VITICULTURE
« On est passé entre les gouttes pour le moment... »

Anaïs Lévêque
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VIGNERONS ARDÉCHOIS / Les Vignerons Ardéchois partagent les mêmes inquiétudes. « Heureusement, les commandes sont quasiment normales en GMS », indique François Guigon, président du groupe coopératif.

« On est passé entre les gouttes pour le moment... »

« Les ventes sont globalement en baisse sur l'export mais nous arrivons à faire quelques affaires et expéditions. Par contre, c'est très compliqué sur les marchés traditionnels. Les caveaux sont pour la plupart ouverts mais seulement quelques heures par jour donc l'activité est très réduite. Heureusement, les commandes sont quasiment normales en GMS », explique François Guigon, président des Vignerons Ardéchois. Un courrier a été diffusé à tous les vignerons coopérateurs adhérents d'Uvica1 pour faire le point et les rassurer, ajoute-t-il : « Ce n'est pas une situation catastrophique, on est passé entre les gouttes pour le moment... Aucune baisse d'acomptes ou ce genre de choses n'est envisagée. Nous maintenons le règlement de la récolte telle qu'elle est prévue. Les soldes de la récolte 2018 auront bien lieu dans le courant de l'année, comme d'habitude. »

Pas de pertes de chiffre d'affaires en mars

Sur le premier trimestre 2020, ils n'ont pas subi de pertes de chiffre d'affaires par rapport à 2019, « grâce à la GMS surtout ! », insiste-t-il. En avril, la situation se complique un petit peu avec une baisse de 30 à 40 % sur les 20 premiers jours du mois. « Il nous est impossible de faire de réels pronostics pour le moment mais nous sommes très inquiets pour les mois d'avril et de mai. » Pour l'heure, les volumes d'invendus ne posent pas de pression particulière aux Vignerons Ardéchois. « Tout dépendra de ce qu'il se passera d'ici la fin de l'été. Nous espérons que la situation aura évolué même si nous avons des doutes que l'année touristique puisse être rattrapée », ajoute François Guigon.

Tout dépendra aussi des résultats de la prochaine récolte, déjà impactée en mars par des épisodes de gel sur certains cépages et secteurs géographiques du département. « La mesure de distillation de crise peut nous aider sur quelques volumes qui ne trouveraient pas de place sur le marché mais ce sera très à la marge pour nous. Nous aurons peut-être quelques soucis sur les rosés s'il y a moins de touristes cet été mais nous pourrons stocker facilement les rouges. Nous avons eu une petite récolte en 2019 et peu de stocks des précédentes. »

Les chantiers d'ébourgeonnage et de palissage de la vigne seront effectués en mai et en juin. Il faudra alors les organiser tout en respectant les mesures de protection sanitaire et gestes barrières : « Cela nous oblige à ne pas faire de groupages, aux salariés de venir en voiture, etc. Mais c'est quand même beaucoup moins compliqué à gérer sur ce type de chantiers que sur d'autres ».

A.L.

1. Union des Vignerons des Coteaux de l'Ardèche.

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