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Rentrée morose pour les Côtes du Vivarais

L’AOC Côtes du Vivarais, réunie en assemblée générale le 5 janvier, déplore un tassement de la production et des ventes qui se confirme depuis trois ans. Une situation que traversent nombre de vignobles français.

Rentrée morose pour les Côtes du Vivarais

L’AOC Côtes du Vivarais n’a pas réussi à inverser la tendance. En 2022, les volumes produits continuent sur la pente descendante avec près de 5400 hl contre 6072 hl en 2021. « Nous avons perdu quelques surfaces et quelques opérateurs », souligne le président Alain Testut. Une baisse qui se confirme pour la troisième année consécutive. Un point positif toutefois : les sorties de chais de 2022 sont en phase avec les stocks et les prix se maintiennent à un bon niveau.

Une consommation qui s’effrite 

Du côté des marchés, la grande distribution constitue un peu plus d’un quart des volumes commercialisés. « Après un sursaut pendant le Covid, les ventes de vin en GMS continuent de décliner, pour les AOP comme pour les IGP et les vins sans IG, souligne Sébastien Lacroix, responsable de l'observatoire économique d'Inter Rhône. Cela vaut pour toutes les couleurs et tous les conditionnements. »

Quant à l’export, redynamisé depuis la sortie du Covid, il poursuit sa hausse en valeur, mais non en volume. « Cela signifie que l’appellation est mieux valorisée en prix à l’export, mais les quantités vendues diminuent, à quelques exceptions près. Belgique et Etats-Unis restent les principaux marchés à l’étranger ».

Cette morosité n’est pas propre aux Côtes du Vivarais. Le comité national des interprofessions des vins (Cniv) redoute même une baisse de « 60% de la consommation au cours des dix prochaines années ». La consommation de vin s’étiole chez les jeunes et les rouges peinent à séduire. S'ajoutent à cela les conséquences du dérèglement climatique, les contraintes administratives de plus en plus pesantes, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières…

Des contrôles organoleptiques à revoir ?

Autre sujet de crispation : les contrôles organoleptiques. Certains vignerons déplorent une attente trop longue pour le passage des vins en commission d’examen organoleptique. « Cela peut bloquer les mises sur le marché de plusieurs mois », regrette Grégory Dupré, vigneron indépendant à Vallon Pont d’Arc. Sandrine Verdier de l’organisme Certipaq se défend : « Seul le vrac peut être bloqué, pas les vins conditionnés. Elle ajoute : Il a été décidé de réduire le nombre de commissions à deux par an pour minimiser les frais, au vu du nombre réduit de lots. En effet, qu’il y ait deux ou quinze lots à examiner, le coût est le même, environ 1000 €. Si vous le souhaitez, on peut faire davantage de commissions, mais cela implique des frais supplémentaires. » Autre solution évoquée par l’assemblée : la mutualisation avec d’autres AOC des Côtes du Rhône, qui tiennent chaque semaine des commissions à Orange, Suze-la-Rousse… Affaire à suivre.

Rebooster la communication

Pour redynamiser la consommation, les vignerons de l’appellation entendent mettre davantage d’énergie dans la communication. Certains déplorent toutefois que les événements proposés par Inter Rhône, parfois trop tournés vers les Côtes du Rhône, ne soient pas adaptés à la petite appellation ardéchoise. Toutefois, plusieurs événements sont déjà programmés pour 2023 : une journée des producteurs sera proposée le 9 mars, et un événement grand public est prévu pour le mois de mai.

Mylène Coste

Étiquetage des vins : de nouvelles obligations en 2023

Étiquetage des vins : de nouvelles obligations en 2023

Dès la fin 2023, les vins devront indiquer leur composition et leur valeur nutritionnelle, comme pour n’importe quel produit alimentaire.

Le vin bénéficie toutefois d'une dérogation de l’Union européenne, et pourra dématérialiser ces informations, ce qui n’est pas autorisé pour les autres types de produits alimentaires. Les vignerons pourront ainsi apposer un QR code sur leurs bouteilles, renvoyant le consommateur à un site internet détaillant ces informations. Si le vin est destiné à l’export, ce nouvel étiquetage obligatoire devra être traduit dans la langue du pays de destination. Il demeure cependant quelques questions en suspens : Les colles devront-elles être mentionnées ?  Et le CO2 naturellement présent dans le vin ? Ce nouvel étiquetage sera applicable dès le 8 décembre 2023. Pas de panique : Les vins produits et étiquetés avant cette date ne subiront aucune modification.

M.C.

Les chiffres de la récolte 2022

Les chiffres de la récolte 2022

Blanc : 417,54 hl 

Rosé : 2157,28 hl

Rouge 2825,57 hl