TROPHÉES DE L'INSTALLATION
Candice Cholvy ou l'amour des bêtes

Son visage s’illumine lorsque Candice Cholvy évoque son travail au sein du Gaec de Chancolant, créé en 2021 avec son père, Bernard Cholvy, déjà agriculteur.

Candice Cholvy ou l'amour des bêtes
Candice avec le troupeau de renouvellement ©AAA_MMartin

Installée depuis deux ans, Candice Cholvy s’inscrit en tant qu’agricultrice dans la longue lignée familiale. Son arrière-grand-père a acheté la ferme située à Berzème sur le plateau du Coiron en 1922. « À l’époque, l’élevage était très diversifié, il faisait un peu de tout. » Désormais, l’exploitation comprend 45 vaches allaitantes vendues comme broutards, 180 ovins, dont les agneaux sont vendus à la Sovisal sous la marque Agneau d’Ardèche, et 12 000 poules pondeuses, dont les œufs bio sont vendus à la coopérative Envie d’œufs. L’exploitation s’étale sur 144 hectares.

« Au départ, j’étais dans l’hôtellerie-restauration, j’ai voyagé dans les pays anglo-saxons, je voulais faire mon expérience ailleurs. Puis à 25 ans, j’ai senti que c’était le moment de revenir, pour s’installer. Sans regret », confie-t-elle dans un sourire. « Lors de mon BPREA en 2019-2020, mon projet d’installation, devait être un élevage de porcs plein air avec transformation et commercialisation. Cela prenait environ 50h/semaine. Combiné avec le travail qu’induisent les brebis et les vaches, ce n’était pas possible. J’ai donc changé de projet en milieu de parcours pour l’aviculture. C’est mon père qui en a eu l’idée. »

Un poulailler connecté

Candice met donc le cap sur les poules pondeuses afin de commercialiser les œufs en bio. Ses poules NovoBrown ont 50 000 m2 par cour, pour respecter le cahier des charges du plein air et du bio. « Cela fait 4 m2 par poule », intervient Bernard Cholvy, pendant le rituel du café qu’il partage avec sa fille le matin, afin de se répartir les tâches de la journée. « J’ai 4 lots de 3 000 poules séparés et j’analyse différents comportements dans chacun. L’aviculture, c’est passionnant, très intéressant et technique. Il y a beaucoup d’observation à faire pour apprendre à connaître les poules. Tout est pointu. Le bâtiment, le matériel… Avec une appli, on peut suivre le ratio aliment/eau et d’autres statistiques. La moindre baisse nous avertit au sujet de l’inconfort des poules », explique l’agricultrice passionnée. Loin de l’image de la basse-cour d’antan véhiculée dans l’imaginaire collectif, ce poulailler explore un aspect du métier devenu presque scientifique, qui offre une nouvelle perspective par rapport aux anciennes générations.

Une agricultrice au petit soin

« Le métier, aujourd’hui, est difficilement comparable par rapport à celui des générations précédentes. Nous n’avons pas les mêmes contraintes, ni les mêmes enjeux. Auparavant, les élevages étaient très diversifiés. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de casquettes différentes, on demande davantage une performance technique », justifie la jeune ardéchoise. En revanche, ce qui ne change pas, c’est le lien créé entre agriculteurs et les animaux qu’ils élèvent. Dans son parc à brebis, Candice en cible une et déclare fièrement, « je l’ai nourrie au biberon celle-là ! ». Car ce que l’éleveuse apprécie par-dessus tout dans son travail, c’est ce lien si spécial qui la relie à ses animaux : « En dehors du fait qu’il n’y a pas de routine, j’aime ce lien avec les bêtes, quand elles font de beaux agneaux, je suis contente ».

Des projets pour faire face au loup

Au Gaec de Chancolant, après avoir bâti en 2021 une bergerie avec une toiture en panneaux photovoltaïques puis le bâtiment pour accueillir les poules en 2022, un nouveau projet pour 2024 est en préparation. Une clôture avec piste pour les ovins, ainsi que l’acquisition d’un patou pour garder le troupeau. « J’ai effectué une formation pour accueillir ce chien via la chambre d’agriculture », évoque l’agricultrice. Car si le tableau est idyllique, une menace continue de planer sur les éleveurs du plateau du Coiron : le loup, qui s’est déjà attaqué à des troupeaux voisins. « Le loup est incompatible avec l’élevage », renchérit, catégorique, Bernard Cholvy. Consciente de cette menace, cela n’empêche pas Candice de s’épanouir au sein de l’exploitation familiale et d’avancer avec son temps.

Marine Martin

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