RECRUTEMENT
L’enseignement agricole innove pour attirer de nouveaux élèves

Dans le cadre du plan France Relance, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a lancé mi-avril une campagne de communication #CestFaitPourMoi. Objectif : valoriser les formations de l’enseignement agricole et recruter de nouveaux élèves pour la rentrée 2021.

L’enseignement agricole innove pour attirer de nouveaux élèves
Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a trouvé un moyen efficace pour sensibiliser les élèves (13-17 ans) à l’enseignement agricole, avec le « hashtag » : #cestfaitpourmoi. ©Photo d'archives - L'Agriculture Drômoise

Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a trouvé un moyen efficace pour sensibiliser les élèves (13-17 ans) à l’enseignement agricole, avec le « hashtag » : #cestfaitpourmoi. La campagne de communication digitale (Instagram, TikTok, Snapchat, Youtube, Twitch) s’adresse aux collégiens, parents, enseignants et conseillers d’orientations, pour montrer la diversité des formations dans les secteurs agricoles, avec l’ambition de créer de nouvelles vocations et de répondre aux besoins en compétences des filières d’emploi. Sur Instagram et sur le site laventureduvivant.fr, les élèves de l’enseignement agricole s’adressent directement au public pour témoigner. « Ce sont nos meilleurs relais », signale Matthieu Prévost, chef d’établissement de l’EPLEFPA Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie), qui avait déjà proposé une campagne « Invite ton pote » afin d’encourager les étudiants à communiquer. 

En quête de reconnaissance

« L’agriculture manque de bras, c’est une certitude. Mais aujourd’hui, l’enseignement agricole manque aussi de reconnaissance. Il y a un travail fort à faire pour communiquer davantage sur la diversité des filières agricoles », poursuit-il. Alors qu’une baisse de 2,5 % des élèves a été observée à la rentrée 2020-2021, l’heure est à l’optimisme. « Nous sommes en ordre de marche pour accueillir de nouveaux élèves et faire évoluer notre carte de formations par le biais d’ouvertures de classes, pour répondre aux besoins des territoires et des filières », annonce Nathalie Prudon-Desgouttes, cheffe du service formation à la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes.

Le 19 mai dernier, les ministres de l’Education nationale et de l’Agriculture ont présenté conjointement une feuille de route visant à contribuer à la valorisation des formations et métiers liés à l’agriculture, au paysage, à la forêt et à l’agroalimentaire. « Cela va permettre de faire découvrir les métiers agricoles au travers d’actions éducatives dans les collèges et lycées, en proposant notamment des visites d’exploitations agricoles », poursuit la responsable formation.

Résilience face à la crise

Pour attirer de nouveaux candidats en période de Covid-19, les établissements ont dû s’adapter en proposant des visites virtuelles et des rendez-vous individuels. « Ce nouveau fonctionnement risque de perdurer dans le temps, puisque cela nous permet d’être au plus près des attentes des jeunes », explique Pierre Millet, directeur de la fédération régionale des MFR d’Auvergne-Rhône-Alpes. A l’EPLEFPA Contamine-sur-Arve aussi, ce besoin d’adaptation a donné entière satisfaction : « nous avons pu revoir notre organisation et améliorer notre accueil », se réjouit Matthieu Prévost. Le recours au numérique a aussi été d’un grand secours, « même s’il est difficile, à travers des écrans, de retransmettre les ambiances d’un établissement », note ce dernier. 

Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour évoquer les taux de remplissage : « nous sommes dans l’expectative puisque nous n’avons pas les mêmes indicateurs que les années précédentes, ni le même lien avec les candidats ». Malgré tout, la crise du Covid-19 a semble-t-elle eu un impact sur le « retour au vert ». « Nous avons été vigilants, notamment sur les formations adultes, pour éviter que certaines personnes ne se précipitent trop vite vers un projet non abouti. Une étude d’attractivité réalisée sur Google, sur l’emploi en agriculture et l’enseignement agricole ces cinq dernières années, a montré des recherches relativement stables, avec un gros pic durant l’été 2020, qui est retombé en octobre. Cela montre la curiosité, l’attrait des formations agricoles. A nous de transformer l’essai dans les prochaines années », annonce Matthieu Prévost.

« La crise a changé le regard sur les métiers manuels, de première ligne, dits essentiels », ajoute Pierre Millet. Si certains secteurs professionnels sont toujours un peu sous pression (services à la personne, bâtiments, maintenance), d’autres font l’objet d’une forte demande (restauration). Quant aux sondages effectués auprès des MFR de la région sur les métiers agricoles, la rentrée scolaire 2021-2022 s’annonce plutôt satisfaisante.

Amandine Priolet