CHASSE
Les dégâts de grand gibier en léger recul sur la saison 2019-2020

Mylène Coste
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CHASSE / La saison cynégétique 2019-2020 s’achève sur un bilan satisfaisant, avec une relative maîtrise des populations et des dégâts de grand gibier. Toutefois, les agriculteurs restent vigilants. 

Les dégâts de grand gibier en léger recul sur la saison 2019-2020
Près de 171 000 € d’indemnisations aux exploitants auraient été mobilisés sur la saison 2019-2020, contre 180 000 € sur la saison précédente et 655 000 € en 2017-2018.

19 000 sangliers prélevés sur la saison 2019-2020. L’année cynégétique qui s’achève a de quoi apporter satisfaction au président de la fédération départementale de chasse, Jacques Aurange : « Nous avons accentué la pression de chasse depuis 2015, et les efforts portent leurs fruits : 26 813 sangliers avaient été prélevés en 2017-2018, contre 15 977 en 2018-2019 et environ 19 000 cette année ».

Outre une pression de chasse renforcée, les aléas climatiques de ces dernières années ont amenuisé les ressources naturelles dont se nourrissent les sangliers, châtaignes et glands notamment. Autant de facteurs qui pourraient expliquer une diminution de la population de sangliers sur le département, toutefois à relativiser. « Nous allons tout faire pour stabiliser le niveau de population, mais il est difficile de faire des prévisions sur cette espèce dont la reproduction peut varier fortement d’une année sur l’autre. »

Des secteurs de vigilance

Un effort de chasse supplémentaire a été déployé en janvier et février, permettant de prélever plus de 2 000 individus dans certains secteurs faisant l’objet d’une vigilance particulière.  « Il s’agit des secteurs de vigne du sud-est de l’Ardèche ; des milieux de massif où l’on trouve beaucoup de chênes verts et donc de glands, donnant lieu à une dynamique de population plus importante », indique le président de la Fédération. Fabien Moins, responsable de la section Dégâts de gibiers à la FDSEA, affirme : « Dans ces zones d'élevage et le Nord-Ardèche aussi, où il y a de la vigne et des arbres fruitiers, la population de sangliers augmente. Plusieurs arrêtés successifs ont autorisé les tirs d’abattage sur ces zones, où il faut maintenir une forte pression. À l’heure actuelle, les sangliers trouvent encore de quoi manger dans les massifs et forêts, mais je crains qu’ils ne se replient sur les prairies de fauche une fois qu’il n’y aura plus de nourriture ».

Autre secteur de vigilance : les zones urbaines et périurbaines, « où nous incitons à des mesures administratives (mobilisation des lieutenants de louvèterie) en fin de saison pour éviter que ne s’y réfugient les animaux chassés durant la saison », souligne Jacques Aurange.

Un peu moins de dégâts dans les exploitations

Les dégâts de grand gibier semblent en léger recul sur la saison 2019-2020. Près de 171 000 € d’indemnisations aux exploitants auraient été mobilisés, un niveau semblable à celui de la saison précédente (180 000 €), mais bien inférieur à celui de 2017-2018 qui était alors de 655 000 €. Un recul qui s’explique selon Jacques Aurange « par une baisse de la population, mais également par la mobilisation de tous les outils possibles pour renforcer la pression : ouverture anticipée de la chasse en janvier-février, battues, développement des mesures de protection des cultures (clôtures électriques), agrainage de dissuasion… Toutefois, malgré notre demande, nous déplorons ne pouvoir chasser le sanglier en mars, contrairement aux départements voisins ».

Fabien Moins d’enchaîner : « S’ils sont en baisse, les dégâts sont loin d’avoir disparu et il faut continuer à mettre la pression sur les chasseurs ! »

« Il faut renforcer le dialogue local chasseur/agriculteur »

« Les agriculteurs et les chasseurs doivent communiquer davantage localement, estime Jacques Aurange. Dans 80 % des cas, c’est la Fédération qui informe l’ACCA ou le détenteur de droit de chasse des dégâts en cours sur sa commune ! Il faut renforcer le dialogue entre chasseurs et agriculteurs. »

Mylène Coste

« Agriculteurs, déclarez vos dégâts ! »
Fabien Moins.

« Agriculteurs, déclarez vos dégâts ! »

LE MOT DE / Fabien Moins, président de la section Dégâts de gibiers à la FDSEA de l’Ardèche.

« Les déclarations de dégâts sont le seul moyen que nous ayons pour mettre la pression sur les ACCA (associations communales de chasse agréée). Compte tenu de leur mauvaise gestion, certaines d’entre elles ont été contraintes de payer des indemnisations à la Fédération : en s’en prenant au portefeuille, on tape là où ça fait mal et on se fait entendre ! C’est pourquoi, malgré la lourdeur des procédures, il faut absolument aller au bout des dossiers. La FDSEA et la Chambre d’agriculture de l'Ardèche peuvent d’ailleurs vous aider à les remplir. Plus il y aura de déclarations, plus nos revendications gagneront du poids »

Jacques Aurange
Jacques Aurange, président de la fédération départementale de chasse de l'Ardèche.
Les gestes barrières valent aussi pour les chasseurs
Les gestes barrières à respecter avant et à la chasse.

Les gestes barrières valent aussi pour les chasseurs

COVID-19 / Les chasseurs peuvent se rassurer : la saison de chasse 2020-2021 ouvrira bien au 1er juillet. Pour autant, des mesures de sécurité sont à respecter lors des regroupements.

Aucun problème pour la chasse à l’affût. Il y aura cependant de nouvelles consignes à respecter pour les battues : les rendez-vous d’avant chasse, qui se tiennent habituellement à la cabane des chasseurs, devront se faire en pleine nature et dans le respect des distances de sécurité. Le partage de véhicules doit se faire avec le port d’un masque. « Il faudra ainsi changer quelques habitudes, indique Jacques Aurange. Nous avons transmis très largement toutes les consignes aux chasseurs afin qu’ils soient opérationnels pour profiter de cette nouvelle saison. »