CONGRÈS FDSEA
« La FNSEA n’est rien sans son réseau local »

Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA depuis avril 2023, viendra à la rencontre des agriculteurs lors du congrès de la FDSEA qui se tient le 7 mars à Chalencon.

« La FNSEA n’est rien sans son réseau local »
Hervé LAPIE, secrétaire général FNSEA. ©FNSEA

Le collectif chevillé au corps

« J’ai toujours considéré que seul, nous n’étions rien. On a tous besoin à un moment donné, de son voisin pour gérer les difficultés. Les organisations collectives servent aussi à échelle individuelle », affirme Hervé Lapie. Le collectif pour structurer, tel est le credo de cet agriculteur de la Marne, installé depuis 1992 en polyculture élevage de cochons et culture diversifiée.

Président de la FDSEA 51 (Marne) depuis 2014 et à la Commission environnement de la FNSEA depuis 2011-2012, son engagement syndical ne date pas d’hier. Depuis qu’il est devenu secrétaire général, Hervé Lapie a la charge de l’animation du réseau FNSEA. « Depuis que je suis engagé dans le syndicalisme, je suis au service de la production agricole. Nous formons des équipes au niveau local, régional, afin d’être à l’écoute et d’améliorer le quotidien de chaque agriculteur du territoire. L’objectif est d’être au plus près de nos adhérents et d’expliquer le travail qui est effectué par la tête du réseau. La FNSEA n’est rien sans son réseau en local FDSEA. Il nous faut valoriser le travail qui est fait dans les réseaux du département et déployer la capacité des agriculteurs à se projeter sur des projets adaptés au territoire et aux filières locales. »

La transmission en filigrane

Pour Hervé Lapie un des sujets de fond, est aussi l’enjeu autour du renouvellement des générations. « Les départs en retraite sont conséquents. Pour créer les conditions afin de reprendre une exploitation, il faut une façon de faire qui soit rationnelle. La force du syndicalisme est un atout. Dans le cadre des renouvellements des générations, il faut accepter que les installations soient différentes que celles des générations précédentes. Mais avant tout, le projet doit être viable économiquement et socialement. L’installation doit se faire avec un programme d’accompagnement. »

La FNSEA, toujours sur le pont

Avec les récentes mobilisations, la FNSEA a pu porter jusqu’au sommet de l’Etat plus d’une centaine de revendications. « Les enjeux à défendre sont multiples : nous demandons une juste rémunération et des conditions d’exercices du métier qui soient dignes », résume l’agriculteur de la Marne.

Une visibilité auprès du grand public inédite pour les agriculteurs, qui étaient nécessaires selon Hervé Lapie. « Certes, nous avons des difficultés à exercer notre métier, mais un tel élan de mobilisation est un message d’espoir, car l’agriculture est porteuse de solution. C’est un métier exceptionnel, mais les conditions pour l’exercer doivent être favorisées. Les sujets autour de la biodiversité, du réchauffement climatique, sont des sujets qui intéressent la profession agricole. Il faut changer de logiciel et donner un cap, une vision à cette profession qui souffre. Je reste persuadé que nous avons en main davantage de solutions que de problèmes. » La suite ? Hervé Lapie l’envisage toujours ralliée auprès de la FNSEA : « Le prochain marqueur est la Loi d’orientation agricole qui arrive, puis les élections européennes du mois de juin et en fin d’année, les élections des chambres d’agriculture. Nous poursuivrons différemment notre mobilisation dans le but de faire passer des messages. Nous voyons bien que ces débats s’exportent partout en Europe : il y a un vrai malaise agricole. L’alimentation est un sujet majeur. C’est une fierté pour les paysans français de nourrir les citoyens. Il faut donc recréer une dynamique pour produire », conclut le représentant de la FNSEA, présent lors du congrès de la FDSEA.

M.M.