ENTRETIEN
Contrôle technique du pulvérisateur : les conseils pour éviter les mauvaises surprises

Bien se préparer et inspecter les points essentiels de son pulvérisateur avant de le passer au contrôle technique périodique peut vous éviter une contre-visite et du temps perdu.

Contrôle technique du pulvérisateur : les conseils pour éviter les mauvaises surprises
Faut-il encore rappeler l'indispensable protection de cardan en bon état ? ©M.Portier

La majorité des contrôles s’effectuant désormais sur l’exploitation, il est important de choisir une zone appropriée avec suffisamment de place autour du pulvérisateur pour déplier les rampes en sécurité. L’idéal est de s’installer sur une parcelle enherbée. Pour limiter les frais de déplacement du contrôleur, il peut être intéressant de se regrouper avec des voisins.

Le pulvérisateur doit être propre à l’intérieur comme à l’extérieur. Un nettoyage et un rinçage approfondis sont donc préconisés, en n’oubliant aucune partie de l’appareil. Le bac d’incorporation est notamment une zone sensible. Il est aussi nécessaire de contrôler la propreté des filtres et des buses, qui doivent être facilement démontables.

Un cardan bien protégé

La protection de cardan est un incontournable. Complète (avec les chaînettes) et en bon état, elle garantit la sécurité du contrôleur. Inutile de rappeler que cet élément parfois négligé peut vous sauver la vie !

La cuve principale et la cuve de rinçage doivent être remplies d’eau claire pour mettre en œuvre le contrôle. Vérifiez le bon fonctionnement de l’indicateur de niveau de la cuve.

Il est conseillé d’inspecter l’état général de l’ensemble châssis-cuve, pour s’assurer de l’absence de fissure ou de défaut de fixation (déformations, soudures, jeux dans les articulations) des éléments de structure ou des différents organes : cuve, pompe, rampe… Toute modification ne doit pas affecter la résistance des éléments. Attention également aux pneumatiques pour les appareils traînés.

Un manomètre fonctionnel et une absence de fuite

Les commandes de fermeture (générale ou partielle) de la pulvérisation doivent agir de manière efficace. Il faut veiller à ce que l’écoulement soit interrompu ou rétabli dans un délai de cinq secondes après fermeture ou ouverture d’une vanne. Les défauts de manomètre sont souvent sources de contre-visite. Mieux vaut donc s’assurer du bon fonctionnement de celui-ci.

La détection des fuites n’est efficace qu’en montant la pression à 4 bars, car lors du contrôle, les essais se font généralement jusqu’à une valeur de 4 bars. Une fuite est considérée comme un défaut majeur si une goutte se forme à une fréquence en dessous de cinq secondes. La vérification des fuites est aussi l’occasion d’inspecter l’état de la tuyauterie et des porte-jets. Une usure de tuyau flexible peut être cause de contre-visite si la trame intérieure de la conduite est visible. Les gros tuyaux rigides sont plus sensibles aux fissures.

Une rampe bien droite

La rampe doit être la plus rectiligne possible pour garantir le triple recouvrement des jets. Dans le cas des déformations verticales, une contre-visite s’impose si la courbure est supérieure à 10 centimètres pour une rampe de moins de 20 mètres de large et 0,5 % de la largeur au-delà de 20 mètres. Attention également aux déformations horizontales : un écart de position majeur peut entraîner une contre-visite.

Des buses en état pour le bon débit

L’état des buses est essentiel à la qualité de pulvérisation. Mais avant de vérifier si elles sont propres et pas trop usées, il faut se garantir qu’elles sont toutes identiques (type, calibre et angle de pulvérisation). Un test relativement simple à mettre en œuvre pour s’assurer de l’état des buses, mais aussi de la pression et du débit du pulvérisateur, consiste à prendre une éprouvette ou un pot doseur pour contrôler deux ou trois buses par tronçon. Par exemple, en fixant la pression à 3 bars avec des buses lilas censées débiter 1 l/min, il faut récupérer environ un litre d’eau pour chaque buse en une minute. En prenant la même configuration, il est possible de se donner une idée de l’efficacité de la régulation DPAE. Avec une rampe de 21 mètres équipée de 42 buses, le débitmètre doit afficher environ 42 l/min.

Michel Portier

Depuis le 1er janvier 2021, le délai entre deux visites périodiques est passé de cinq à trois ans, le premier contrôle ayant lieu dans un délai de cinq ans après l’achat d’un appareil neuf. La période 2024-2025 va être assez chargée avec le cumul des appareils contrôlés en 2019-2020 et 2021-2022. Depuis le 1er octobre 2021, le pulvérisateur ne peut pas être utilisé sans la validation de la contre-visite.

Cinq défauts évitables
Avec un minimum d'anticipation du contrôle du pulvérisateur, il est possible de simplifier la tâche du contrôleur et d'éviter une contre-visite.©M.Portier

Lors des contrôles, cinq défauts sont régulièrement rencontrés, auxquels il est possible de remédier en changeant des pièces d’usure. 

Le premier concerne la pompe de l’appareil, qui peut manquer d’huile, avec régulièrement des usures de clapets ou de membranes. Autre problème, la fermeture des tronçons est souvent déficiente, à cause de problèmes électriques ou de défauts sur les électrovannes. Les soucis de fuites sont aussi très fréquents au niveau des porte-buses ou de la tuyauterie. La plupart des erreurs de pression sont liées à un manomètre défaillant. Enfin, sur les appareils plus anciens, c’est la rectitude de rampe qui est régulièrement mise en cause. Les problèmes de structure incluant des défauts de soudure sont aussi incriminés.

©M.Portier / La vérification des fuites s'effectue à une pression de 4 bars.
©M.Portier / En vérifiant la pression à la buse, on s’assure du bon fonctionnement du manomètre du pulvérisateur
La pompe du pulvérisateur peut perdre de son efficacité avec le temps. ©M.Portier