VERNOUX-EN-VIVARAIS
L’installation de Nicolas Garcin inaugurée !

Portrait de Nicolas Garcin, jeune éleveur de vaches laitières à Vernoux-en-Vivarais (Gaec du Noyer), à l’occasion de l’inauguration de son installation organisée par Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche. 

L’installation de Nicolas Garcin inaugurée !
Nicolas Garcin, entouré de nombreux représentants du monde agricole et d'élus, lors de l'inauguration de son installation.

Le vendredi 8 octobre à Vernoux-en-Vivarais, Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche a inauguré l’installation de Nicolas Garcin en élevage bovin lait,  avec son père au sein du Gaec du Noyer. L’occasion de retracer le parcours d’un jeune installé et les spécificités agricoles de ce territoire, en présence de nombreux représentants du monde agricole et élus. « L’installation en bovin lait n’est pas rare, mais il en faut. Nous avons un assez beau bassin de production sur ce secteur et une filière qui marche bien ! », souligne le président de JA Ardèche, Benoît Breysse. « C’est un plateau où l’agriculture tient une place importante », confirme Martine Finiels, maire de Vernoux-en-Vivarais. « Le soutien que nous leur apportons participe à l’attractivité du territoire et de cette génération montante d’agriculteurs. »

Des expériences variées via le service de remplacement

Âgé de 24 ans, Nicolas Garcin a entamé sa formation agricole en suivant un Bac Science et technologies de l’agronomie et du vivant (STAV), qui lui ouvre les portes à des études supérieures dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement et de l’agroalimentaire. Il poursuit ses études en BTSA Génie des équipements agricoles (GDEA) en vue de devenir chef d’exploitation. S’en suivra l’obtention d’un BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (ACSE) afin de mieux appréhender l’environnement économique, social et juridique d’une exploitation agricole.

Nicolas Garcin effectue la plupart de ses stages au service de remplacement de son canton, qui le recrute à mi-temps pendant deux ans. Il travaille alors dans de nombreux élevages de vaches laitières ou allaitantes, de brebis, de chèvres, découvre la culture du châtaignier… Des expériences très diverses et riches de savoir-faire. « On voit de tout. Le service de remplacement m’a permis de découvrir différents modes d’exploitation, se faire un avis et choisir en connaissance de cause ce qui me correspondrait le mieux », indique-t-il.

Objectif : produire 500 000 litres de lait d’ici 5 ans

Parallèlement à ces expériences, Nicolas Garcin travaille sur l’exploitation familiale bovin lait, créée par ses grands-parents paternels en 1969, puis reprise par son père à partir de 1991, avec sa mère comme associée entre 1993 et 2003. L’opportunité d’agrandir l’exploitation lui permettra de se lancer. « Nous avons eu la possibilité d’investir sur un nouveau bâtiment photovoltaïque de 500 m2 qui servira à l’élevage de génisses et au tarissement, ce qui libère de la place dans le bâtiment des vaches laitières et m’a permis d’envisager de m’installer ! », explique le jeune éleveur, installé en production laitière avec son père depuis le 1er avril 2021.

Le Gaec du Noyer élève aujourd’hui un troupeau d’une soixantaine de vaches de race Montbéliarde et couvre 68 hectares en polyculture : 10 ha de maïs, 2ha de sorgho, 6 ha de céréales, 7 ha de prairies temporaires et 43 ha de prairies permanentes. Le troupeau produit en moyenne 300 000 litres de lait par an (370 000 litres en 2020), vendu sous-contrat à Danone (aux alentours de 380€/1000 litres en 2020). Une partie des vêlages est regroupée pour lisser la production entre les mois de juin et septembre. « Nous souhaitons atteindre une production de 500 000 litres d’ici 5 ans, sans acheter d’animaux pour agrandir le troupeau », ajoute Nicolas Garcin.

Sur l’alimentation du troupeau, « la sécheresse de ces dernières années rend la tâche difficile mais nous arrivons encore à être autonome et à mener 10 ha de maïs irrigués chaque année, grâce à nos 4 lacs collinaires et le lac commun de l’Asa du Rantoine », indique-t-il. « Ces systèmes d’irrigation nous apportent environ 35 000 m3 d’eau par an. Sans cela, nous n’aurions pas autant de vaches et il aurait été impossible de s’installer à deux ! »

Soutien et mobilisation des élus

En 2020, une cinquantaine d’installations accompagnées ont abouti dans le département, dont 8 en élevage bovin lait. En 2021, « nous devrions battre des records avec plus de 60 installations toutes filières confondues et un ensemble de trafic autour de l’installation », précise le président de la Chambre d’agriculture, Benoit Claret. « C’est une vraie satisfaction de voir des jeunes qui croient et relance l’agriculture ardéchoise. Avec la conjoncture que les agriculteurs subissent, nous devons être à leurs côtés et en veille, soudés de manière globale pour valoriser les filières agricoles et favoriser la transmission », annonce le président du Département Olivier Amrane, évoquant les problématiques causées par l’agribashing, le dérèglement climatique, la prédation, les enjeux du foncier… « Nous avons la responsabilité de rappeler la valeur intrinsèque de l’agriculteur à la société. Aucune économie n’a autant d’impact sur notre vie quotidienne », ajoute le député Hervé Saulignac. Les projets alimentaires territoriaux (PAT), qui visent notamment à favoriser l’accès au foncier pour les projets agricoles, « se développent très bien », indique Fabien Clavé, responsable du service Agriculture et développement rural de la DDT. Dans le cadre de la loi Climat et résilience, la thématique de l’énergie et du photovoltaïque au sol « arrive très fort » elle aussi, invitant à bien réfléchir aux « problématiques que peuvent poser les enjeux énergétiques à ceux de l’alimentaire ».

A.L.

NOTEZ-LE / Les chiffres de l’installation accompagnée en Ardèche

  • Sur les 20 dernières années en Ardèche, on recense 44 installations accompagnées1 par an (50 en 2020). Entre janvier et juillet 2021, 34 projets d’installation ont été présentés en Commission départementale d’orientation agricole (CDOA).
  • En 2020, 46% des installations accompagnées concernaient des filières animales, 41% des filières végétales, et 3% d’autres filières.
  • La part des installations hors cadre familial a tendance à augmenter en 2019 et 2020, ainsi que celle des installations en société en 2020.
  • La part du nombre de DJA en zone de plaine est plus élevée que les années passées : 10 % des DJA validées en 2020 sont des DJA « zone de plaine ».
  • La présence d’un atelier en conduite agriculture biologique, au sein des projets d’installation présentés en CDOA, est en augmentation sur l’année 2020 (+6%).

1. Installations faisant l’objet d’une demande de dotation jeunes agriculteurs (DJA) et présentées en Commission départementale d’orientation agricole (CDOA).

Nicolas Garcin