SOLIDARITÉ
Les Petits Frères des Pauvres veillent sur nos aînés

Mylène Coste
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SOLIDARITÉ / L'association des Petits Frères des Pauvres lutte contre l'isolement et la solitude des personnes âgées au moyen de visites régulières au domicile de celles-ci. Dans le contexte du confinement, les bénévoles ardéchois ont dû s'adapter pour maintenir malgré tout le lien avec les personnes accompagnées.

Les Petits Frères des Pauvres veillent sur nos aînés
Paul vit seul à Creysseilles. Il reçoit régulièrement la visite de bénévoles des Petits Frères des Pauvres, qui lui ont organisé une surprise pour ses 93 ans. Crédit photo : ©Pascal Simonin

En temps normal, Paul reçoit chaque semaine la visite d'un bénévole des Petits Frères des Pauvres. Mais depuis le début du confinement, les choses ont changé : « Marie-Christine et Hubert ne peuvent plus venir me voir, mais me téléphonent plusieurs fois dans la semaine ». Une présence différente mais appréciée par cet Ardéchois, qui vit seul dans le petit village de Creysseilles, à quelques kilomètres de Privas. « Ils ont cependant pu me faire une visite spéciale pour mon anniversaire début avril », se félicite-t-il.

Vivre le confinement lorsqu'on est seul

Pour Pâques, les Petits Frères des Pauvres de Privas ont distribué des chocolats aux personnes âgées accompagnées. ©Pascal Simonin

Pour Pâques, les Petits Frères des Pauvres de Privas ont distribué des chocolats aux personnes âgées accompagnées. Crédit photo: ©Pascal Simonin

Pour les personnes âgées vivant seules, le confinement lié au Covid–19 est d'autant plus difficile à vivre. « Je commence à en avoir marre », avoue sans peine Jean-Pierre, qui vit seul à Chomérac. Les journées sont longues, et il faut trouver à s'occuper : « Je sors de temps en temps faire une course. J'ai une petite terrasse de 3 m2, mais c'est déjà ça ! Je m'occupe de mes tomates. Je regarde quelques documentaires à la télévision durant l'après-midi ». Pour lui, les appels de Monique, bénévole au sein de l'équipe des Petits Frères des Pauvres de Privas, sont une bouffée d'air frais : « Ca fait une compagnie. Et je suis bavard ; ça me manque donc de pouvoir parler avec elle, c’est bien. Et d'ajouter : Quand on est seul, on est bien seul. Alors c’est important quelqu’un comme elle qui m’appelle ».

Pour Paul, qui aime la compagnie, le confinement est difficile à vivre : « Je fais un peu de jardinage à 100 m de la maison. Mais c'est trop sec, il n'y a guère eu de pluie ». Et poursuit, non sans humour : « Je voudrais voir le coiffeur, mais il ne peut pas venir ! Alors je garde la casquette, sinon ça va pas ».

Maintenir le lien malgré tout

Jean-Pierre, à Chomérac, ne reçoit plus de visites du fait du confinement. Mais les bénévoles maintiennent le lien par téléphone et courrier. ©Pascal Simonin

Crédit photo: ©Pascal Simonin

« Avec la crise sanitaire, notre accompagnement prend une forme différente, explique Marie-Christine, bénévole au sein de l'association. J'appelle régulièrement les deux personnes que j'accompagne par téléphone. Nous discutons de tout et de rien : du Covid-19 bien sûr, mais aussi de la météo, de jardinage, de connaissances que nous avons en commun, ou encore de lectures, selon les centres d'intérêt de chacun. Elle ajoute : Je m'assure aussi qu'ils ne manquent de rien, et il m'arrive de préparer un plat à l'une des personnes que j'accompagne, dans le respect des consignes d'hygiène : je dépose le plateau devant la porte, je sonne et je file ! »

Comme Marie-Christine, 14 bénévoles de l’équipe des Petits Frères des Pauvres de Privas s'organisent pour maintenir un lien étroit avec les personnes accompagnées : appels téléphoniques réguliers, aide pour les courses, livraison de repas, envoi de lettres... Il sont également à l'écoute des moindres demandes des aînés, et au besoin peuvent faire le lien avec le CCAS.

L'après confinement, tant attendu

Jean-Pierre n'a qu'une hâte : pouvoir sortir à nouveau se promener, « aller dans la nature, écouter les oiseaux : quand le printemps s'éveille, c'est la nature qui s'éveille ». Pour Paul, pas de doute. Dès qu'il le pourra, il rêve « d'une sortie avec les amis ! »

Mylène Coste

Rompre l'isolement des personnes âgées

ASSOCIATION / Fondée en 1946 au niveau national, l'association des Petits Frères des Pauvres compte trois équipes de bénévoles en Ardèche.

Les Petits Frères des Pauvres apportent chaleur et lien social auprès des personnes âgées isolées. ©Pascal Simonin

Les équipes des Petits Frères des Pauvres de Privas, Annonay et Rhône Coiron recherchent toujours des bénévoles. Crédit photo: ©Pascal Simonin

En Ardèche, l'association compte trois équipes dans les territoires de Privas, Ardèche Rhône Coiron et Annonay. Leur action consiste principalement en des visites régulières au domicile de personnes âgées isolées, prioritairement les plus démunies. Une activité ponctuée par des temps festifs comme le colis de Noël, ou encore la distribution des chocolats de Pâques, organisée le 14 avril dernier par l'équipe de Privas malgré le confinement. Des séjours de vacances sont également organisés chaque année par l'association pour permettre aux personnes âgées de s'évader de leur quotidien et de rencontrer d'autres personnes.

Les personnes souffrant d'isolement et qui le souhaiteraient, peuvent joindre la coordinatrice des équipes de Privas / Rhône Coiron des Petits Frères des Pauvres par téléphone au 06 29 99 76 88  ou par mail à [email protected] ; et pour l'équipe d'Annonay : Cécile Zandvliet au 07 71 91 59 23 ou [email protected]. Une ligne d’écoute anonyme Solitud'écoute est également joignable au 0 800 47 47 88 (appel gratuit, 7j/7, de 15 h à 20 h). 

Paroles de bénévole

ENGAGEMENT /

Marie-Christine, bénévole à Privas, rend régulièrement visite à Paul. Durant le confinement, elle maitient un lien par téléphone.  ©Pascal Simonin

Marie-Christine, bénévole, rend régulièrement visite à Paul. Crédit photo: ©Pascal Simonin

« J'ai toujours aimé les personnes âgées, et je souhaitais m'engager dans le social, explique Marie-Christine. Bénévole depuis plusieurs mois dans l'équipe privadoise des Petits Frères des Pauvres, cette infirmière accompagne aujourd'hui deux personnes. « Paul est toujours très accueillant et très attachant. Il a fallu plus de temps à Christian pour m'accorder sa confiance, mais aujourd'hui nous avons de très bonnes relations. » Dans sa mission, Marie-Christine se sent utile : « On leur apporte une présence, un peu d'humain. Mais en tant que bénévole, les personnes que nous rencontrons nous apportent aussi beaucoup. Nos visites sont pour moi de précieux moments d'échange et de partage ».

L'association recherche toujours des bénévoles.