TÉMOIGNAGE
Ils ont vaincu le Covid-19

Mylène Coste
-

TÉMOIGNAGE / Anciens éleveurs de volailles et producteurs de semences à Saint-Lager-Bressac, Germaine et Pierre Combe ont été contaminés par la Covid-19 dès le mois de mars, aux premières heures du confinement. Ils nous racontent cette expérience éprouvante.

« J’ai eu un rendez-vous à l’hôpital de Privas le vendredi 13 mars, pour un tout autre motif que le coronavirus, se souvient Pierre. Trois jours plus tard, mon épouse et moi avions de la fièvre. Nous avons appelé les urgences et on nous a répondu : "Ne cherchez pas. Vous avez dû attraper la Covid-19 à l’hôpital". »

Malgré leurs symptômes, et puisqu’ils pouvaient « compter jusqu’à 10 sans respirer », Germaine et Pierre Combe n’ont pas été hospitalisés. « Nous étions au tout début de la pandémie, les tests n’étaient pas encore systématiques, raconte cet ancien exploitant. Notre médecin traitant nous a cependant prescrit des antibiotiques, qui, à mon avis, nous ont aidés à passer le cap. Pour le reste, on nous a dit de rester à la maison et de nous reposer. »

Ont-ils attrapé le virus à l’hôpital ou ailleurs ? Impossible de le dire. Germaine Combe est également membre d’une chorale à Chomérac, dans laquelle plusieurs personnes ont été contaminées.

« Nous ne nous attendions pas à ça, nous qui n’avions jamais eu la grippe ! »

Pour autant, les époux ont été bien malades : « Nous avons eu de la fièvre pendant près de dix jours. Pour ma part, j’ai perdu l’appétit et cinq kilos », raconte Pierre Combe. Encore plus éprouvée que son mari, Germaine Combe raconte : « De violentes quintes de toux me prenaient la gorge toute la journée. J’étais exténuée : je n’avais jamais autant dormi de toute ma vie ! Nous ne nous attendions pas à ça, nous qui sommes très actifs et n’avions jamais eu la moindre grippe ».

Les deux époux ont dû s’organiser pour les tâches quotidiennes. « Nous ne sortions pas, sauf en cas de vraie nécessité pour les courses ou les poubelles, indique Pierre Combe. Nos enfants nous appelaient tous les jours, mais nous n’avons vu personne. » Son épouse d’ajouter : « Heureusement, nous avions quelques plats au congélateur, et les légumes de notre jardin potager ».

« Dans notre malheur, nous étions tous les deux »

D’abord bien malade, Pierre Combe s’est remis sur pied au bout d’une quinzaine de jours sans trop de séquelles. Germaine, en revanche, mettra près de deux mois avant de s’en remettre. « Moi qui d’ordinaire vais promener chaque jour le chien, fait de la marche tous les lundis, de la gym volontaire, et de multiples activités, je ne suis pas sortie de la maison durant près de deux mois ! Aujourd’hui je reprends peu à peu. Mais j’évite encore les sorties. Après un tel événement, on se sent vulnérable. » Aussi, le couple a-t-il renoncé à ses vacances à Foix, prévues en juillet.

« Nous avons eu la chance d’être en forme, car ça aurait pu être bien plus grave si nous avions eu une santé fragile, estime Pierre Combe. Et dans notre malheur, nous avons surtout eu la chance d’être tous les deux. Nous nous soutenions pour les tâches quotidiennes, mais surtout pour se donner du courage. »

M.C.

A lire sur le même sujet :

La vie au temps du confinement