ÉLEVAGE
XR Repro poursuit sa croissance

Pauline De Deus
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C’est en Drôme-Ardèche que s’est tenue la première assemblée de section d’XR Repro, mercredi 10 janvier. À Saint-Marcel-lès-Annonay, la coopérative a présenté ses résultats et ses projets pour l’avenir.

XR Repro poursuit sa croissance
Une trentaine de personnes ont assisté à l'assemblée de section Drôme-Ardèche d'XR Repro. ©AAA_PDeDeus

Avec un chiffre d’affaires de plus de 17 millions d’euros, en hausse de 4 % par rapport à l’exercice précédent, la coopérative prouve que la diversification progressive de son activité est une réussite. Le tout avec un résultat net positif de 15 150 €. Pour continuer sa progression malgré la réduction du cheptel, la coopérative mise notamment sur l’innovation en consacrant un peu plus de 170 000 € à la R & D (1 % du chiffre d’affaires). « L’objectif de la coopérative n’est pas de faire des bénéfices, a rappelé Julien Segalen, le directeur général de la structure. Cette année 510 000 € ont été redistribués aux adhérents via le programme My XR Win. » Une somme utilisée pour offrir des points de fidélité aux adhérents (en fonction de leur chiffre d’affaires), permettant de commander des produits du catalogue de la coopérative.

Plus de 135 000 inséminations

Historiquement, XR Repro est une coopérative d’insémination née de la fusion entre Codélia, Éliacoop et Ucia, en 2016. Près de huit ans plus tard, l’activité insémination connaît une baisse de 2 à 4 % par an, comme dans l’ensemble du pays. Au total, en 2023, 135 483 inséminations artificielles sur bovins ont été menées par XR Repro dans les 8 départements où la coopérative est présente, contre 3 477 156 au niveau national. Le tout avec un bon coefficient d’utilisation des paillettes (CUP) : alors qu’il faut en moyenne 1,82 insémination par vache pour une implantation réussie au niveau national, XR Repro obtient une moyenne de 1,6. « On a 30 000 retours de moins que si on était à la moyenne », précise Jacky Martin, responsable technique et commercial de la coopérative. Cette année 2023 aura toutefois été marquée par une hausse des retours (environ 1 %) en raison du stress thermique des bovins généré par les chaleurs estivales.

Les demandes d’échographies grimpent

Au sein de la coopérative, le développement du pôle reproduction (XR Performa) est aujourd’hui boosté par les suivis de reproduction, et notamment sur le secteur de Drôme-Ardèche. Malgré une baisse de 2,4 % des inséminations bovines sur le territoire, les échographies aptitudes ont grimpé en 2023 avec une hausse de 52 %. Même constat pour les échographies le jour de l’insémination (+ 23 %). « Vous êtes très demandeur de cette technique. Il est inutile d’inséminer une vache si on sait qu’elle ne prendra pas », résume Didier Eyme, coordinateur local. Les ventes de monitoring connaissent également une hausse de 21 % en Drôme Ardèche, avec SmartVel (détection de vêlage) et Sensehub (suivi polyvalent) et Easyfoal (détection de poulinage). Le protocole d’insémination profonde XtremiA affiche quant à lui toujours de bons résultats, notamment pour les semences sexées et les vaches à trois inséminations.

Accompagner et mobiliser les jeunes

Sur la partie caprine, la Drôme et l’Ardèche représentent le secteur le plus actif en la matière. Deux tiers des échographies ont d’ailleurs été réalisées dans ces deux départements (38 000). Pourtant, le nombre d’inséminations connaît une baisse importante cette année sur le cheptel caprin de Drôme-Ardèche : - 8,5 %. La faute, notamment, à des cessations d’activités qui n’ont pas toutes été compensées. « Demain, il faut qu’on soit encore plus présent, insiste le directeur. Notamment chez les jeunes éleveurs ! » Pour attirer les jeunes adhérents, la coopérative développe des stratégies, avec notamment un parcours d’accompagnement dédié, XR infini, qui a pour ambition de suivre l’éleveur dès son projet d’installation jusqu’à la mise en place de son élevage pour l’aider à atteindre ses objectifs. Ce parcours comprend également une journée technique et conviviale entre jeunes installés, ainsi qu’un travail en collaboration avec ces nouveaux arrivants pour faire avancer la coopérative.

Pauline De Deus

Tous les pôles progressent
Flora Gomez, Xperte santé et sécurité. ©AAA_PDeDeus
SERVICES

Tous les pôles progressent

Sur l'exercice 2022-2023, le chiffre d'affaires d'XR Repro a augmenté de 4 %. Des résultats générés notamment par le développement d'activités à forte valeur ajoutée dans les différents pôles.

Cette année, les inséminations artificielles totales (IAT) ont baissé de 1,98 % au sein de la coopérative. Un mouvement auquel la structure cherche à s’adapter, en proposant notamment d’autres services aux éleveurs, « toujours dans l’objectif d’améliorer et de sécuriser les performances techniques dans les exploitations », a rappelé le directeur. Le tout sans augmenter les coûts, malgré l’inflation généralisée.

Des services plus demandés

+3,61 % du côté d’XR Performa, + 3,75 % à XR Crea, + 5,70 % pour XR Optima : les trois principaux pôles de la coopérative voient leur chiffre d’affaires augmenter. Certains services, en particulier, sont de plus en plus demandés, notamment la part de semences sexées dans la mise en place, la pose d’embryon, les inséminations profondes (XtremiA) ou encore le génotypage. Comme en Drôme-Ardèche, les échographies sont de plus en plus demandées dans tous les élevages adhérents à XR Repro. Le chiffre d’affaires lié à la vente de monitoring a quant à lui augmenté de 25 %, de même que la vente de rations adaptées aux besoins de l’éleveur dont le chiffre d’affaires a augmenté de 5 % (opti’menu). Au total, en 2023, XR Repro a fourni 2 140 tonnes d’aliments aux élevages adhérents.

Autre priorité : la sécurité

Parmi les nouveaux services développés, le dispositif XRSE (XR Sécurité environnement). L’objectif : proposer une analyse des risques, tout en recensant, sensibilisant et favorisant les bonnes pratiques. Pour mettre en place ce nouvel axe de travail, une référente en santé et sécurité a été désignée : Flora Gomez. Parmi les risques présents sur le terrain, les charges par des animaux sont particulièrement préoccupantes en raison des conséquences que cela peut entraîner. Pour réduire ces risques, des formations contention vont notamment être proposées, non seulement aux salariés, mais aussi aux éleveurs, « car il s’agit d’un binôme », rappelle Flora Gomez. Enfin, un challenge est également lancé à destination des éleveurs. L’objectif : partager ses astuces sécurité en photo pour les diffuser auprès de ses pairs.

P.D.-D.

La journée s'est poursuivie par un atelier génétique au Gaec de Bontemps à Savas. ©DR