CAPRIN

À Creysseilles, Claire Haderer tisse sa passion au fil du mohair !

Le hasard fait parfois bien les choses. Il y a une dizaine d’années, Claire Haderer quittait Creysseilles où elle élevait des chèvres en transformation fromagère avec son ex-compagnon. Dix ans plus tard, cette Alsacienne qui a grandi en Ardèche ressent l’envie de revenir dans ce département qu’elle aime tant. « Quand je suis revenue, j’ai appris que la ferme où j’avais habité et que j’avais tant aimée était à vendre. C’était vraiment un hasard incroyable, qui m’a décidé à la reprendre ! » Elle qui avait abandonné l’élevage était toujours attirée par le métier. « J’adore les chèvres, mais seule, partir sur un projet fromager était impossible. Finalement, je me suis lancée dans l’élevage de chèvres angora, pour la production de mohair. » C’est ainsi qu’est née « La Maille sauvage ».

Tout droit venues De l’Ariège, les 15 premières chèvres sont arrivées durant l’été. Les premières saillies ont eu lieu en octobre pour permettre d’accroître le troupeau. « J’ai récupéré des terrains en fermage, très morcelé et avec très peu de prairies. Pour l’alimentation du troupeau, j’achète du fourrage bio à un producteur de Saint-Lager-Bressac. » Claire Haderer poursuit : « Mon truc à moi, c’est l’élevage ! Pour la tonte, je fais venir un prestataire deux fois par an. Je trie ensuite la laine en fonction de la qualité et de la finesse, et je confie le tout à une entreprise familiale de Castres pour la transformation. Je détermine les produits que je souhaite confectionner en fonction de la quantité et de la qualité de la laine : pulls, chaussettes, écharpes, bonnets, gants, couvertures… Le mohair est une laine idéale, avec une fibre qui accroche bien la couleur, qui respire, isole du froid et est super agréable à porter. »

L’angora, une race au poil !

L’Ardèche compte peu d’éleveurs d’angora. « Mais proportionnellement au nombre d’habitants, on est quand même nombreux », souligne Claire Haderer. La race angora ? « Avec sa toison et son gabarit, elle ressemble pas mal à la brebis. Mais les angoras ont bien le caractère bagarreur des chèvres, s’amuse l’éleveuse. Toutefois, elles sont bien plus calmes que d’autres races, comme les alpines. Elles ont moins tendance à s’échapper, sont un peu plus dociles. » Et si belles ! Avec leurs petites anglaises, leurs longues cornes et leurs airs de peluches, elles ont sacrément la classe…

Adhérente à l’association Mohair de France, qui promeut une laine artisanale et française, Claire Haderer a dû s’improviser commerciale pour la vente de ses produits. « J’ai créé un site internet pour la vente en ligne de mon catalogue. Le bouche-à-oreille commence aussi à bien fonctionner, que ce soit pour des vêtements ou pour des pelotes de laine pour les personnes qui tricotent. Pour Noël, je prévois aussi de vendre sur des marchés en Drôme, Ardèche et en Alsace. » Une belle idée de cadeau Made in Ardèche pour les fêtes !

Mylène Coste