SECTION APICOLE
Le plan sanitaire d’élevage est renouvelé pour 5 ans

A.L.
-

Retour sur l’assemblée générale de la section apicole du Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche.

Le plan sanitaire d’élevage est renouvelé pour 5 ans
Un réseau de techniciens sanitaires apicoles (TSA) a été mis en place dans le département.

Organisée le 12 février par webinaire, l’assemblée générale de la section apicole du Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche a permis de revenir sur les temps forts de l’année 2020. Malgré une légère baisse du nombre de ses adhérents constatée depuis 2017, les comptes de la section sont équilibrés. Elle recense entre 30 et 50 nouveaux adhérents chaque année. La récolte, quant à elle, a été « globalement satisfaisante ».

Parmi les actions engagées sur cet exercice, se poursuivent les destructions de nids de frelon asiatique, menées avec le soutien de la CNR1 sur les bords du Rhône et avec la communauté de communes Arche Agglo, mais aussi de piégeage de l’insecte. « Nous n’avons pas toujours les moyens de créer un contact avec les communautés de communes pour qu’elles se mobilisent face au développement du frelon asiatique mais nous devons poursuivre nos efforts et mobiliser la préfecture et le conseil départemental pour nous mettre en relation », a indiqué Christian Boulon, directeur du GDS de l’Ardèche. Pour l’heure, des pièges de frelons asiatiques sont proposés à la vente (à retirer au bureau du GDS à Privas) aux adhérents de la section.

PSE : commandes de médicaments homologués

Afin d'améliorer la gestion collective de l'état sanitaire des colonies d'abeilles, le GDS accompagne les apiculteurs via un Plan sanitaire d'élevage (PSE) qui vient d’être renouvelé pour 5 ans. Ce plan vise à limiter le développement du varroa par la bonne utilisation du médicament vétérinaire et une bonne conduite des ruchers. Contre la varroase présente dans la totalité des ruchers ardéchois, le traitement annuel, éventuellement en bithérapie en complément des mesures de prévention est le seul moyen d'abaisser la pression du parasite à des seuils tolérables pour les colonies.

Le PSE permet de diffuser de bonnes pratiques sanitaires apicoles, d’inciter les apiculteurs à agir de manière préventive et tenir à jour un registre d'élevage, mais aussi d'utiliser uniquement des traitements médicamenteux homologués avec autorisation de mise sur le marché (AMM) et de suivre les procédures d'utilisation. Son adhésion permet en effet de pouvoir acheter des médicaments AMM à des tarifs réduits, dont la campagne de commande vient d’ouvrir. Deux nouveaux médicaments sont proposés cette année. En 2020, les commandes étaient à la baisse, a constaté le président du GDS de l’Ardèche Michaël Richard. « Cela s’explique notamment par les voies d’achat parallèles qui peuvent exister, mais aussi par la mortalité des ruches. De nombreux apiculteurs n’en rachètent pas par la suite. »

TSA : échanger, conseiller, accompagner 

Un réseau de techniciens sanitaires apicoles (TSA) a été́ mis en place afin d'accompagner les apiculteurs. Leur mission ? Effectuer des visites sanitaires pour conseiller techniquement sur la surveillance des colonies, la prévention des dangers sanitaires et les moyens de lutte. Ils réalisent également les visites de ruchers relatives aux déclarations de mortalité (à la demande du vétérinaire) et aux commandes de médicaments. Un temps d'échanges durant lequel le TSA veille aux dates et conditions d'application des traitements. « La force de ces visites, c'est qu'elles permettent aussi d'échanger sur de nombreux enjeux sanitaires et autres maladies, comme le cycle du varroa, du frelon asiatique ou de la loque américaine qui posent beaucoup de soucis. Les échanges peuvent aussi être techniques et concerner l'essaimage, la miellée, l'élevage de reine, etc. », indique Johannes Boulon, TSA pour le GDS et apiculteur à Privas. « Nous évoquons également les besoins en formations, qu'ils concernent le sanitaire ou le démarrage printanier, la préparation à l'hivernage ou l'élevage de reine. »

En 2020, 138 visites étaient prévues chez des apiculteurs mais, en raison du confinement et du contexte sanitaire liés à la Covid-19, 45 visites ont pu être réalisées. « Le taux de visites est décisif pour le prochain renouvellement du PSE, mais aussi pour s’assurer de la bonne utilisation des médicaments », a souligné Christian Boulon. 78 visites sont programmées en 2021.

Loi de santé animale

La nouvelle loi européenne de santé animale a été évoqué en assemblée. Elle modifie la classification française des dangers sanitaires, a rappelé Anne-Marie Reme de la DDCSPP2, suscitant de vives inquiétudes auprès des apiculteurs. En cas de maladie, « les apiculteurs devront faire une déclaration mais n’auront pas de contraintes particulières (par exemple pour la loque américaine destruction, éloignement des colonies, etc.), ni compensation financière ». La surveillance sera donc de mise mais la lutte collective devra être menée par la filière et le GDS, via des programmes collectifs. Elle peut néanmoins donner lieu à la mise en place d’arrêtés nationaux. « Cette année, nous constatons déjà pas mal de mortalité d’abeilles et une insuffisance des traitements contre le varroa, d’où l’importance de visiter ses ruches régulièrement pour pouvoir donner l’alerte rapidement et intervenir à temps », a ajouté Anne-Marie Reme, notamment auprès du dispositif de l’OMAA3 qui recense les évènements de santé observés sur les abeilles en Auvergne Rhône-Alpes.

A.L.

1. Compagnie nationale du Rhône.

2. Direction départementale de la cohésion sociale et de la pro­tection des populations.

3. Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l'abeille mellifère.

À noter /

2020

Section apicole

• 248 adhérents (contre 260 en 2019).

• 12 074 ruches en cotisations.

• 57 % choisissent l’assurance (Groupama).

PSE

• 2 vétérinaires.

• 228 adhérents.

• 213 commandes effectuées par 209 apiculteurs.

• 45 visites ont pu être réalisées par 7 techniciens sanitaires apicoles (TSA) actifs.

2021

Programme des prochaines formations

Plusieurs sessions de formation sont programmées en 2021, sous réserve des conditions sanitaires liées à la Covid-19.

• Mars : état sanitaire du rucher en sortie d'élevage.

• Avril : le médicament vétérinaire apicole.

• Juin : élevage de reine.

• Septembre : état sanitaire des colonies avant hivernage.

• Octobre : conditionnement, ensemencement, conservation des miel et réglementation en vigueur sur la commercialisation du miel et des produits de la ruche.