VITICULTURE

AOC Côtes du Vivarais : rebondir après la crise

« Depuis la campagne exceptionnelle de 2018, on observe une diminution importante des volumes de récolte ces deux dernières campagnes, résume Alain Testut, le président de l’AOC Côtes du Vivarais (CdV). Les surfaces en production diminuent également, mais plus lentement. » Pour 2020, dans le contexte de crise de la Covid-19, le volume de récolte est estimé à 6 361 hl. 

En 2019/2020 les sorties de chais en conditionné ont chuté (-27%) tandis que les sorties vrac ont diminué plus lentement (-13 %). Les cours ont légèrement reculé (-3 %), d’un niveau plus ou moins similaire à celui des Côtes du Rhône. « Les mois de mars à juin 2020, avec le confinement, ont été très pénalisants pour l’AOC CdV », souligne Sébastien Lacroix, responsable de l'observatoire économique d’Inter-Rhône. 

« Les IGP ont été les grandes gagnantes de la crise »

Côté commercialisation, les IGP ont été les grandes gagnantes de la crise sanitaire, tandis que Vallée du Rhône et plus encore l’AOC CdV ont été éprouvées par la fermeture de leurs principaux circuits de commercialisation.  Les volumes de vins français exportés ont également chuté (-6 %), un recul plus modéré pour les vins de la Vallée du Rhône (-3,8%) avec toutefois un effondrement de deux marchés importants : la Chine (-40%) et les États-Unis (-15 %). Les perspectives sont cependant plus rassurantes pour la campagne 2020 / 2021, avec des sorties de chais qui repartent à la hausse.

Des projets qui prennent forme

Malgré la conjoncture difficile, l’appellation CdV n’a pas abandonné ses projets. La modification du cahier des charges, avec l’intégration de nouveaux cépages, est en bonne voie. « Nous réfléchissons aussi à intégrer une charte environnementale dans notre cahier des charges, en anticipation de ce qui pourrait devenir obligatoire à l’avenir », souligne Alain Testud.

Pour gagner en visibilité, un nouveau logo a également été mis sur pied. On peut y voir un dessin du Pont d’Arc, qui permet au consommateur de mieux localiser le vignoble des CdV. On y trouve également les mentions « Vallée du Rhône » et « Terroir karstique » un terme communément employé à l’international pour faire référence au sol calcaire ou marneux de l’appellation. Divers outils de communication à destination du grand public mais aussi de publics plus aguerris ont été élaborés. 

Vers un repositionnement de l’appellation

Afin d’affirmer sa spécificité, l’AOC CdV engage un travail de repositionnement. Pour cela, elle a pu compter sur le regard extérieur et avisé de Karine Valentin, journaliste à la Revue des Vins de France, venue passer deux jours dans le vignoble en novembre. Agréablement surprise par la qualité des vins de l’appellation, elle a toutefois souligné quelques freins au positionnement de l’AOC, et notamment la fourchette de prix jugée trop large qui prive l’appellation de lisibilité et de cohérence. Elle souligne aussi un déficit d’identité pour les blancs. Elle invite également à s’emparer des opportunités offertes par le tourisme pour faire connaître l’appellation. Parmi 26 dégustations, Karine Valentin a sélectionné 10 cuvées qui, selon elle, représentent bien toute la richesse de l’appellation. Ces éléments ont servi de support à l’élaboration d’un kit à destination de la presse. Deux événements à destination de journalistes et dégustateurs devraient prochainement avoir lieu.

M.C.