CUMA
« Nous avons tout ce qu’il faut pour accompagner les adhérents sur des projets »

Plus d’une cinquantaine d’adhérents des 75 Cuma d'Ardèche se sont réunis à Ruoms, lundi 18 mars pour l’assemblée générale de la FDCuma 07. Malgré un bilan financier négatif, l’année 2024 s’ouvre sur une nouvelle dynamique.

« Nous avons tout ce qu’il faut pour accompagner les adhérents sur des projets »
Une cinquantaine d'adhérents étaient venus échanger pour l'assemblée générale de la FDCuma, à Ruoms. ©FDCuma

Une période d’ajustement. Voilà ce qu’a traversé la FDCuma de l’Ardèche ces deux dernières années. « On cherchait notre modèle », explique Cyril Jaquin, président de la fédération départementale des Cuma d’Ardèche.

Le rapport d’activité de l’année 2023 présente un résultat net comptable négatif d’un peu plus de 30 000 €. Gabin Aymard, membre du conseil d’administration et éleveur à Antraïgues, justifie ce chiffre par « une conjoncture difficile depuis le Covid. Nous avons eu également une urgence à embaucher et donc une remise en route un peu plus longue, pour mettre en place une routine. Le budget 2024 a été voté à l’équilibre ».

Une nouvelle dynamique pour 2024

L’assemblée générale a permis de revenir sur les accompagnements effectués en 2023 et donner une perspective pour l’année 2024. Des services d’ordre juridique, mais également des accompagnements par le biais de formations dispensées sur la vie des sols, l’éco-conduite ou pour s’engager et devenir acteur de sa Cuma (SDAC), permettant d’obtenir des points pour des dossiers de subventions, ont pu être menés en 2023.

Signe d’une nouvelle dynamique, déjà 5 dossiers d’accompagnements via le Dispositif national d’accompagnement (Dina) pour faire évoluer les pratiques, sont en cours pour 2024, contre seulement en 3 en 2023.

Tous ces suivis ont pu être réalisés grâce à l’arrivée de deux salariées, au sein de la FDCuma : Mélanie Descours en 2022 et Louis Bosc en 2023, pour animer le réseau et répondre aux besoins des adhérents et des utilisateurs des matériels agricoles. « Grâce à nos animateurs, nous avons davantage de temps pour sensibiliser », reconnaît le président Cyril Jaquin.

Mais si en 2023, la masse salariale représentait un temps plein et demi, cette année elle ne représente plus qu’un peu moins d’un temps plein, en raison des finances. Depuis le 1er janvier 2024, les deux animateurs partagent leur temps entre la FDCuma de la Drôme et celle de l’Ardèche.

Consolider les partenariats

Lors de l’assemblée générale, un temps d’échange avec les différents partenaires a eu lieu, notamment avec la chambre d’agriculture de l’Ardèche : « On a travaillé à rendre la convention plus accessible et à clarifier les engagements pour une meilleure mise en action », explique Gabin Aymard.

De son côté, Matthieu Salel, vice-président du Département, en charge de l’agriculture, de l’environnement et du tourisme, a annoncé une aide à hauteur de 10 000 € qui sera présentée au vote prochainement.

Une piqûre de rappel sur la sécurité

Cette session a aussi été l’occasion de rappeler quelques règles de sécurité aux agriculteurs avec l’intervention d’Émeric Barbier pour la FRCuma Auvergne-Rhône-Alpes au sujet de l’évolution de la réglementation sur le freinage. Avec des tracteurs qui roulent de plus en plus vite, en 2025, toutes les remorques et matériels agricoles traînés de plus de 1,5 t de PTAC devront être équipés d’une technologie avec un double circuit de freinage.

La Cuma, un outil d’avenir

Quasiment toutes les filières sont représentées sur le territoire diversifié de l’Ardèche. Mais toutes les Cuma n’ont pas les mêmes problématiques, qu’elles se situent dans les Cévennes ou sur le plateau ardéchois. Se rassembler en assemblée générale permet un moment d’échanges sur les problématiques de chacun. « Nos adhérents souhaitent du service, du suivi, de l’animation au plus près du terrain. Il faut que leurs besoins soient entendus », synthétise Gabin Aymard.

À l’heure ou la robotique et l’intelligence artificielle (IA) prennent de plus en plus d’ampleur, « être fédéré en Cuma permet d’utiliser des machines plus performantes et d’être mieux équipés, » selon Hervé Thoulouze, membre du conseil d’administration et vigneron. « La charge de mécanisation est très importante, d’où la nécessité d’achat à plusieurs, nous avons besoin du collectif. À travers les ateliers de la Cuma, nous créons du lien social », poursuit Gabin Aymard.

Le président de la FDCuma, Cyril Jaquin, conclut de son côté : « Aujourd’hui, nous avons tout ce qu’il faut pour accompagner les Cuma sur des projets d‘investissement, de diversification, de création. Nous sommes munis pour répondre aux demandes ».

M.M.

Six concessionnaires présents pour une démonstration
L'exosquelette renforce les mouvements musculaires. Un outil difficile à acquérir individuellement, au vu de son coût. ©FDCuma
MATÉRIELS

Six concessionnaires présents pour une démonstration

En tout, une quinzaine de matériels viticoles ont été présentés dans l’après-midi suivant l’assemblée générale.

Mini-pelle, planteuse de vigne, complanteuse, pulvérisateur, godet dessoucheur, et même un exosquelette ! Parmi toutes les machines, le Vitibot, robot viticole électrique, capable de cartographier les rangs de vignes et de désherber au ras des parcelles. Mais aussi, l’exosquelette équipé de ressorts qui accompagne les mouvements, idéal pour les gestes très répétitifs comme la taille de vigne. Des outils qui traduisent l’évolution technique et technologique actuelle. « Aujourd’hui, avec la diminution du désherbage, nous avons besoin d’outils performants. On ne veut pas toujours le tracteur dernier cri, mais il faut être vigilant aux évolutions », affirme le président de la FDCuma 07, Cyril Jaquin.

La démonstration, un franc succès, a d’ailleurs attiré des personnes au-delà des adhérents à la Cuma.

M.M.

Mesure 204

Une mesure d’aide 2023-2027 spécialement pour les Cuma a été mise en place, avec un investissement collectif à 30 % d’aide :

  • 10 dossiers déposés en 2023 pour environ 700 000 € d’investissement.
  • 10 dossiers déjà déposés pour 2024 et 10 sont en projet.
  • Tout matériel agricole et bâtiment sont éligibles.
  • 1 dossier = 1 matériel.
  • Plancher de 5 000 € de dépense/matériel.
  • Plafond de dépenses éligibles sur la programmation : 350 000 € HT.
  • Maximum 7 dossiers matériel et 1 dossier bâtiment sur la programmation.
  • Renouvellement éligible et matériel d'occasion (sous certaines conditions).