TRANSITION ÉCOLOGIQUE
L’Ardèche lance sa COP

L’Ardèche a sa conférence des parties (COP). Destinée à planifier la transition écologique à échelle du territoire, cette COP départementale a réuni une myriade d’acteurs locaux, vendredi 2 février à Saint-Julien-en-Saint-Alban, afin de débattre au sujet des principaux leviers d’actions à mettre en place.

L’Ardèche lance sa COP
Tout au long de la matinée, se sont enchaînées les interventions des acteurs locaux et élus, autour des questions d’économie circulaire, de la précarité énergétique ou encore de décarbonation. ©AAA-MMartin

Inspirés des COP internationales et nationales et après la COP régionale qui s’est tenue à Lyon, le 21 décembre dernier, avec le ministre de l’Écologie Christophe Béchu et le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, c’est au tour de l’Ardèche d’organiser dans un premier temps une grande concertation autour des enjeux écologiques. « Puisque nous savons, nous pouvons agir », assène d’emblée, la préfète de l’Ardèche Sophie Elizéon, au sujet de la perte de biodiversité et des changements climatiques opérants.

Chargées de présenter les six domaines d’interventions principaux et d’articuler la mise en place de la COP, la préfecture et la DDT ont travaillé en binôme. Entourés des acteurs de l’économie social et solidaire, des représentants d’associations, de la santé, de l’éducation, les élus étaient peu nombreux. Il faut signaler qu’au même moment, Laurent Wauquiez était à Meysse, en train de signer un pacte pour soutenir le développement du territoire.

La préfète de l’Ardèche a présenté les trois objectifs de cette COP : réduire les gaz à effet de serre, favoriser la biodiversité et s’adapter au changement climatique. Des objectifs à diffuser dans les dix domaines identifiés, tels que la mobilité, le logement, l’alimentation, mieux produire, mieux consommer et préserver les écosystèmes. Tout au long de la matinée, se sont enchaînées les interventions des acteurs locaux et élus, autour des questions d’économie circulaire, de la précarité énergétique ou encore de décarbonation.

Objectif : décarboner

Sur ce dernier point, l’assemblée s’est demandé comment répartir l’effort, puisque les deux secteurs qui produisent le plus de gaz à effet de serre sont l’industrie et le bâtiment. L’augmentation de puits de carbone, avec la participation des forêts, « une richesse sous pression », a ainsi été abordée, sans oublier d’inviter à produire une agriculture davantage régénérative. En matière d’agriculture, Jean-Pierre Graule, directeur de la DDT, a rappelé la spécificité ardéchoise : « Nous avons une agriculture résiliente, avec un système extensif, peu émettrice de carbone, avec beaucoup de recherche en valeur ajouté et de diversité ».

L’alimentation, au cœur de la transition écologique

Sept Projets d’alimentation territoriaux (PAT) sont en cours avec les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), afin de contribuer à fournir une alimentation locale. L’association de promotion de la gastronomie et des produits agricoles d’Ardèche le Goût contribue, elle aussi, à proposer une alimentation locale à tous les niveaux : cantines, événements, chez les élus ou encore les acteurs du tourisme. Marie-Pierre Hilaire, directrice d’Ardèche le Goût indique qu’une filière légumineuse est en train d’émerger en Ardèche. Nicolas Sabot, responsable d’Ardèche & De Saisons, ajoute : « Nos choix alimentaires façonnent les paysages ». Il alerte cependant sur le budget alloué à l’alimentation : « En 1960, l’alimentation, c’était 60 % du budget, aujourd’hui, il est de l’ordre de 17 % ».

Les lycées aussi s’adaptent et ajustent leurs formations aux nouveaux besoins, pour planifier la transition écologique. « Nous faisons un travail sur le retour de la diversité agricole, de la recherche en autonomie et nous sommes davantage en lien avec les labels de qualités », témoigne un élève en BTS au lycée agricole Olivier de Serres d’Aubenas. « Nous demandons de simplifier le parcours à l’installation, pour encourager ceux qui ne sont pas issus du milieu à s’installer, afin de préserver une alimentation locale. »

Pour la préfète de l’Ardèche, les dernières mesures annoncées par le gouvernement et destinées aux agriculteurs ne sont pas contradictoires avec les volontés de la COP : « Nous devons accompagner les agriculteurs vers la transition écologique. Ils ont besoin de solutions, pour cela, accélérons la recherche et dialoguons avant tout ».

Prochain objectif de la COP, synthétiser les échanges de la matinée, en mettant en évidence les spécificités du département, afin de présenter une feuille de route des actions. La deuxième session de la COP Ardèche est programmée dans trois mois.

M.M.

À l'issue de cette première concertation, un recueil des contributions de chaque secteur sera fait. ©AAA-MMartin

Un mot sur la loi ZAN

Parfois décriée et accusée de mettre à mal la ruralité et son économie, la loi ZAN permettrait pourtant, de protéger les sols, selon l’État. « La zéro artificialisation nette n’empêche pas d’artificialiser la terre, mais de compenser et renaturer un autre endroit. Cela nous oblige à changer nos habitudes. En Ardèche, depuis 2017, l’artificialisation des sols a augmenté de 17 %, soit l’équivalent de 5,5 exploitations agricoles par an », défend la préfète, Sophie Elizéon.

Espace Osmose

Tous les acteurs du département sont invités, dès que le site mis en place par le gouvernement ouvrira ses portes, à animer une communauté en ligne pour faire avancer la concertation autour des sujets de transition écologique dans les domaines sociaux économiques du département.