POINTAGE CAPRIN
Catlyne et Aloys défendront les couleurs de l’Ardèche au Salon de l’agriculture !

Marin du Couëdic
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Le traditionnel concours de jugement de bétail du lycée agricole d’Aubenas s’est tenu mardi 16 novembre au domaine du Pradel. Les lauréats, Aloys Leopold et Catlyne Leroux, espèrent briller lors de la finale au Salon de l’agriculture 2022.

Catlyne et Aloys défendront les couleurs de l’Ardèche au Salon de l’agriculture !
Catlyne Leroux et Aloys Leopold, 15 ans, entourés des chèvres de la ferme du Pradel.

« Sérieusement, on va au Salon de l’agriculture de Paris ? » Aloys Leopold et Catlyne Leroux n’en revenaient pas ce mardi 16 novembre après avoir remporté le concours départemental de pointage caprin organisé sur le site du Pradel, à Mirabel. Parmi la quarantaine d'élèves de l’enseignement agricole qui participaient, ce sont les deux lycéens âgés de 15 ans qui se sont révélés les plus habiles pour « pointer » trois chèvres de la ferme caprine. Comprendre : mesurer visuellement la morphologie des animaux et plus précisément le tour de poitrine et la longueur du trayon (bout du pis). Un exercice d’observation millimétré que les futurs éleveurs ont pu découvrir la semaine précédente auprès d’un professionnel en pointage caprin.

Sensibiliser les élèves à l’élevage sélectif

« L’enjeu de ce concours, c’est de sensibiliser les jeunes à l’élevage sélectif et à l’appréciation morphologique des animaux au contact de professionnels de la filière caprine », résume Florian Morge, enseignant en bac professionnel Conduite et Gestion de l'Exploitation Agricole (CGEA). « Ce concours permet aussi de familiariser les élèves avec les chèvres. Certains ne sont là que depuis quelques mois et ne sont pas forcément issus d’un milieu agricole », complète Rémi Jay-Rayon, également enseignant au lycée agricole d’Aubenas. Source de motivation supplémentaire pour les jeunes, l’envie d’aller au Salon de l’agriculture et de représenter l’établissement et le département. « Le Salon à Paris, ça fait un peu rêver. On n’y est jamais allés », confient Aloys et Catlyne. Celui qui rêve de devenir éleveur bovin viande et celle qui se voit à la tête d’un élevage ovin laitier comptent bien « s’entraîner à fond » d’ici la finale.

Lors de la remise des prix, Sylvain Balmelle, vice-président de la Chambre d'agriculture et éleveur caprin à Ribes, s’est adressé aux élèves : « Je suis content que le concours de pointage perdure grâce à vous. J’y ai moi-même participé lorsque j’étais au lycée agricole. J’espère que vous brillerez à Paris pour braquer les projecteurs sur l’Ardèche et sa filière caprine ».

Pointage : quel intérêt pour les éleveurs ?

« En élevage caprin, l’intérêt du pointage est surtout lié à l’optimisation de la traite et au déplacement des animaux », explique Antoine Gourdon, technicien à l’entreprise Capgènes (Vienne), qui présentait son métier auprès des élèves du lycée agricole d’Aubenas. Chargé de la région Auvergne Rhône-Alpes et Centre Val-de-Loire, ce spécialiste de la morphologie et de la génétique caprine pointe 6 000 animaux par an et suit 600 élevages, dont une trentaine en Ardèche. « La génétique, c’est un processus à long terme mais qui peut avoir un réel intérêt économique, précise-t-il. Il faut quatre ou cinq ans pour voir des effets sur un cheptel ».