AGNEAU D'ARDECHE
Agneau d'Ardèche : La première production est lancée !

A.L.
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AGNEAU D'ARDECHE / Lancée en juin 2018 lors de la Fête de la transhumance, la marque « Agneau d’Ardèche » commercialise sa première production depuis le début de l'année 2020.

Agneau d'Ardèche : La première production est lancée !

Après une phase de tests réalisés fin 2019, les premiers « Agneaux d’Ardèche » sont désormais présents sur les étals d’une dizaine de points de vente dans le département. Initiée par le syndicat départemental ovin (SDO) et portée par la Chambre d’agriculture en collaboration avec le parc naturel régional (PNR) des Monts d’Ardèche, la marque tend à valoriser le savoir-faire de toute une chaîne de professionnels ardéchois qui travaillent la viande d’agneau, des éleveurs jusqu’à l’assiette du consommateur. Le cahier des charges de la marque garantit ainsi une viande d’agneau né, élevé et abattu dans le département (voir ci-contre). Objectif : proposer une viande d’agneau de qualité, respectueuse des milieux naturels pâturés et d’une traçabilité 100 % ardéchoise.

Cette marque permet également de valoriser les agneaux qui n’étaient labellisés Agneau de l’Adret, soit une grande majorité de la production ardéchoise1. « Nous ne souhaitons pas faire concurrence au label rouge mais proposer une démarche complémentaire pour les éleveurs ardéchois qui voudraient mieux valoriser leur production, confie Mickaël Giraud, éleveur et vice-président du SDO en charge de la marque. Par le biais de cette démarche, c’est tout un territoire que l’on met en avant et que l’on fait vivre, des éleveurs que l’on y maintient, une biodiversité aussi. » David Moulin, président du syndicat des bouchers charcutiers d’Ardèche, d’ajouter : « L’Ardèche est reconnue pour ses agneaux, autant les mettre en avant ! Avec ce cahier des charges, la traçabilité est complète, ce qui va rassurer les consommateurs ».

Seul bémol : les producteurs situés aux extrémités de l’Ardèche et qui abattent leurs agneaux dans les départements voisins ne peuvent pas rejoindre la démarche. « Ça a été une décision difficile à prendre en tant qu’éleveur mais nous avons défini des critères forts dans cette démarche avec des agneaux nés, élevés et abattus en Ardèche, poursuit Mickaël Giraud. Il fallait suivre notre objectif qui est de valoriser tous les outils économiques du département, notamment les abattoirs. Il y a peut-être une adaptation de ces exploitations à faire pour qu’elles puissent rejoindre la marque. »

« Les consommateurs et les bouchers ont un rôle important à jouer »

La finalisation de la marque Agneau d’Ardèche a été longue, confie Mickaël Giraud. « Les aspects réglementaires ont pris beaucoup de temps. » Le groupe de travail était constitué des grossistes, de l’association des bouchers, des éleveurs, de la Chambre d’agriculture, du PNR des Monts d’Ardèche… « Il fallait mettre tout le monde en phase pour construire un cahier des charges commun. Notre objectif était que chacun valide cette démarche. Ainsi, nous avons plus de chance qu’elle fonctionne ! On ne peut pas y arriver en imposant les choses, c’est impossible. »

Pour l’heure, plus d’une trentaine de producteurs ardéchois et adhérents ainsi que deux grossistes, une dizaine de bouchers et deux grandes et moyennes surfaces (GMS) situées à Aubenas et au Cheylard sont réunis au sein de la marque. D’ici la fin de l’année, le nombre de producteurs adhérents pourraient bien doubler. Plus d’une vingtaine d’élevages sont actuellement auditionnés ou en attente de l’être afin d’évaluer leur correspondance avec le cahier des charges de la marque. « Reste à charge d’arriver à vendre les agneaux car peu de bouchers se sont engagés dans notre démarche. Nous avons sollicité les grossistes pour nous aider à en interpeller davantage… Maintenant, ce sont les consommateurs et les bouchers qui ont un rôle important à jouer, en la proposant à leur clientèle, en la demandant à leur boucher… »

Mickaël Giraud.

