Si l’Ardèche compte un grand nombre de maraîchers diversifiés qui produisent de petites quantités vendues en direct, peu de légumiers produisent du légume à grande échelle.
Pourtant, il existe un vrai créneau de développement auprès des opérateurs de gros et demi-gros (transformateurs, surgélateurs, GMS, restauration collective…) qui font face à un déficit de volumes.
Nicolas Sabot, responsable logistique commerciale et commerce à la Scic d’Ardèche & De Saison, explique : « On a beaucoup de mal à trouver des produits en quantité : par exemple, il n’y a pas de gros producteur de carottes ; on est obligés de travailler avec plusieurs producteurs pour pouvoir consolider nos volumes. On manque aussi de quantités en choux bio et conventionnel, céleri, et autres légumes. Il poursuit : Lorsque nous n’avons pas suffisamment de volumes, on enlève le produit de notre mercuriale de façon à ce que nos clients ne puissent pas les commander. »
Comment expliquer ce déficit, alors que la demande existe ? Nicolas Sabot a son analyse : « L’Ardèche n’est pas un département de culture légumière ; on a beaucoup de maraîchers diversifiés mais peu de producteurs spécialisés dans quelques légumes, à l’inverse de la Drôme et de ses plaines alluvionnaires irriguées. Nos terrains et notre géographie s’y prêtent moins, même s’il y a un vrai potentiel, par exemple sur le plateau de Vernoux. Historiquement, certains secteurs qui pourraient se prêter au maraîchage spécialisé ont choisi d’autres orientations : la plaine de Chomérac s’est davantage tournée vers les semences et céréales, celles de Berrias vers la vigne, avec un ratio plus intéressant entre temps de travail et rémunération. »
Pour autant, la filière légumes spécialisés offre de vraies opportunités, pour des jeunes en cours d’installation comme pour des agriculteurs souhaitant se diversifier.
M.C.
La Chambre d’agriculture organise une journée technico-économique « Produire du légume en circuit long en bio/conventionnel » le 23 février de 10 à 16 h à Privas.
