La Région Auvergne Rhône-Alpes a signé, vendredi 2 février, un Pacte pour l’Ardèche dans l’objectif de soutenir le développement du territoire. Il est axé sur l’agriculture, l’économie, la santé, le tourisme, la culture et le sport, la sécurité et le transport.
Le Pacte Région pour l’Ardèche, signé vendredi dernier à Meysse par le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez et le président du Département Olivier Amrane, apportera d’ici 2027 un budget conséquent au développement du territoire ardéchois. Un pacte « exceptionnel et historique » a qualifié Laurent Wauquiez, bien décidé à « venir en solidarité » aux projets d’investissements des communes rurales. Alors que le précédent pacte couvrait un budget de près de 100 M€, celui-ci investit 248 millions d’euros d’ici 2027. Cette fois-ci, il a été élaboré avec le Département, engagé à hauteur de 60 M€. « C’est le fruit d’un état d’esprit construit année après année », « d’un travail d’équipe », a souligné Laurent Wauquiez. Olivier Amrane de saluer des « gages d’attractivité pour le territoire ». « Ce pacte présente des principes très importants », évoquant les sujets de souveraineté alimentaire, d’irrigation, de « retrouver des valeurs cardinales sur le travail ».
Six axes principaux sont déployés dans le cadre de ce Pacte. Doté d’un budget de 75 M€, le premier axe de développement est centré sur « la fierté ardéchoise » et l’ambition de « faire rayonner cette fierté ». Il concerne notamment l’accompagnement des projets d’investissement des communes quelle que soit leur taille (mise à niveau d’équipements culturels et sportifs, rénovation de centre-bourgs, aide à l’embellissement, etc.), le maillage et l’élargissement du réseau des voies vertes ainsi que la valorisation des sites de la Combe d’Arc et de celui du Mont Gerbier des Joncs et du Mont Mézenc. « Nous allons nous battre pour leur labellisation comme grands sites de France », a indiqué le président de la Région. Il a évoqué également le projet d’investissement apporté à la réouverture aux voyageurs de la gare du Teil.
Le second axe du Pacte pour l’Ardèche concerne le soutien à l’agriculture, avec le projet de « créer la marque "Les fruits d’Ardèche" et investir pour organiser la filière et sa promotion », mais aussi soutenir la création d’un centre départemental de la châtaigne. Il entend également « sécuriser les réseaux hydrauliques et organiser les retenues pour soutenir les réseaux d’irrigation ». Olivier Amrane d’évoquer le travail mené sur ces trois prochaines années pour la création d’une centaine de retenues collinaires. Cet axe est doté d’un budget de 40 M€, avec « un supplément sur la génétique » restant à définir, a ajouté Laurent Wauquiez.
L’économie et l’emploi sont les enjeux principaux du troisième axe, doté d’un budget de 5 M€. Il vise à « soutenir les petits aménagements (accès à l’achat de petits commerces, la rénovation, etc.), garder les commerces de proximité et l’équilibre du territoire ardéchois ».
Le quatrième axe est centré sur le « développement de l’offre de santé et le maillage d’accès aux soins de proximité » en soutenant des investissements à destination des hôpitaux, mais aussi de maisons de santé et de solutions innovantes telles que les services de consultation mobile. « Nous allons aussi avec le Département embaucher des salariés médecins », a indiqué le président de Région.
Sur le cinquième axe du tourisme, de la culture et du sport, le Pacte pour l’Ardèche réserve un soutien à l’investissement sur l’équipement des établissements sportifs, au développement du réseau de lecture et à la rénovation de la station de la Croix de Bauzon. Il soutient également à hauteur de 3 M€ l’installation à Chomérac du siège des fédérations française et internationale de Pétanque et de jeu provençal (FIPJP), actuellement situé à Marseille (13). Il regroupera un siège administratif, ainsi qu’un centre de formation et un centre de la haute performance destiné à accueillir des sportifs nationaux et internationaux. « Jamais je n’aurais imaginé venir en territoire ardéchois et au cœur d’un tel projet de développement », a souligné Michel Le Bot, président de la FFPJP, présent lors de la signature du Pacte pour l’Ardèche. « Ce ne sera pas un lieu fermé, nous aurons un boulodrome couvert en extérieur et ouvert aux associations locales. Je ne souhaite pas une coquille vide mais participer à la vie du territoire. »
Enfin, la sécurité est le dernier axe principal déployé dans le cadre du Pacte pour l'Ardèche, avec des aides à l’installation de caméras de protection et l’investissement pour la création et l’extension de locaux pour les forces de l’ordre notamment.
A.L.
« Tout reste à faire »
Avant la signature du Pacte pour l’Ardèche, Laurent Wauquiez s’est rendu au Gaec de la Caprovine (Rochessauve) pour échanger avec de nombreux agriculteurs et représentants de Jeunes agriculteurs (JA) et de la FDSEA.
Dans le cadre de son Tour de France des exploitations, le président de la Région Aura s’est rendu vendredi en matinée à Rochessauve, pour visiter l’exploitation du Gaec de la Caprovine. Anselme Basset, installé depuis 2013 avec sa mère Estelle et anciennement son père Jacky, aujourd’hui en retraite, y élèvent des brebis, poules pondeuses, porcs charcutiers et une douzaine d’Aubrac. Cette visite a été l’occasion d’échanger avec de nombreux agriculteurs et représentants de Jeunes agriculteurs et de la FDSEA sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien et sur les dernières annonces du gouvernement suite à leur mobilisation.
« J’ai entamé un Tour de France des exploitations dans l’objectif de relayer les points importants sur lesquels on peut travaillant ensemble », a expliqué Laurent Wauquiez lors de sa visite au Gaec de la Caprovine. Un temps d’échanges qui a permis d’évoquer les sujets de la prédation, des aides aux filières bio et fruitières ainsi que les mesures de simplification sur le dossier de l’eau et de l’irrigation. « Nous avons présenté les difficultés que chacun rencontre sur les exploitations, le sujet des charges aussi et des revenus », a déclaré la présidente de JA Ardèche, Nathalie Soboul.
Au-delà de ces ambitions, ce rendez-vous était l’occasion de saluer la mobilisation des agriculteurs rappeler son soutien au monde agricole. « Vous avez réussi à attirer l’attention du gouvernement, tout reste à faire maintenant », a déclaré le président de la Région, invitant à rester vigilant sur la suite donnée aux annonces du gouvernement. « Le travail doit être fait sur la durée. »
La présidente de la FDSEA, Christel Cesana, a souligné « la force du collectif » lors des mobilisations. « On est un secteur très diversifié avec la volonté farouche de s’en sortir même si c’est difficile. » Jérôme Ville, vice-président de la FNSEA, d’évoquer quant à lui la détermination des agriculteurs : « Cela a donné l’image d’une agriculture mobilisée pour construire, avec le sens de la responsabilité. Maintenant, ce que nous avons obtenu, il faut le mettre en preuve d’efficacité. Nous avons suspendu les manifestations pour travailler. Si d’ici le Salon international de l’agriculture, ce n’est pas le cas, elles reprendront. »
