SUITE DES MOBILISATIONS ARDECHOISES-JANVIER/FEVRIER
Des élus s'expriment

« Il est necessaire de décentraliser le cadre des politiques publiques »
Benoit Claret, Président de la chambre agriculture de l’Ardèche. ©Chambre_agriculture07

Benoit Claret, Président de la chambre agriculture de l’Ardèche

« La situation agricole que nous avons vécu ces dernières semaines lors de cette forte mobilisation est la conséquence d’un manque de moyens et de soutien des politiques publiques, de toujours plus de règles et de lois descendantes sans solutions et concertation au niveau local.

La politique agricole de ces dernières années ne s’est pas construite sur le revenu des agriculteurs et sur la souveraineté agricole, mais par ses choix, a appauvri notre agriculture sans sécuriser l’alimentation des Français.

Pour inverser cette situation, il est nécessaire de décentraliser le cadre des politiques publiques, vers plus de concertation locale pour les adapter aux situations et au contexte de chaque territoire.

Pour permettre à chaque agricultrice et agriculteur de vivre de la rémunération de ses produits, il est indispensable de faire respecter la loi Egalim afin de rémunérer les producteurs au prix juste.

Nous demandons la fin du dumping social et environnemental, pas d’interdiction sans solutions.

Enfin, face au changement climatique, nous avons besoin d’accompagner les projets des producteurs et des filières pour renforcer leur résilience et contribuer à une alimentation locale et de qualité accessible dans tous nos territoires.

Le réseau des chambres d’agriculture et particulièrement la chambre d’agriculture de l’Ardèche œuvrent au quotidien pour défendre et accompagner chacun d’entre vous vers les adaptations nécessaires garantissant un revenu décent. »

« Soutien total aux agriculteurs »
Olivier Amrane ©Dep_Ardèche

Olivier Amrane, Président du Département de l’Ardèche

«"On marche sur la tête ! ". Ce slogan, je le clame haut et fort depuis que je suis élu. C’est malheureusement devenu le cri d’une agriculture en détresse. Je n’ai pas attendu de voir la mobilisation de nos agriculteurs pour leur exprimer mon soutien dans les paroles et les actes. Mes alertes sur la situation de ces professionnels qui font un travail admirable étaient trop souvent reçues avec mépris.

Il est temps, enfin, qu’au plus haut sommet de l’État des décisions fortes soient prises. Il faut tout remettre à plat et permettre à nos agriculteurs de vivre de leur travail.

Nous sommes à la croisée des chemins, l’avenir de notre agriculture est en jeu, il faut des actes !

En Ardèche, comme partout en France, l’agriculture fait partie intégrante de notre identité. Elle est reconnue mondialement comme l’une des plus saines et des plus respectueuses de l’environnement et elle est essentielle tout comme ceux qui la mettent en œuvre, vous les agriculteurs. Vous qui, malgré les difficultés et les épreuves, démontrez votre engagement à chaque instant. Avec Laurent Wauquiez à la Région et au Département de l’Ardèche, nous avons fait du soutien aux agriculteurs une priorité de notre mandat : accompagnement des projets sur l’eau, lutte contre le loup, valorisation de nos filières agricoles d’excellence, présence au salon de l’agriculture et de nombreuses autres actions en faveur de l’agriculture, pilier essentiel de l’économie et du cadre de vie ardéchois.

Nos agriculteurs subissent sans cesse des règles insupportables, alors qu’ils nous nourrissent, façonnent nos paysages et font vivre nos territoires. Nous attendons donc du gouvernement des décisions concrètes, fortes, qui permettent des avancées dans le quotidien des exploitations. Sur la multiplication des normes, sur la concurrence déloyale, sur la possibilité de vivre dignement de son travail, sur la transmission et sur tant d’autres thématiques, il est urgent d’agir.

Au regard de l’urgence de la situation, du nombre de sujets, de l’importance de l’agriculture pour notre pays, il faut un plan d’envergure, pas quelques mesurettes destinées à essayer de calmer la colère. Une véritable prise de conscience à Paris est nécessaire, indispensable. Je l’appelle en tout cas de tous mes vœux et nous continuerons en Ardèche d’être force de propositions pour soutenir nos agriculteurs, qui auront toujours mon soutien. Fiers de nos agriculteurs ! »