ÉQUIDÉS
Trois ardéchois au concours national de chevaux de trait
Lors du concours régional de chevaux de trait comtois qui s’est tenu le 20 août dernier à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère), trois Ardéchois ont été sélectionnés pour participer au concours national « Modèle et allures », le 8 et 9 septembre prochains à Maîche (Jura).
Les concours pour valoriser la race
20 ans de sélections de pouliches ont permis à Alain Vigne, éleveur bovin au sein de l'Earl Vignes et fils à Mirabel, de remporter la catégorie « pouliche de deux ans » au concours régional. « J’avais acheté une première pouliche dans le Doubs, berceau de la race, ce qui me permet aujourd’hui d’avoir un élevage qui tient la route. » L’éleveur de bovins, se réjouit de participer au concours national pour la troisième fois : « C’est toujours une bonne ambiance, on se retrouve entre éleveurs pour partager les conseils ». Mais avant tout, pour Alain Vigne, les compétitions jouent un rôle important dans la valorisation de la race comtoise : « Les concours servent à faire découvrir la race comtoise au sein des élevages ardéchois. Les juments sélectionnées permettent une valorisation des chevaux et de la race », explique-t-il.
La race comtoise, une passion
Si les trois participants au concours ne vivent pas de l’élevage de chevaux, ils sont tous animés par la même passion pour la race comtoise. Pour Valentin Gubien, cela a commencé enfant, lorsqu’il mène la jument de son grand-père au champ. En 2015, il achète sa première jument comtoise. « Aujourd’hui, j’en ai une dizaine et je viens d’acquérir un étalon. Le but est de pouvoir développer, valoriser les terrains éloignés de l’exploitation. Mais on ne vit pas des chevaux de trait. » En effet, le jeune homme en reconversion formera courant 2024 un Gaec avec son oncle principalement en élevage ovin et châtaigneraie. « Je participe aux concours avant tout pour promouvoir la race comtoise, et aussi pour être confronté aux autres éleveurs de chevaux, voir si on a le niveau, regarder si on peut améliorer la génétique et valoriser la vente. »
Avec une trentaine de participations au concours régional à son actif, Denis Deygas, éleveur bovin sur la commune d’Ardoix, participera au concours national en catégorie suitée. « À force de sélection, je suis monté jusqu’au concours national. Ce qui est primordial, c’est choisir le bon étalon, qui a été qualifié par exemple auparavant. » Patience, temps et sélection minutieuse sont les ingrédients pour espérer être bien placé au concours.
Des critères « au poil »
Lors de la compétition, les juges évaluent des critères bien précis : « Les concours m’ont permis de voir ce que les juges et professionnels attendent. J’essaie de sélectionner la robe, le charbonné aux pattes. Il faut que la jument ait un dos très droit, de belles lignes, un bon garrot et de l’aplomb dans les membres. Pour la démarche, il faut que l’animal ait de la prestance, avec une allure harmonieuse, ni trop lourd, ni trop léger. C’est un tout », déclare avec passion Valentin. « Même si on n’est pas une région d’élevage, avec la sècheresse par exemple, comparé à la région où se situe Maîche, on se défend bien », affirme de son côté Denis Deygas.
« Toute une filière serait menacée »
Si le concours national existe à Maîche depuis 1910, cette année, il n’est pas subventionné : « C’est dommage", estiment en cœur Alain Vigne et Valentin Gubien. « Le syndicat des chevaux de trait nous aide et participe aux frais, mais malgré tout, cela revient cher », constate l’éleveur de Mirabel. Outre l’aspect financier, c’est toute une tradition qui risque de disparaître si les subventions s’amenuisent : « On a besoin de financement pour continuer ce concours, je viens de monter mon élevage, j’ai envie de perpétuer la tradition pour mon oncle et mon grand-père. C’est une richesse d’avoir des chevaux sur une exploitation. Toute une filière serait menacée. De plus, toute la famille est mobilisée, aide à préparer les chevaux, les tresser », raconte Valentin Gubien. « Mes nièces préparent les chevaux au concours tout au long de l’année », révèle Denis Deygas. « C’est déjà compliqué de vivre du cheval, si on nous enlève les concours, il y a aura de moins en moins d’éleveurs. Il faut au contraire les fédérer », ajoute Valentin. « En les encourageant à venir aux concours, car on n’est pas assez. On était 107 participants lors du concours régional », renchérit Alain Vigne.
Lors du concours national, plus de 250 pouliches et juments suitées comtoises sélectionnées partout en France et en Belgique et 150 étalons comtois sont attendus pour la grande finale.
Marine Martin
Résultats du concours régional
Catégorie pouliche de 2 ans
1er Alain Vigne
2e : Valentin Gubien
Catégorie pouliche de 3 ans
3e : Alain Vigne
Catégorie suitée (la jument et son poulain)
2e : Denis Deygas
Catégorie suitée 7/9 ans
3e : Alain Vigne
Catégorie suitée 10 ans et plus
2e : Alain Vigne
Les races mulassières du Poitou ont aussi leur concours
Le grand rassemblement annuel des races mulassières du Poitou s’est tenu le 25 et 26 août derniers à Dampierre sur Boutonné en Charente-Martime.
Cette manifestation regroupe les meilleurs représentants des races baudet du Poitou et trait poitevin mulassier, lors du concours national.
La filière ardéchoise a été récompensée grâce aux ânesses de l’élevage de Roselyne Girard, installée à Antraigues-sur-Volane.
L’Ardéchoise et son ânesse Léonie de la Farge se sont classées première dans la catégorie des ânesses baudet du Poitou de deux ans, devenant ainsi Championne de France. Lors de la première journée, l’éleveuse et son ânesse Ficelle de La Farge étaient montées sur la deuxième marche du podium dans la catégorie Baudet du Poitou non-suitée.