PLAN PASTORAL
« Le maintien de milieux ouverts est la meilleure arme contre les incendies »

Quel bilan tirer du premier plan pastoral du Coiron ? Le point avec Jean-François Crozier et Bernard Cholvy, éleveurs et co-président de l’association pastorale du Coiron.

« Le maintien de milieux ouverts est la meilleure arme contre les incendies »
De gauche à droite: Jean-François Crozier, co-président de l'association pastorale du Coiron, Emmanuel Fitte, chargé de mission Agriculture et plan pastoral à la communauté de communes Berg-et-Coiron, et Bernard Cholvy, co-président de l'association

Après 5 ans de plan pastoral, quel bilan peut-on tirer ?

Jean-François Crozier : « Le bilan est très positif, puisque c’est plus d’un million d’euros qui a été investi dans les exploitations pour améliorer le travail au quotidien et préserver les espaces pastoraux. C’est aussi 1 M€ de retombées pour l’économie locale, avec des fournisseurs qui ont joué le jeu. Nous pouvons aussi nous féliciter d’avoir pu travailler en coopération avec trois communautés de communes. Au-delà des aides, l’association pastorale s’est converti en un lieu d’échanges et de réflexion pour les éleveurs, sur le modèle des GVA (groupement de vulgarisation agricole) il y a quelques années. »

Bernard Crozier : « Le plan pastoral a également permis de faire des temps d’animation sur d’autres thématiques, comme le photovoltaïque sur toiture, l’alimentation du troupeau en contexte de sécheresse, l’ouverture des milieux, la problématique de l’eau… Se regrouper en association nous permet aussi de mieux faire entendre la voix des éleveurs et d’avoir davantage de poids à l’heure de présenter des projets aux collectivités. »

Pourquoi le maintien du pastoralisme est-il important ?

J.-F.C. : « Le pastoralisme est au cœur de nos exploitations : c’est donc le maintien de l’activité agricole qui est en jeu. L’agriculture est un volet important de l’économie du territoire, et permet de faire vivre des familles et de maintenir des gens au pays. C’est aussi un enjeu de préservation de la biodiversité, de la faune et de la flore locales, et de nos paysages. »

B.C. : « Le maintien de milieux ouverts est essentiel dans la lutte contre les incendies. On en a eu l’illustration il y a quelques semaines à Freyssenet : un feu a ravagé plusieurs hectares de surfaces, qui n’étaient plus pâturés ni entretenus depuis plusieurs années. Le meilleur moyen d’empêcher ce genre de drame est de préserver l’activité pastorale. »

Près de la moitié des demandes ont concerné l’abreuvement. Pourquoi l’enjeu de l’eau est-il essentiel ?

J.-F.C. : « C’est en effet un sujet majeur sur lequel il va falloir réfléchir. Avec de plus en plus de sécheresses, l’autonomie fourragère et la pérennité de nos élevages est remise en question. Il faudra trouver des moyens de s’adapter à ces nouvelles réalités. »

B.C. : « Les installations qui ont été possibles via le PPT (tonnes à eau, abreuvement, forages, captages de sources…) n’ont pas résolu le problème du manque d’eau, mais ont permis d’avoir des équipements plus qualitatifs, pour nos animaux et pour l’environnement. »

Propos recueillis par Mylène Coste