PORTRAIT 
« Il faut que les territoires vivent »

A.L.
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PORTRAIT / Éleveur bovin viande, castanéiculteur et arboriculteur à Prades, Benoit Breysse préside désormais le syndicat Jeunes agriculteurs en Ardèche.

« Il faut que les territoires vivent »
Âgé de 28 ans, administrateur dès 2014 puis secrétaire général adjoint en 2016, Benoit Breysse était vice-président de la section départementale du syndicat depuis 2018.

Le 25 mai dernier, les nouveaux administrateurs du bureau de Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche ont élu leur président : Benoit Breysse, éleveur bovins viande, castanéiculteur et arboriculteur à Prades. Âgé de 28 ans, administrateur dès 2014 puis secrétaire général adjoint en 2016, il était vice-président de la section départementale du syndicat depuis 2018.

Benoit Breysse rejoint le syndicat à la fin de son BTS Acse, suivi en alternance au lycée agricole de Brioude Bonnefont Saugues (Haute-Loire) et sur l’exploitation bovin viande de Jérôme Amblard à Saint-Pons (Ardèche). L’alternance lui a fait prendre conscience de l’importance du compagnonnage, du partage d’expériences et de l’esprit de solidarité. Ses camarades de Haute-Loire sont déjà, quasiment tous, adhérents à JA durant cette formation. « En Ardèche, ce n’était pas le cas, il n’y a pas la même dynamique », observe-t-il. « J’avais un peu peur de me couper du monde sur mon exploitation, alors j’ai rejoint le syndicat dès la fin du BTS, en attaquant mes démarches d’installation. Cela me tenait à cœur de m’investir dans la défense de l’agriculture mais aussi dans un espace de convivialité, d’échange et de partage. »

Irrigation, installation, communication

Dès son adhésion, il siège au bureau de la section ardéchoise et prend en charge les dossiers du foncier et des dégâts de gibier. Ces sujets lui tiennent particulièrement à cœur et son investissement dans le syndicat ne cesse de s’accroître. Il devient secrétaire général adjoint de JA Ardèche en 2016 puis vice-président en 2018. Il participe à tous les projets et actions menés par le syndicat. « J’ai fait et appris beaucoup de choses avec les JA. J’espère pouvoir aider du mieux que je peux et poursuivre les actions et les objectifs du précédent bureau », indique-t-il. Parmi ces projets, figurent l’aboutissement de solutions concrètes en matière d’irrigation, la sauvegarde des exploitations et des filières, ainsi que l’amélioration du lien entre agriculteurs, consommateurs et opinion publique. « Nous devons reprendre la main sur l’image de l’agriculture, nous n’avons rien à cacher », rappelle Benoit Breysse. « Il faut que les territoires vivent. Nous avons toute une génération à renouveler et des pratiques à faire évoluer. »

De nombreuses animations pour valoriser les productions, les filières et les pratiques attendent également ce jeune président, à commencer par la finale de labour qui est maintenue et aura lieu le dimanche 23 août sur le canton de Saint-Péray !

A.L.

NOTEZ-LE / Carte d’identité et parcours
Benoit Breysse élève 25 mères et exploite une centaine d’hectares sur les secteurs de Prades et de Montpezat-sous-Bauzon.

NOTEZ-LE / Carte d’identité et parcours

À l’obtention de son diplôme en 2014, Benoit Breysse reprend l’exploitation familiale de ses parents, Yves et Yvette Breysse, dont le siège est situé à Prades. Elle compte alors une petite vingtaine de vaches Aubrac, de nombreux vergers et des châtaigneraies. Le jeune agriculteur privilégie l’élevage aux fruits et modernise l’exploitation : « Sur 5 ans, on a construit 4 bâtiments pour agrandir le troupeau et remettre les outils de travail au goût du jour ». Aujourd’hui, il élève 25 mères et exploite une centaine d’hectares sur les secteurs de Prades et de Montpezat-sous-Bauzon, dont 40 ha de fauche, 50 ha de prairies naturelles, 8 ha de châtaigniers en AOP bio principalement et 2 ha d’arbres fruitiers (cerise, pêche, abricot et pomme).

De mai à fin septembre, son troupeau rejoint la montagne sur le secteur de Montpezat-sous-Bauzon. Le reste de l’année, il engraisse lui-même ses bovins et vend sa viande en direct aux particuliers ou aux bouchers. L’essentiel de ses châtaignes sont vendues à la coopérative Vivacoop et une toute petite partie est transformée sur l’exploitation. Les fruits, quant à eux, sont commercialisés en direct sur les marchés. « Plus éleveur qu’arboriculteur », Benoit Breysse projette de ne garder que ses vergers de pêchers et d’abricotiers face à la conjoncture actuelle, qu’elle soit économique, sanitaire ou climatique… « En étant diversifié, je ne suis pas assez technique pour assurer la partie fruitière. Il faudrait faire que des fruits et être tout le temps dans les vergers, ce qui n’est pas possible pour moi, j’aime trop m’occuper de mes vaches. »