PLATEAU ARDÉCHOIS
Les bénéfices insoupçonnés des prairies naturelles

Mylène Coste
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Le 9 juin, les éleveurs du plateau ardéchois ont été invités à échanger à Coucouron avec les techniciens agricoles et environnementaux au sujet des prairies naturelles locales et de leurs usages.

Les bénéfices insoupçonnés des prairies naturelles
Agriculteurs, techniciens environnementaux et agricoles ont partagé leurs observations sur les prairies fleuries.

« Une prairie très peu productive » pour l’un, une « belle prairie maigre » pour l’autre. Le jugement dépend beaucoup de l’œil qui la regarde ! Le 9 juin, plusieurs éleveurs du plateau ainsi que des techniciens environnementalistes étaient réunis à Coucouron, dans une prairie naturelle exploitée par Pierre-Louis Fonton. L’occasion d’aborder un enjeu crucial : comment établir une relation harmonieuse entre impératifs agroéconomiques et biodiversité ? 

La parcelle en question ? « J’y réalise deux passages de herse aux printemps, pour les taupinières, indique Pierre-Louis Fonton. Je fais un apport de lisier en fin d’hiver (environ 30 m3/ha) et je fauche généralement entre le 15 et le 30 juin. » Éleveur de chèvres laitières en transformation fromagère, il est équipé d’un système de séchage en grange et ramasse donc le plus tard possible, en vert. « Cette prairie est peu productive, le rendement est d’à peine 10 t. MS/ha, contre 14 en prairie temporaire. »  On y trouve plusieurs espèces florales qui ont un intérêt nutritif (dactyle, pissenlit) mais également des espèces de pelouse peu intéressantes pour l'alimentation du troupeau.

Viande, fromage… Des qualités nutritives directement liées à la prairie

D’un point de vue environnemental, la prairie et sa trentaine d’espèces florales sont toutefois très intéressantes. « La diversité botanique des prairies naturelles joue un rôle non-négligeable sur la qualité de la viande et des fromages, autant sur le goût du lait, la couleur, la texture ou la flaveur », note la botaniste Adeline Aird. Son confrère Pierre-Marie Le Hénaff complète : « Certaines plantes peu intéressantes sur le plan énergétiques ont toutefois un grand intérêt sanitaire. Les plantes dicotylédones sont par exemple très riches en antioxydants, vitamines et oligoéléments et peuvent jouer un rôle d’antiparasitaires naturel. » Selon les observations de la LPO, la prairie visitée attire également la pie-grièche grise, une espèce protégée qui peut également rendre des services aux agriculteurs, par exemple dans la lutte contre le campagnol terrestre.

M.C.

Vers de nouvelles aides agro-environnementales pour les éleveurs ardéchois ?
Les sites Natura 2000 et espaces naturels et sensibles (ENS) de l'Ardèche

Vers de nouvelles aides agro-environnementales pour les éleveurs ardéchois ?

Alors que l'actuel dispositif Maec (mesures agro-environnementales et climatiques) prend fin en mai 2023, un nouveau dispositif est en préparation pour la prochaine Pac 2023-2027.

Un appel à projet régional a été lancé en mai par la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes pour sélectionner les "projets agro-environnementaux et climatiques" (Paec) qui permettront d'ouvrir les nouveaux contrats Maec après 2023, pour 5 ans. En Ardèche, deux Paec sont en projet : celui de Mézenc-Vivarais porté par le Parc des Monts d'Ardèche dans le sud du département, et le Paec du Nord-Ardèche porté par la Chambre d'agriculture. Ces deux projets ciblent tous les deux des zones à fort enjeu autour de la biodiversité et des prairies et pâturages permanents. Les montants des futures aides Maec "herbagères" seront fonction des nouveaux cahiers des charges choisis sur ces territoires par les agriculteurs et devraient varier entre 51 et 201 €/ha/an.

La Chambre d'agriculture apporte un accompagnement technique à ces deux projets Paec, aux côté des acteurs locaux. Les éleveurs concernés par ces territoires peuvent dès-à-présents faire part de leurs attentes dans un questionnaire en ligne avant le 4 juillet (voir ci-après) et des échanges sur le terrain seront proposés dans l'été. Les dossiers de candidature à l'appel à projet Paec doivent être déposés d'ici la mi-septembre.

Un sondage pour orienter les futures Maec

Un sondage à destination des éleveurs est en ligne jusqu'au 4 juillet. Il permettra à la Chambre d'agriculture de préparer le nouveau dispositif relatif aux mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) dans certains territoires.

Vous êtes éleveur en Ardèche en élevage herbivore, avec un siège d’exploitation situé dans une commune concernée par un site Natura 2000, espaces naturels sensibles (ENS), et/ou un bassin versant Loire Bretagne?

Un sondage rapide vous est proposé en juin 2022 pour préparer le nouveau dispositif d’aides à destination des agriculteurs locaux et relatif aux mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) qui pourrait démarrer éventuellement sur ces sites à partir de 2023 (engagements de 5 ans). En fonction des mesures, les montants des futures aides Maec seraient compris entre 51 € et 201 € par hectare et par an. 

Pour construire ce nouveau projet qui pourrait vous bénéficier directement, il est indispensable de recueillir au préalable vos attentes et vos besoins spécifiques. Ce questionnaire nous permettra également d’identifier les exploitations agricoles potentiellement intéressées par ces nouvelles aides Maec pluri-annuelles. Nous devons en effet avoir ce retour de votre part pour élaborer le dossier de candidature qui sera déposé pour le territoire en septembre. En cas de validation régionale, les agriculteurs éligibles et volontaires pourront être accompagnés à partir de 2023. 

 

Aussi, la Chambre d’agriculture de l’Ardèche et ses partenaires  vous invitent à compléter une enquête en ligne, d’ici le 4 juillet 2022 au plus tard. Vos réponses resteront confidentielles et vous recevrez une synthèse des résultats collectifs de cette enquête. Pour avoir des informations supplémentaires et accéder au questionnaire : http://app.rhone-alpes.chambagri.fr/limesurvey/index.php/771324?lang=fr