MARCHE
Une reprise timide pour D'Ardèche & De Saison

Anaïs Lévêque
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MARCHE / La société coopérative D’Ardèche & De Saison a maintenu son chiffre d’affaires en avril en proposant une offre de produits frais et locaux aux GMS durant le confinement. Elle poursuit aujourd’hui cette initiative et retrouve tout doucement son activité avec la restauration collective et commerciale.

Une reprise timide pour D'Ardèche & De Saison
La société coopérative a fréquemment dépassé les deux tonnes de produits livrés par jour, durant le confinement.

Depuis fin mai, la société coopérative D'Ardèche & De Saison (DADS) reprend progressivement la distribution de produits frais et locaux pour la restauration collective et commerciale dans le département. Et la reprise est très timide… Les établissements scolaires ardéchois ont rouvert leurs portes depuis la semaine du 25 mai mais à des niveaux de fréquentation bien inférieurs à la normale. Une situation difficile pour DADS car ce marché représentait 70 à 75 % de son chiffre d’année sur le début d’année 2020. Même constat concernant les commandes effectuées par les collectivités dont les salariés reviennent progressivement travailler sur site. « C’est catastrophique. Les commandes sont insignifiantes depuis fin mai. Leurs volumes représentent 10 à 15 % des volumes habituels », indique Nicolas Sabot, responsable commercial et logistique de DADS. « Pour une commune qui sert habituellement 95 repas / jour, elle en servait seulement une quinzaine au redémarrage. » Les établissements scolaires, quant à eux, proposent principalement des repas froids depuis leur réouverture, ce qui limite la gamme des produits commandés.

L'effet Covid sur l'achat local

Dès la dernière semaine de mai, de nombreux restaurateurs étaient dans les starting-blocks, autorisés à rouvrir leurs établissements depuis le 2 juin. Le marché de la restauration commerciale reprend donc progressivement : « Une bonne partie de nos clients habituels ont passé commande ou pris contact avec nous. Ça s’accélère depuis une semaine. Néanmoins, nous restons sans nouvelle de certains clients ce qui nous inquiète beaucoup car nous savons qu’ils ont été fragilisés financièrement depuis mi-mars ». Point positif, DADS est sollicité par de nouveaux restaurateurs : « Chaque année, nous avons de nouveaux clients mais cette fois-ci, nous avons l’impression que le contexte Covid-19 a eu un effet de sensibilisation sur l’achat local », ajoute Nicolas Sabot. En restauration commerciale, les volumes de commandes ne sont pas moins importants qu’en début d’année, hormis pour les petits établissements qui ne peuvent plus servir autant de repas que d'habitude avec les nouvelles règles sanitaires.

« Tout le monde a bien joué le jeu »

Durant le confinement, DADS a poursuivi son activité en proposant une offre de produits frais et locaux aux grandes et moyennes surfaces (GMS) et aux épiceries du département. « Nous continuons de le faire », indique Nicolas Sabot. Le bilan de cette initiative est positif : « Nous avions déjà initié des contacts avec les grandes enseignes mais ils se sont clairement amplifiés pendant le confinement, jusqu’à 12 à 13 clients en GMS, suite notamment aux problématiques d’approvisionnement des centrales d’achat de la grande distribution. Tout le monde a bien joué le jeu, nous avons fréquemment dépassé les deux tonnes de produits livrés par jour, ce qui est deux à trois fois supérieur à ce que nous faisions d’habitude ». Pour les producteurs et leurs clients qui se trouvaient en grande difficulté durant le confinement, la société coopérative n’a pas hésité à vendre leurs produits sans générer de marges, comme avec les fromages de La Laoune qui avait cessé la collecte. « Nous continuons également de le faire », informe le responsable commercial et logistique de DADS. « Compte tenu de la pleine production et de la perturbation des marchés, nous constatons aujourd’hui que davantage de producteurs sont en difficulté. En mars et avril, les productions de fruits et de légumes étaient au ralenti, c'est davantage une période de mise en culture que de pleine production. Maintenant que les marchés sont plus calmes, c'est là qu'ils rencontrent des difficultés pour commercialiser. Il y a tout un tas de conjonctures. »

+ 12 % de CA en avril 2020

En avril 2020, le chiffre d’affaires de la société coopérative a augmenté de 12 % par rapport à celui de 2019. « Nous en avons été les premiers surpris », précise Nicolas Sabot. Les volumes de commandes sont nettement supérieurs à la normale sur ce mois-ci (35 factures générées en avril 2020 contre 101 en avril 2019). En mai où l’activité de DADS est la plus importante habituellement, les résultats sont moins réjouissants et le chiffre d’affaires réduit de moitié par rapport à mai 2019. Nicolas Sabot note un recul des commandes effectuées par la GMS à la suite de la reprise d’activité des centrales d’achat : « Certains nous ont annoncé qu’ils nous commanderaient moins de produits », ajoute-t-il.

Anaïs Lévêque