BASSIN DE PRIVAS
Un projet pour transformer châtaignes, fruits, légumes et viande

Pauline De Deus
-

Un nouvel atelier de transformation en Ardèche ? C'est l'idée d'une quinzaine de producteurs du bassin privadois. Après un an de concertation pour en dessiner les contours, le projet se précise.

Un projet pour transformer châtaignes, fruits, légumes et viande
Margaux Weiss, à gauche, et les porteurs du projet d'atelier de transformation sur le bassin privadois. ©AAA_PDeDeus

Récemment installé en castanéiculture, arboriculture et en maraîchage à Saint-Lager-Bressac, Thomas Fricker a rapidement été confronté à la difficulté de trouver un atelier de transformation, notamment pour les châtaignes. Même constat pour Tony Campillo qui est aussi castanéiculteur et qui produit des plantes aromatiques à Lyas. Ensemble, les deux agriculteurs commencent à imaginer la création d'un atelier de transformation sur le bassin privadois. C'était il y a un an. Grâce au soutien de la chambre d'agriculture et de Margaux Weiss, conseillère spécialisée transformation des produits et circuits courts, le projet a pu décoler. Il réunit aujourd'hui une quinzaine de producteurs.

Un outil polyvalent

Depuis un an, les réunions régulières ont permis de dresser les contours de ce projet. « Aujourd'hui, l'idée est d'avoir un outil le plus polyvalent possible », explique Margaux Weiss. Un atelier pour les châtaignes donc, mais aussi pour les autres fruits (hors jus), les légumes, et même la viande, avec de la découpe et de la transformation. « On sait qu'il y a un besoin, si l'atelier sort de terre beaucoup de producteurs vont vouloir l'utiliser ! » Assure la conseillère de la chambre d'agriculture.

En attendant, plusieurs étapes restent à franchir. D'après un questionnaire transmis aux producteurs du bassin privadois et de la vallée de l'Ouvèze, le volume de produits transformés est estimé à environ 45 tonnes par an : 25 tonnes de châtaignes, 10 de fruits et légumes et 10 pour la viande. Désormais, les porteurs de projet doivent calibrer l'infrastructure et dimensionner le matériel pour être en capacité de répondre à ces besoins.

Un appel lancé aux producteurs intéressés

« On part sur un bâtiment de 1000 m². Mais c'est la fourchette haute des estimations », explique Margaux Weiss. Une infrastructure de 1000 m² maximum donc, dont 500 m² de stockage. Pour ce qui est du fonctionnement de ce futur atelier, l'idée serait d'embaucher « un salarié permanent qui connaît le fonctionnement des machines et qui peut accompagner les producteurs », détaille l'un des porteurs du projet. Une personne qui pourrait aussi s'occuper de la prestation de services qui est envisagée. « Il faut avoir de la souplesse pour répondre aux besoins de chacun », résume un producteur autour de la table.

« Plus on connaîtra les besoins, plus on sera précis », répète Margaux Weiss qui incite tous les intéressés à se manifester et même à s'engager. Autour d'elle, le groupe de producteurs ne demande qu'à s'étoffer pour mener le projet à terme. « Il y a une du travail pour monter l'atelier, mais une fois qu'il sera sur pied ça va marcher », assure un castanéiculteur, déterminé. Autour de la table on se projette déjà sur des nouvelles recettes ou encore des partenariats avec la restauration collective du secteur, « on veut que cet outil soit ancré sur son territoire », conclut un producteur.

Pauline De Deus

2800 tonnes de châtaignes ardéchoises ont été transformées en 2022. ©AAA_PDeDeus
L'atelier de transformation de la Ferme du châtaignier n'est plus en capacité de proposer des prestations aux castanéiculteurs, ce qui réduit encore les possibilités pour transformer les châtaignes sur le territoire. ©AAA_PDeDeus