BOVIN LAIT
En Ardèche, les opérateurs jouent le jeu

Quelles stratégies les laiteries présentes en Ardèche mettent-elles en oeuvre pour valoriser le lait, en bio et en conventionnel ?  Zoom sur 3 d'entre elles.

En Ardèche, les opérateurs jouent le jeu
Le prix du lait conventionnel de 419 €/1 000 l en mai (+ 27 % par rapport à mai 2021), soit supérieur de 16 € à celui du lait bio (Source : FranceAgriMer).
Le prix du lait conventionnel de 419 €/1 000 l en mai (+ 27 % par rapport à mai 2021), soit supérieur de 16 € à celui du lait bio (Source : Idele - FranceAgriMer).
Laiterie Gérentes (Araules / Coucouron) : « Nous valorisons nos produits en circuits courts »

Laiterie Gérentes (Araules / Coucouron) : « Nous valorisons nos produits en circuits courts »

Didier Gérentes, gérant : « Le contexte international fait que d’une manière générale, en France, le lait conventionnel est actuellement bien valorisé. Ceux qui arrivent à tirer le meilleur profit de cette situation sont ceux qui font beaucoup d’export en produit de base conventionnel, notamment poudre de lait et beurre. Ce sont les mêmes qui rencontraient des difficultés à valoriser le lait conventionnel lorsque le cours de ces produits était bas. De notre côté, nous faisons très peu d’export (moins de 2% du chiffre d’affaires). Nous valorisons nos produits en circuits courts dans nos magasins et en GMS Auvergne-Rhône-Alpes. Les consommateurs consomment de plus en plus local. Pour deux produits équivalents en prix, ils iront davantage vers le local.

Dans le même temps, il y a une hausse de la production de lait bio. En parallèle, on observe une baisse de la consommation des produits bio qui s’explique essentiellement par le positionnement de prix élevés. Ces prix élevés, bien qu’en adéquation avec le mode et les contraintes de production, pénalisent les ventes en cette période de crise. Même dans le conventionnel, les produits laitiers les plus chers ont des ventes en baisse. »

Laiterie Carrier (Vals-les-Bains) : « Nous recherchons de nouveaux producteurs en bio ! »

Laiterie Carrier (Vals-les-Bains) : « Nous recherchons de nouveaux producteurs en bio ! »

Florent Oddoux, adjoint à la direction : « Chez Carrier, nous n’avons pas de problème de débouchés en lait bio. Nous sommes sur de petits volumes, et une clientèle plutôt locale, principalement constituée par la restauration collective qui est plutôt stable, voire qui s’accroit. Nous fournissons également quelques GMS locales, des magasins bio mais également les glaciers locaux, comme Terre Adélice ou encore les Glaces et Sorbets Merlin dans la Drôme.

Nous n’avons pas de problème de surplus, mais plutôt d’approvisionnement, c’est pourquoi nous complétons nos volumes avec du lait bio acheté à notre confrère, Gérentes ! Nous recherchons toujours de nouveaux producteurs, sur notre zone de collecte. Quant aux prix, ils sont plutôt à la hausse, pour compenser la hausse des coûts de production des éleveurs. Nous avons dépassé les 500 €/1000 l en bio en 2022. »

Fruitière de Domessin (groupe Les Mousquetaires - Isère) : « Nous avons accueilli deux producteurs ardéchois »
La fruitière de Domessin appartient au groupement Les Mousquetaires

Fruitière de Domessin (groupe Les Mousquetaires - Isère) : « Nous avons accueilli deux producteurs ardéchois »

Michelle Kamar, directrice Relations presse: « La Fruitière de Domessin travaille avec plus de 70 élevages conventionnels et transforme chaque année entre 38 et 43 millions de litres de lait. Aujourd’hui, Domessin n’a pas de producteurs de lait bio. Compte tenu du contexte exceptionnel que nous vivons, des rencontres plus régulières ont été mises en place avec les producteurs, tous les deux mois depuis février, pour échanger et accompagner les variations subies sur les coûts de production. Les accords annuels trouvés en début d’année avec l’OP partenaire, ont été retravaillés et cela nous amène, pour les mois de juin et de juillet 2022, à un prix d’achat de base de 410 €/1 000 l en lait conventionnel.

Face à la situation difficile sur le marché du lait bio, certains producteurs font le choix de revenir au conventionnel. Dans ce contexte, nous avons accueilli deux nouveaux producteurs ardéchois.  Plus globalement, en soutien aux producteurs de lait bio, le groupement Les Mousquetaires participe aux opérations d’animations qui sont mises en place par le Cniel en GMS. L’objectif étant de développer la consommation des produits laitiers bio et booster les ventes. »