AGROÉCOLOGIE
L’innovation au service des fruits et légumes

Vendredi 13 mai, Interfel a organisé une table ronde à l’Hôtel de Région Auvergne Rhône-Alpes à Lyon. L’occasion d’aborder les enjeux agroécologiques de la filière fruits et légumes et de faire un point sur la consommation pour l’année 2021.

L’innovation au service des fruits et légumes
Bruno Darnaud est président du Gefel, de l’AOP pêches et abricots de France et de la station d’expérimentation de la Sefra à Étoile-sur-Rhône (Drôme). ©DR

L’interprofession Interfel rassemble tous les métiers de la filière fruits et légumes frais. Ses missions sont d’encourager la consommation, favoriser le dialogue interprofessionnel, développer les marchés et innover pour tous. L’agroécologie figure également comme un sujet central pour l’interprofession. Les enjeux agroécologiques ont d’ailleurs été aux cœurs des débats lors d’une table ronde organisée à l’Hôtel de Région Auvergne Rhône-Alpes à Lyon, le 13 mai dernier. « La transition agroécologique vise à concilier performance économique et environnementale des exploitations en valorisant de manière optimale leurs ressources et la biodiversité », a expliqué Laurent Grandin, président d’Interfel. En effet, les défis environnementaux sont nombreux - changement climatique, sécheresse, gel, limitation de la ressource en eau - et obligent les arboriculteurs à trouver des solutions pour faire face à ces évolutions.

Les vergers écoresponsables

Des démarches permettent aujourd’hui de prendre en compte ces enjeux agroécologiques. C’est le cas en arboriculture avec le label « vergers écoresponsables », reconnu par le ministère de l’Agriculture. « C’est un label qui existe depuis 2010. Aujourd’hui, il concerne la production française de pommes, poires, pêches-nectarines et abricots et il respecte pleinement l’environnement », a expliqué Bruno Darnaud, président de la gouvernance économique des fruits et légumes (Gefel) et de l’AOP Pêches et abricots de France. Les arboriculteurs, suivis par un service technique, doivent respecter un cahier des charges afin d’obtenir ce label. Différents outils de prévention sont mis en place dans les vergers écoresponsables pour limiter l’utilisation de produits phytosanitaires comme les techniques de biocontrôle ou de lutte biologique qui permettent de combattre les nuisibles et ravageurs des cultures en favorisant la présence de leurs prédateurs dans le verger. « Ce sont 24 500 nichoirs à mésanges, 3 500 hôtels à insectes, 1 700 gîtes à chauves-souris mais aussi 8 800 ruches qui ont été installés dans les différents vergers écoresponsables de France », a souligné Bruno Darnaud. L’eau, indispensable pour faire pousser les fruits, est aussi économisée. Grâce aux stations météo installées dans les vergers, les arboriculteurs peuvent analyser les données issues des sondes placées dans le sol pour mesurer le taux d’humidité. Ainsi, ils peuvent limiter les apports en eau au strict nécessaire, grâce à une irrigation au goutte-à-goutte ou par micro-aspersion.

La certification environnementale HVE

D’autres chartes de bonnes pratiques de production existent et attirent de plus en plus de producteurs comme la certification HVE (haute valeur environnementale). Un dispositif applicable à tous les systèmes de production et sur plusieurs niveaux graduels. « Cette certification se fonde sur les résultats de l’exploitation en conciliant des moyens réalistes pour protéger l’environnement et une certaine productivité », a précisé Bruno Darnaud. Les exploitations de haute valeur environnementale se basent notamment sur des principes agroécologiques comme l’économie d’eau et de produits sanitaires ou encore la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Chaque démarche agroécologique permet d’obtenir des points nécessaires à l’obtention du certificat », a expliqué le président du Gefel. En 2021, 14 333 exploitations étaient certifiées HVE en France.

Baptiste Vlaj

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« Vergers responsables » est un label reconnu par le ministère de l’Agriculture. ©DR