CHÂTAIGNE
Une campagne prometteuse

La saison des châtaignes débute à peine dans le département. Les prévisions de récolte sont globalement bonnes.

Une campagne prometteuse
Globalement la charge en bogue est correcte, avec des variations importantes suivant les secteurs et les variétés de châtaignes. Credit photo AAA AL

Les prévisions de récolte de châtaignes affichent une saisonnalité plutôt classique cette année, avec un début de campagne en décalage d’une semaine par rapport à 2022. « Le climat chaud et sec du début du mois de septembre a bloqué la chute des premiers fruits. Avec le retour de l’humidité, ce retard pourrait être rattrapé en cours de saison », annonce Sébastien Debellut, du Comité interprofessionnel de la Châtaigne d’Ardèche (Cica).

Des pluies salvatrices

Les châtaigniers ont globalement résisté aux épisodes de canicule et à la sécheresse qui a sévi durant le mois d’août, excepté ceux situés sur les sols les moins favorables.

Les pluies du 15 août puis les orages des 26 et 27 août, ont permis probablement de sauver une partie de la récolte, mais leur arrivée tardive aura pénalisé les variétés les plus précoces. Sur sols séchants ou superficiels néanmoins, les arbres ont en partie défeuillé en août et des pertes de récolte sont à attendre.

Les épisodes de grêle durant l’été, dans le nord Ardèche notamment, ont réduit également le potentiel de récolte. Les castanéiculteurs s’inquiètent aussi de la qualité sanitaire des châtaignes, qui pourraient s’être échaudées dans la bogue avec la météo chaude et sèche des deux premières semaines de septembre. Les pluies actuelles devraient favoriser un calibre correct pour les variétés les plus tardives.

Une charge correcte mais variable

Globalement la charge en bogue est correcte, avec des variations importantes suivant les secteurs et les variétés de châtaignes. Une grande majorité des fruits semblent bien grainés. La météo pluvieuse du mois de juin n’aura pas empêché le bon déroulement de la pollinisation, grâce à une période de floraison qui a duré dans le temps.

Dans ce contexte, de nombreux castanéiculteurs estiment avoir une récolte correcte, globalement comprise entre 75 % et 100 %. À Antraigues, Émilien Aymard du Gaec du Régal ne s’attend pas à une récolte « exceptionnelle » mais reste confiant. « C’est à peu près joli. Il y a pas mal de fruits sur les arbres. Si au niveau sanitaire, ça se passe bien, la récolte devrait être plutôt normale. » Associé à sa mère Béatrice et son frère Gabin, il cultive 6 ha de garrinche et comballe et 7 ha de bouche rouge en AOP bio, entre 500 et 750 mètres d’altitude, parallèlement à des activités d’élevage de bovins et de porcs. La châtaigne représente jusqu’à un tiers de leur chiffre d’affaires durant les meilleures années de récolte.

« On commence à retrouver une récolte normale »

En 2019, leurs arbres avaient beaucoup souffert de la grêle. « Nous avions perdu la totalité de la récolte, ça avait abîmé les cimes des châtaigniers. Aujourd’hui on commence à retrouver une récolte normale. » Ici aussi, la floraison s’est bien déroulée et, en l’absence de pluies, la pollinisation également, « puis avec les pluies de fin août les fruits ont pu se développer », ajoute Émilien Aymard. Il compte 2 à 3 châtaignes par bogue, un très bon calibre, et espère qu’elles ne seront pas touchées par la pourriture. « Nous en avions eu beaucoup en 2022. Nous espérons que ça ira mieux cette année. »

Enfin, « une augmentation des mentions de mortalité de châtaigniers est à noter dans le département », ajoute Sébastien Debellut, semblant refléter une accentuation des dégâts de l’encre avec des arbres affaiblis par le champignon et des conditions estivales extrêmes depuis 2022.

A.L.