INSTALLATION
Un projet d’installation centré sur l’irrigation du vignoble

Depuis le 1er janvier dernier, Guillaume Soboul a rejoint l’exploitation viticole familiale du Domaine du Père Léon (Vinezac) comme associé avec sa sœur Nathalie. 

Un projet d’installation centré sur l’irrigation du vignoble
L’installation de Guillaume Soboul a été célébrée, vendredi 31 mai, par JA Ardèche en présence de nombreux élus et proches. ©AAA_AL

Situé à Vinezac, le Domaine du Père Léon (Gaec Soboul) a connu diverses évolutions ces dernières années. La dernière en date s’inscrit dans le cadre de l’installation de Guillaume Soboul, en janvier 2024 comme associé au sein de l’exploitation viticole familiale. Tandis que son père Marc et son oncle Éric cultivent de la vigne sur une cinquantaine d’hectares, dont la production est vendue en coopérative, et un peu plus de 2 ha attribués à la châtaigne, ils avaient créé le Domaine du Père Léon en 2016, à la suite de l’arrivée de Nathalie Soboul, sa sœur, sur l’exploitation. Ils commencent alors à travailler sur la valorisation de leur vignoble, en exploitant 5 ha de vigne en appellations IGP Ardèche et AOP Côtes-du-Vivarais, puis ils entament des démarches de labellisation du domaine en Haute valeur environnementale (HVE), obtenue en 2019.

Objectif : « éviter de perdre en rendement » et pérenniser le domaine

L’arrivée de Guillaume Soboul entraîne, là encore, son lot d’évolution pour pérenniser le domaine, avec un projet centré sur l’irrigation. « Nous avions eu quatre épisodes de sécheresse, donc perdu beaucoup de rendement. Il nous a paru important de travailler sur un projet d’irrigation », explique le jeune vigneron âgé de 22 ans. « Aujourd’hui, nous avons fini de poser 15 ha de système d’irrigation pour un total de 21 ha irrigués au goutte-à-goutte. Au fur et à mesure, nous allons continuer dans cette voie pour éviter de perdre en rendement, se concentrer sur moins de vignes mais mieux les valoriser », ajoute-t-il. « Un exemple assez clair des difficultés que rencontre la filière et de ce que cela demande en matière de sécurisation de l’exploitation et d’une installation », poursuit sa sœur Nathalie.

Pour Marc Soboul qui a entretenu le vignoble avec son frère « pour les jeunes générations », les projets de ses enfants « donnent un coup de frais au domaine ». « Nathalie s’est fait sa place, petit à petit, on lui a tout appris. Elle gère aussi tout ce qui est vente. On a beaucoup appris aussi avec elle, c’est passionnant », confie-t-il. Quant au projet d’irrigation de son fils, « je suis convaincu de la nécessité de l’irrigation, mais nous n’aurions pas pu la mettre en place avec le coût à long terme ».

Sans ce projet d’irrigation, « il n’aurait pas pu s’installer »

Titulaire d’un Bac pro CGES (conduite et gestion de l’entreprise agricole) option vigne et vin obtenu en 2020, puis d’un BTS Viticulture œnologie en alternance au Domaine Courbis (Châteaubourg) en 2022, Guillaume Soboul a rejoint le Domaine du Père Léon comme aide familial en 2023, avant de s’y installer à la suite du départ en retraite de son père, installé en 1985, et de leur oncle, installé depuis 1998. « Dès la sortie du collège, je savais que j’allais m’installer sur le domaine familial, j’ai toujours aidé mon père, je connaissais le métier et étais très attaché au domaine », explique-t-il.

Sa sœur s’occupe principalement du commerce, de la vente et de la relation client du domaine viticole. L’activité de Guillaume, quant à elle, est davantage centrée sur la production. « Nous nous complétons bien », confie Nathalie Soboul. « Mais s’il n’avait pas eu ce projet d’irrigation, mon frère n’aurait pas pu s’installer, et sans son installation la mienne n’aurait plus eu de sens. »

A.L.

INAUGURATION

Une installation saluée par de nombreux élus

L’installation de Guillaume Soboul a été célébrée, vendredi 31 mai, par Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche.

Guillaume Soboul s’est engagé au sein de JA Ardèche, où il est membre du canton Sud Ardèche. Une évidence pour ce jeune vigneron, dont la sœur préside le syndicat ardéchois. Son installation a été inaugurée en présence de nombreux élus, de proches, d’anciens professeurs, maître d’apprentissage… Un temps d’échanges et de célébration, traditionnellement organisé pour « mieux comprendre la réalité du parcours d’un jeune pour son installation, à travers divers thèmes tel que le foncier, enjeu majeur pour le renouvellement des générations en agriculture (RGA) », explique le syndicat, qui rappelle « l’importance de chaque partenaire dans le processus d’installation ».

« Une installation est une économie indispensable sur de nombreux territoires, une économie de sens, non transposable », a indiqué le président de la chambre d’agriculture, Benoit Claret. « C’est toujours gratifiant de transmettre à nos enfants ce qui nous anime mais il est très difficile de s’installer », a rappelé la présidente de la FDSEA, Christel Cesana, évoquant la passion du métier et les efforts d’adaptation cultivés par Guillaume et Nathalie Soboul. La sénatrice Anne Ventalon d’aborder le lien entre « l’installation de jeunes agriculteurs, notre souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations ». Pour Matthieu Salel, vice-président du Département, « peu importe le mode d’installation, l’important est que des jeunes s’installent, c’est essentiel pour le dynamisme du territoire et le maintien de la qualité des productions agricoles ».

Les échanges ont porté aussi sur les freins et leviers à l’installation. « On est sur un secteur où il y a beaucoup de pression foncière, entre l’urbanisation, le loisir et l’installation agricole », a mentionné Jonathan Imbert, directeur de la Safer Ardèche qui « reste active et vigilante pour créer un écosystème favorable aux installations, identifier les solutions les plus avantageuses ». Le président de Groupama Ardèche, Frédéric Bosquet, est intervenu quant à lui sur « la question de la sécurisation des rendements », qui a marqué le projet d’installation de Guillaume Soboul. « C’est une très bonne chose car l’assurance récolte ne fait pas tout. Cette question-là est primordiale pour l’avenir de l’Ardèche. »