Le syndicat ardéchois de la race Montbéliarde s’est réuni en assemblée générale le vendredi 10 février, à Champis. L’occasion, pour la quinzaine d’éleveurs présents, d’évoquer les projets pour les mois à venir.
Elles sont plus de 43001, en Ardèche : bien qu'en constante diminution dans le cheptel bovin ardéchois, les Montbéliardes restent la race laitière numéro 1 dans le département. Et pour cause : avec des qualités de traite en constante amélioration et une bonne adaptation aux conditions ardéchoises, la Montbéliarde est la favorite de bien des éleveurs.
S'ils sont de moins en moins nombreux, les éleveurs de Montbéliardes n'en sont pas moins passionnés. En 2022, ils ont d'ailleurs mis en avant la race lors de différents événements : quatre élevages ont présenté sept génisses lors de la fête de l'agriculture à Gilhoc, et autant ont participé au salon de l'agriculture ardéchoise au Pradel. Tout récemment, le 1er février, Joël Hurlin et Hervé Morfin ont également fait le déplacement à Besançon pour l'exposition Umotest, de retour après deux ans d'absence. Hormis ces événements « grand public », les éleveurs ardéchois souhaitent également relancer une dynamique au sein du syndicat en organisant une visite d’élevage dans le courant de l’année, hors du département.
Un événement en 2024 ?
Afin de mettre en avant leur race favorite, les éleveurs de Montbéliardes souhaitent également organiser des événements ouverts au grand public. « Pourquoi ne pas organiser un concours durant le salon de l’agriculture ardéchoise, en 2024 ? » suggérait Hervé Morfin, éleveur à Bozas. Après deux premières éditions au Pradel, à Mirabel, le salon pourrait cette fois-ci se tenir dans le Nord. Etables, Toulaud, Lamastre, Vernoux… plusieurs possibilités ont été évoquées, avec comme condition première la présence de parkings pour accueillir les visiteurs. « L’idéal serait de nous réunir, avec les autres syndicats de races laitières, pour mettre en commun nos idées et voir si l’on peut organiser ensemble un concours », souligne Dylan Chirouze, le président du syndicat Montbéliarde. Rendez-vous est déjà pris pour le 28 février prochain, à Saint-Agrève.
En attendant, les éleveurs de Montbéliardes comptent bien participer à différents événements régionaux et nationaux. À commencer par le national Montbéliarde qui aura lieu le 30 mars prochain à La Roche-sur-Foron, près d’Annecy, et auquel plusieurs d’entre eux souhaitent assister. Suivra ensuite le concours interdépartemental d'Hauterives du 10 avril auquel participeront plusieurs animaux ardéchois.
Le génotypage en constante progression
S’ils sont moins nombreux qu’il y a dix ans, les élevages de Montbéliardes ardéchois ont à cœur de progresser en matière de génétique. Preuve de l’intérêt que lui portent les éleveurs, le génotypage est en progression de 9 % cette année par rapport à 2021. « On va bientôt atteindre la barre des 600 génotypages par an », se félicite Willy Quiron-Blondin, technicien de la race chez XR Repro. Les avantages du génotypage sont multiples : augmenter la production de lait, gagner en qualité, mais également améliorer la morphologie et les aplombs...
En Ardèche 62 gestations ont été suivies en 2022 dans le cadre du schéma de sélection de la race. 16 mâles ont été génotypés, mais aucun n’a toutefois été accepté à la station en 2022, contre un en 2021. Toutefois, une génisse sans corne ardéchoise est entrée en station. « Grâce au travail de la station, on pourra d’ici 2024 vous proposer des taureaux sans corne sur le catalogue de la race », souligne Willy Quiron-Blondin.
Le technicien XR Repro encourage également les éleveurs à essayer le transfert embryonnaire pour récupérer les performances génétiques des animaux de la station. « On organise une remise en place d’embryons chaque mois dans le département, précise-t-il. Une fois que le veau est né, si c’est un mâle, il est génotypé. On détermine alors s’il entre ou non en station. S’il s’agit d’une femelle, elle est génotypée et facturée 400 € à l’éleveur, ce qui est peu en considérant ses caractères génétiques exceptionnels ».
M.C.
1. Chiffres du contrôle laitier.
Joël Hurlin ouvre les portes de son élevage
L’assemblée générale s’est terminée par une visite de l’élevage de Joël Hurlin, à Champis.
Joël Hurlin a repris les rênes de l’exploitation familiale il y a dix ans, à la suite de sa mère Lucille. « Aujourd’hui, j’élève 50 laitières et une trentaine de génisses. Je livre le lait à Danone. Depuis 2017, j’ai également mis en place un petit atelier allaitant, avec une dizaine de génisses de race limousine engraissées par an, pour un boucher du coin. » L’élevage compte environ 70 ha de SAU « dont une dizaine d’hectares en céréales pour l’autoconsommation, environ 30 ha de prairies permanentes et 30 ha de prairies naturelles. Je ne suis pas tout à fait autonome, et j’achète de l’ensilage de maïs car je n’ai pas d’irrigation pour pouvoir en produire sur la ferme. » Côté rendements, Joël Hurlin livre environ 450 000 l de lait en moyenne par an.
Les performances des élevages ardéchois
Philippe Chabanas, conseiller élevage chez Adice, a présenté les résultats du contrôle laitier 2022. Le nombre de Montbéliardes recule de 9%. Avec une moyenne à 6167 kg, la production laitière brute est en hausse par rapport à 2021 (5761kg). C’est Joël Hurlin qui enregistre le meilleur résultat en production de lait, avec 8658 kg. Le meilleur taux protéique enregistré est de 35,08, et le meilleur résultat en production de lait par jour de vie est de 12,5 kg. La meilleure lactation est à 40 kg/jour. « Quatre élevages ardéchois sont à plus de 8500 kg, mais la grande majorité, soit 19 élevages, se situent autour entre 6500 et 7000 kg. » Les élevages ardéchois de Montbéliardes enregistrent en moyenne 3,4 lactations par an.