TOURNESOL
Dégâts d’oiseaux : une évaluation est indispensable avant d’envisager un re-semis

Plus d’un tiers des parcelles de tournesol sont attaquées chaque année par les oiseaux, et 7 à 13 % sont ressemées1. Ressemer sa parcelle, a fortiori sur l’ensemble de sa surface, est une décision qui doit être mûrement réfléchie, compte tenu de son coût et de la réelle nuisibilité des dégâts d’oiseaux sur cotylédons.

Dégâts d’oiseaux : une évaluation est indispensable avant d’envisager un re-semis
Terres Inovia recommande de soigner le semis pour une levée rapide et d'observer attentivement les lésions sur les plants pour éviter un re-semis non indispensable.

Le pigeon ramier est la principale espèce en cause dans les dégâts aux cultures, suivi de la corneille noire et du corbeau freux. L’absence de solution miracle ne doit pas faire oublier quelques règles simples, les deux plus importantes étant le soin à accorder au semis pour une levée rapide et l’observation attentive des lésions sur les plants pour éviter un re-semis non indispensable. En fonction de l’espèce d’oiseaux (corvidés ou colombidés) et du stade de la parcelle lors de l’attaque, les dégâts peuvent avoir un impact différent sur le devenir des plantules.

Lorsque l’attaque touche uniquement les cotylédons, rien n’est perdu !

Lorsque la plantule est déracinée ou l’apex sectionné par le bec de l’oiseau, le pied est perdu. Cependant, quand les cotylédons sont sectionnés, même totalement, la majorité de ces plantules vont donner un capitule, même si l’ablation de ces organes de réserve provoque une réduction de vigueur des plantules jusqu’au stade bouton étoilé (résultats des essais Terres Inovia 2016-2017). Ainsi, quel que soit le type de sol et sa réserve hydrique, les tournesols sont capables de compenser une perte de vigueur due à des dégâts d’oiseaux sur cotylédons et conduire à un rendement équivalent à une parcelle non attaquée. Même si la plante prend du retard dans sa croissance, elle participera au peuplement et le rendement n’en sera pas affecté.

Quand faut-il ressemer ?

En cas de dégâts, il faut tenir compte du peuplement et du bénéfice attendu avant de ressemer. Un tournesol peut être maintenu jusqu’à un peuplement de 3 pieds/m² en sol profond et 4 pieds/m² en sol superficiel s’ils sont répartis de façon homogène sur la parcelle.  En cas de dégâts observés, il est donc recommandé d’évaluer les pertes de pieds (apex coupé ou plantule arrachée) pour savoir si le peuplement est inférieur (ou pas) à l’objectif de peuplement optimum : 50 000 plantes/ha en sol superficiel et 60 000 plantes/ha en sol profond. Si l'on est en dessous de cet objectif, un re-semis partiel sur la zone de dégâts peut alors être pertinent. Les dégâts d’oiseaux sont en effet le plus souvent localisés sur une zone, en bordure d’une haie ou en lisière de forêt par exemple.

Quel gain espérer ?

Le calcul du gain espéré en tenant compte du coût du re-semis est également un élément à considérer dans la décision de ressemer. En effet, pour être économiquement rentable, le coût du re-semis doit être inférieur au gain issu du rendement espéré par cette opération. Sachant que le coût estimé d’un re-semis s’élève à environ 127 €/ha, le re-semis n’est pertinent que si l’on estime que l’on va gagner plus de 3,5 à 4 q/ha avec cette intervention (Voir encadré modalités de calcul). Attention, ce calcul ne tient pas compte de la perte de rendement causée par une implantation tardive.

Signaler les dégâts

Contribuez à l’action menée par Terres Inovia en signalant les dégâts observés dans vos parcelles. Au-delà du suivi pluriannuel réalisé par Terres Inovia, les informations issues des signalements permettent de porter à connaissance des pouvoirs publics les problématiques locales de façon factuelle. C’est un premier pas qui permet par la suite d’instruire des dossiers de classement, pour les oiseaux concernés, dans la catégorie « susceptible d’occasionner des dégâts » sur votre département, ouvrant ainsi la possibilité de tirs.

Pour plus d’information, il est recommandé de prendre contact avec votre fédération départementale de chasse. Les bilans des années antérieures sont disponibles en téléchargement sur la page du formulaire.