Une année charnière

Pour cette première phase de tests, différents moyens de promotion de la marque ont été mis en place : PLV (publicité sur le lieu de vente), communication digitale, animations, etc. Les bouchers disposent d’ores et déjà de kits de communication (étiquette de prix, sacs en kraft, affiches, etc) afin d’expliquer la démarche à leur clientèle et mettre en valeur la production sur les étals. Des affiches sur le pâturage ovin ont été réalisées en lien avec les saisons et le territoire, sous châtaigniers ou en bord de rivière. Un site Internet a été créé afin de présenter la démarche, son cahier des charges et les producteurs. Les points de vente où l’on peut acheter de l’Agneau d’Ardèche y sont indiqués ainsi que diverses recettes de cuisine à base de viande d’agneau. À terme, les bouchers adhérents seront également mis en évidence.

« Nous cherchons à travailler avec les écoles hôtelières aussi pour animer des ateliers de découpe de viande d’agneau et de recettes lors de la Fête de la transhumance cette année. Nous allons faire de la vente pour que le public puisse repartir avec un bout de viande d’Agneau d’Ardèche s’ils le veulent, indique Mickaël Giraud. C’est une année charnière ! Il faudrait être en ordre de marche à Pâques. D’ici là, cette phase de tests nous permettra de gommer les imperfections qu’il pourrait y avoir sur les listings des éleveurs, l’estampillage des agneaux en abattoirs, face aux besoins des bouchers… »

« Il va falloir se mettre en route, faire nos preuves, faire de beaux agneaux supérieurs aux autres et s’y tenir pour valider le fait que ce sont des Agneaux d’Ardèche, ajoute David Moulin. Pour comparaison, la mise en place du Fin Gras du Mézenc a pris 10 ans, il sort tout juste du département ! Nous pourrons observer les tendances du marché en septembre. »

Faire évoluer le label vers une IGP

À long terme, le SDO projette de faire évoluer cette démarche vers une indication géographique protégée (IGP). Quels éléments mettre en avant ? Des élèves de l’école d’ingénieur de Nancy (Ensaia) rencontraient cette semaine en Ardèche le comité de pilotage de la marque pour apporter leurs idées et leur regard extérieur sur ce projet. « Il y a la viande qui est de haute qualité et l’acte de vente mais pas seulement. Il y a une forme de reconnaissance que nous cherchons à obtenir. Une marque ou une IGP, c’est aussi mettre en avant la qualité du travail fait sur le territoire. Nous sommes sur des productions hyper extensives qui utilisent le territoire, qui entretiennent la biodiversité via le pastoralisme ovin, la valorisation des landes et des parcours », constate Mickaël Giraud.

1. Sur 45 000 agneaux produits chaque année en Ardèche, une moyenne de 10 000 sont labellisés Agneau de l’Adret.

Plus de renseignements sur le site Internet : https://www.agneau-ardeche.fr/
Un produit 100 % ardéchois

Un produit 100 % ardéchois

Le cahier des charges de la marque « Agneau d’Ardèche » garantit une viande d’agneau né, élevé et abattu dans le département, puis sélectionné et transformé par des artisans bouchers ardéchois. Pendant au moins 60 jours, les agneaux sont élevés sous la mère. Ils se nourrissent par la suite d’herbe et d’une alimentation complémentaire garantie sans OGM. Au total, les brebis pâturent au moins 6 mois dans l’année, sous châtaigniers si possible. Les agneaux sont issus d’élevages traditionnels et extensifs, tous âgés de moins de 210 jours. Plus largement, cette démarche valorise le savoir-faire pastoral et le maintien de la biodiversité.

Une marque lancée en 2018

Une marque lancée en 2018
La marque Agneau d’Ardèche a été lancée à l’occasion de la Fête de la transhumance en 2018.