Le bilan des actions menées par la préfecture de l'Ardèche en 2023 a été présenté, mercredi 10 janvier. Arrivée en milieu d'année, la préfète s'est rapidement tenue informée des enjeux du territoire.
Concernant les actions agricoles menées, la préfète de l’Ardèche est revenue sur un des enjeux majeurs du territoire, la ressource en eau. « Entre le 24 août et le 15 septembre, six sous-bassins sur les neufs ont été placés en restriction crise », rappelle-t-elle. Face à la sécheresse de 2022, son prédécesseur, Thierry Devimeux, avait participé à la mise en place des Assises de l’eau, réunissant les acteurs du territoire pour réfléchir à une meilleure gestion de la ressource. Une feuille de route avec 31 mesures a été présentée en juillet 2023. Elle intègre les éléments du Plan Eau présenté par le président de la République en mars 2023. L’objectif est la réduction de 20 % des prélèvements, afin de protéger les milieux mais aussi l’irrigation agricole.
Davantage de retenues d’eau mises aux normes ou créées
En ce sens, le protocole concernant la création de retenues d’eau à usage agricole, signé en 2021 entre différents acteurs du territoire, définit les conditions dans lesquelles peuvent être conduits des projets de retenues en conciliant enjeux agricoles et enjeux aquatiques. « En 2023, le protocole départemental a permis la création ou la mise aux normes de près de 190 000 m3 de retenues », se félicite la préfète.
Afin d’optimiser l’accès à la ressource et la préservation en eau, l’accord-cadre Eau et agriculture, signé en juillet 2023 entre le préfet de l’Ardèche, l’agence de l’eau et la chambre d’agriculture vise trois objectifs : adapter les pratiques et les exploitations au changement climatique, améliorer les dispositifs d’irrigation existants et la construction de projets territoriaux. « Près de 120 retenues prioritaires, qui méritent une intervention afin de les rendre plus économes en eau, sont identifiées dans le bassin du Doux et environ 90 dans le bassin de l’Eyrieux », précise la représentante de l’État en Ardèche.
300 ha partis en fumée contre 2 000 en 2022
Autre sujet abordé, celui des feux de forêt. Trois cents hectares de forêts sont partis en fumée contre 2 000 ha en 2022. Grâce à de meilleures conditions climatiques, une stratégie différente mise en place par le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) et un bon comportement des touristes et des Ardéchois, la forêt a pu être davantage préservée cette année. Il reste toutefois à mettre en œuvre une véritable politique publique de protection de la forêt, face au réchauffement climatique, a indiqué Sophie Elizéon.
Loup : mesure de non protégeabilité, une méthode en cours
La préfète a également rappelé le nombre d’attaques de loup « avéré » en Ardèche, qui s’élève à 14. « La présence du loup est avérée en Ardèche, même s’il n’est pas installé, nous sommes cernés par les départements voisins. Il faut s’attendre à ce que les passages soient plus fréquents », a-t-elle spécifié.
Par ailleurs, la préfète a indiqué travailler en partenariat avec la chambre d’agriculture de l’Ardèche et la DDT sur la mesure de non protégéabilité du prochain Plan loup. « Cela ne peut concerner tout le territoire, mais nous travaillons à une méthode d’identification des exploitations qui pourraient être concernées par cette mesure », a-t-elle ajouté.
Pour l’heure, la feuille de route des actions de la préfecture de l’Ardèche pour 2024 n’a pas été présentée. Nul doute qu’elle déclinera les grandes orientations prévues pour le département : « Une nature préservée, des populations protégées, un territoire résilient ». Reste à savoir quelles seront les grandes actions sur le territoire réservées à l’agriculture, si l’État souhaite continuer à garantir la souveraineté alimentaire du pays.