Eyrieux ou le bassin Ouvèze-Payre, plus tournés vers l’arboriculture et le maraîchage.
De premiers projets fleurissent
Concrètement, que fait le Cli ? « L’idée est d’identifier des propriétaires de foncier et des porteurs de projets agricoles et de les mettre en lien, explique Marion Gaulupeau, chargée de mission Cli à la Chambre d’agriculture. Nous avons pour cela créé plusieurs outils facilitateurs, comme la mise en ligne d’annonce d’offres de foncier ou de portraits de porteurs de projets. Cela passe aussi par tout un travail de de repérage foncier à l’échelle communale, comme nous l’avons fait à Saint Etienne de Serre, Saint Vincent de Durfort, Saint Michel de Chabrillanoux, ou encore Veyras...). »
Et le travail du Cli porte déjà ses fruits : « Dans la vallée de l’Ouvèze, nous avons par exemple repéré une friche appartenant à la Capca, à partir de laquelle a pu émerger un projet de lac d’irrigation et d’espace test agricole. Nous y travaillons en partenariat avec la Safer pour la mobilisation de foncier, avec la Chambre pour le projet de stockage de l’eau. »
Vous êtes un porteur de projet, un propriétaire, agriculteur ou une collectivité ayant une opportunité foncière à signaler ? N’héistez pas à contacter le Cli de la Chambre d’agriculture - Marion Gaulupeau au 06 75 15 24 21.
47 %
Entre 2000 et 2020, le nombre d'exploitations a chuté de 47 % en Ardèche
