JEUNES AGRICULTEURS
Rencontres minute avec les OPA ardéchoises

Cette année, le compte rendu de l'école des responsables JA aux organisations professionnelles agricoles s’est joué à la manière d’un speed dating dédié aux problématiques du secteur.

Rencontres minute avec les OPA ardéchoises
Prédation du loup, sécheresse, photovoltaïsme, loi Egalim 2… Des sujets d'importance pour les jeunes agriculteurs et sur lesquelles les organisations professionnelles ont aussi leur rôle à jouer.

Fini les sempiternelles réunions… Jeudi 8 décembre, les JA ont organisé une matinée à leur image : moderne et dynamique. La quinzaine de jeunes présents ont tour à tour pioché un thème, autour duquel ils devaient interroger huit OPA locales. Des discussions qui ont permis de faire émerger des idées, ici et là.

Agir face à la prédation

Installé à la table du Crédit agricole, Clément Coing, vice-président des JA de l'Ardèche, s’agite en évoquant la prédation : « Si on attend trop, ça va être compliqué de déloger le loup ! » Au fil de la discussion, le président de la caisse régionale Sud Rhône-Alpes, Jean-Pierre Gaillard s’engage à défendre sa cause autant qu'il le pourra. Lui-même aurait plusieurs idées pour soutenir les éleveurs qui font face à ce risque : « Sur le volet mutualiste, on pourrait imaginer des partenariats pour mettre en place des dispositifs de vigilance collectifs... Je m'avance mais ce sont des choses que je défendrai », assure Jean-Pierre Gaillard.

Assurance : limiter les coûts

« En 2003, suite à la sécheresse les jeunes ont dû prendre des crédits pour compenser les pertes… Certains ont mis plusieurs années à rembourser ! » Face à Nathalie Soboul, présidente des JA de l’Ardèche, Frédéric Bosquet, président des caisses ardéchoises de Groupama passe en revu l’évolution des outils assurantiels face aux aléas climatiques. Mais face à des aléas devenus récurrents, les agricultures s'inquiètent des coûts de l’assurance. « Si on met en place de nouvelles gestions pour limiter les risques, telles que des pratiques agroécologiques, pourra-t-on envisager une bonification ? » Interroge Nathalie Soboul. « Si on a une preuve scientifique de l’efficacité de l’outil, la réponse est oui », assure Frédéric Bosquet.

Agriculture Vs énergie

Les agriculteurs deviendront-ils producteurs d’énergie ? Sur le territoire la question divise, en particulier pour les gros projets photovoltaïques installés sur plusieurs dizaines d’hectares. Face à Christophe Devos, président de Natura Pro, Anselme Basset alerte : « Je vous appelle à être vigilant, l’agriculture va être en concurrence avec l’énergie. Et entre les deux c’est l’énergie qui gagne ! »  Abandon des activités agricoles au profit de l’énergie, flambée des prix du foncier... Autant de dérive qu’Anselme Basset souhaite plus que tout éviter. « C’est notre rôle en tant que coopérative de privilégier le monde agricole, conclut Christophe Devos. Je suis content d’être alerté sur ce sujet. »

Pauline De Deus

L’École des responsables

En Ardèche, l’École des responsables est un dispositif mis en place par les JA depuis plus de dix ans. L’objectif : renforcer la cohésion de groupe entre élus et proposer des formations syndicales, telle que des ateliers pour s'entraîner à la prise de parole en public. Chaque année, ce dispositif fait l’objet d’une restitution auprès des OPA qui le finance. C’était justement l’objectif de la matinée du 8 décembre dernier. À noter que cette initiative locale pourrait être répliquée au niveau régional par les JA Auvergne-Rhône-Alpes.