ASSOCIATION DES MAIRES DE FRANCE
L'AMF 07 prend le pouls sur la montagne

Pauline De Deus
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Alors que son congrés aura lieu dans moins d'un mois (jeudi 12 octobre au Vans), l'association des maires de France de l'Ardèche (AMF 07) continue son travail auprès des élus locaux.

L'AMF 07 prend le pouls sur la montagne
Olivier Pévérelli, président de l'AMF 07 et maire du Teil, et Stéphane Pradier, maire du Cros-de-Géorand. ©AAA_PDeDeus

Mardi 12 septembre, le président de l'association AMF 07, Olivier Pévérelli, avait fait le déplacement au Cros-de-Géorand, accompagné de la directrice de l'association, Fleur Richard, sur proposition du maire du village, Sébastien Pradier. Pour l'occasion, une dizaine d'édiles de la communauté de communes Montagne d'Ardèche avaient fait le déplacement afin d'évoquer les problématiques rencontrées depuis le début de leur mandat.

Le déploiement de la fibre interroge

Parmi les sujets phares abordés au cours de cette réunion, la mise en place de la fibre optique, son coût, les problématiques de raccordement telles que les servitudes, l'impact paysager, entre autres. En l'occurence, plusieurs actions ont été menées par l'AMF 07, une rencontre avec ADN (Ardèche Drôme Numérique) mais aussi un courrier adressé au gouvernement pour demander une aide à l'investissement pour les communes. S'ils n'ont pour l'instant pas eu de retour, les élus s'interrogent déjà sur la suite : « Comment sera entretenu ce réseau ? Par quels moyens ? » Questionne un maire autour de la table.

Des déserts médicaux préoccupants

L'autre thématique qui préoccupe les élus est celle de l'accès aux soins, de plus en plus dégradé. De Valgorge à Coucouron, en passant par le Cros-de-Géorand, le constat est le même : les médecins se font rares, les secours, quand ils peuvent intervenir, sont obligés de parcourir des distances de plus en plus importantes, sans compter les urgences d'Aubenas qui sont de nouveau fermées la nuit depuis la fin du mois d'août... « On est en train de vivre un effondrement du système de soin », alerte Guillaume Bonin, le maire de Valgorge. Face à cette situation, les infirmières libérales sont désormais le dernier rempart contre la désertification, note-t-il.

« On n'est pas écouté »

D'autres sujets ont aussi été mis sur la table, la loi Zéro artificialisation nette, « pas adaptée aux territoires ruraux » et qui « pénalise l'économie locale ». Mais aussi le manque d'autonomie fiscale et la perte de compétences liée à une recentralisation progressive. « Nous n'avons pas été élus sur notre capacité à aller chercher des financements », fulmine Olivier Pévérelli. Si tous affichent leur ambition de maintenir voire d'améliorer la qualité de vie en milieu rural, ils regrettent aussi le manque de relais politique autour de ces problématiques qui touchent les territoires à faible densité. « On n'est pas écouté, alors que les difficultés qu'on aborde aujourd'hui seront une catastrophe dans dix ans si rien n'est fait », déplore Jacques Genest, maire de Coucouron. À ses côtés un autre élu acquièse : « Malheureusement, notre contribution n'est pas entendue par les parlementaires... » Et Olivier Pévérelli de conclure : « Pourtant, nous sommes le dernier et quelques fois le premier maillon des services de l'État sur les territoires. »

P.D.-D.