AUBRAC
« Maîtriser la reproduction et gagner en performance »

Le syndicat Aubrac ardéchois a organisé son assemblée générale, mardi 30 novembre, à Saint-Étienne-de-Lugdarès. L’effectif de la race bovine continue de progresser dans le département et sa production bénéficie d’une bonne valorisation.

« Maîtriser la reproduction et gagner en performance »
Près d’une vingtaine de membres du syndicat étaient présents pour cette assemblée générale.

Alors que l’effectif global des bovins allaitants diminue en Ardèche, celui de la race Aubrac continue de progresser et rassemble 3 200 animaux aujourd’hui (contre près de 3 000 en 2020), se plaçant comme la première race du département. « Il y a une belle dynamique, nous avons la chance d’avoir une race qui se développe bien », confirme Alain Benoit, président du syndicat Aubrac ardéchois et éleveur à Saint-Étienne-de-Lugdarès. « Nous avons des animaux robustes, qui peuvent pâturer entre 6 et 8 mois de l’année sur des parcelles assez accidentées, qui s’adaptent bien aux terrains séchants et au fourrage sec », rappelle-t-il.

Montée des charges et commercialisation

Quasiment tous les éleveurs ardéchois d’Aubrac pratiquent de la vente en direct. « La viande se valorise bien. L’arrivée du Covid-19 a ramené les consommateurs vers les produits locaux et de la vente directe, mais aujourd’hui nous sentons un ralentissement des achats en direct qui doit être lié à la conjoncture », ajoute Alain Benoit. « La période est compliquée pour tout le monde avec la hausse des prix, les agriculteurs ont toutes leurs charges qui augmentent en ce moment et nous sentons que le pouvoir d’achat des consommateurs est en baisse. Il est difficile d’augmenter nos prix, sans éviter de perdre en clientèle… » Cet automne, la vente de viande en maigre affiche de bons résultats néanmoins sur les circuits traditionnels, comparé aux deux dernières années plus difficiles.

Réunis en assemblée générale le 30 novembre, les adhérents du syndicat Aubrac ardéchois sont, quant à eux, en légère baisse. « La situation sanitaire liée à la Covid-19 a freiné les adhésions car nous n’avons pas pu organiser toutes les journées d’animation que nous proposons habituellement. » Les journées techniques sont animées par un technicien de l’OS Race Aubrac (organisme de sélection anciennement nommé Upra Aubrac), de la Chambre d’agriculture ou d’Ardèche conseil élevage, qui peuvent intervenir sur diverses thématiques : la morphologie des animaux, le tri des génisses, le dressage, etc.

Animations et concours

Cette assemblée générale a permis de dresser le bilan d’activité du syndicat Aubrac ardéchois des années 2020 et 2021, car l’assemblée de l’an passé n’avait pas pu être organisée en raison de la situation sanitaire. Sur les deux dernières années, les membres du syndicat ont participé à deux voyages inter syndicaux hors berceau, en septembre 2020 sur le secteur de Laguiole (12) et en septembre 2021 dans le Puy-de-Dôme (63). Jusqu’à la fin de l’année 2020, aucun concours n’a pu se tenir. En septembre dernier, le syndicat aubrac ardéchois a participé au Salon de l’agriculture ardéchoise qui était organisé au domaine du Pradel à Mirabel. Pour représenter le cheptel ardéchois, six éleveurs du département et membres du syndicat y ont exposé une quinzaine d’animaux au public. « Il y avait beaucoup de monde. Ça a été une belle journée d’échanges avec les visiteurs, proposée sur une période qui correspond bien à la présentation de bovins allaitants sur le ring. Le syndicat est partant pour continuer de participer à de prochaines éditions », indique Alain Benoit.

Trois élevages ardéchois membres du syndicat ont également participé au concours national de la race, qui se tenait du 5 au 8 octobre au Sommet de l’élevage à Cournon-sur-Auvergne (63). Ils ont présenté douze animaux à cette occasion (voir ci-contre). « Nous félicitions les éleveurs pour y avoir participé brillamment, dans la bonne humeur et la convivialité », a ajouté le président du syndicat.

Amélioration génétique des troupeaux

À l’issue de l’assemblée générale, les adhérents ont visité l’élevage de Xavier Falgon, installé en individuel depuis 2003 à Saint-Étienne-de-Lugdarès et en Gaec avec sa femme Élisabeth depuis 2020. Tous deux élèvent 45 mères Aubrac sur près de 146 hectares, dont la production est vendue à des bouchers locaux essentiellement.

Ils ont inscrit une partie de leur troupeau au livre généalogique de la race et travaille activement sur l’amélioration génétique de leur troupeau. « Il est important que les éleveurs fassent évoluer leur troupeau dans le même sens. La race présente des critères de sélection et des standards bien précis. Inscrire nos animaux au Herd Book permet de connaître toute leur ascendance, de maîtriser la reproduction et les standards, et ainsi gagner en performance. » Plus d’une dizaine d’éleveurs ardéchois y ont inscrit leur troupeau.

A.L.

Évolution du contrôle de performances

Évolution du contrôle de performances

SÉLECTION / Cette assemblée était l’occasion de présenter le nouveau protocole de contrôle de performances en ferme.

Le nouveau protocole de contrôle de performances en ferme, nécessaire à la conduite d’un programme de sélection pour les éleveurs de la race, précise la collecte des données prises dans le cadre des critères d’évaluation génétique. Il concerne les facilités de naissance et l’aptitude à l’allaitement.

Basé sur de nouvelles formules intermédiaires entre le VA0 et le VA4, ce nouveau protocole propose trois niveaux de contrôle de performances : un pack « QM » orienté sur les qualités maternelles et leur potentiel laitier notamment (index ALait), avec pour critères de base le poids de naissance, le tour de poitrine et la pesée à 120 jours ; un pack « CR » qui détermine le potentiel de croissance des veaux, en s’appuyant sur le premier pack et en proposant une seconde pesée à 210 jours lors de la vente ou du sevrage ; et un pack « morphologie » avec en complément des pointages au sevrage pour index « DM DS ». Objectif : gagner en précision et en fiabilité sur la collecte des données de naissance, de croissance des animaux et de morphologie au sevrage pour améliorer l’évaluation génétique de la race.

Les Ardéchois au concours national Aubrac !