SANITAIRE
FCO : la maladie se propage en Ardèche

Pauline De Deus
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Depuis le mois d’août la fièvre catarrhale ovine (FCO) connaît une recrudescence en France avec une nouvelle souche identifiée. L’Ardèche n’est pas épargnée. Au 5 décembre, 17 foyers sont confirmés dans le département.

FCO : la maladie se propage en Ardèche
La FCO-8 peut provoquer des signes cliniques locaux avec notamment des œdèmes des lèvres, de l’auge, de la langue, des paupières ou des oreilles. ©SNGTV_GBosquet

Au 5 décembre, plusieurs foyers de FCO ont été détectés au Cellier du Luc ainsi qu'un à Saint-Agrève, à Devesset, à Saint-Paul-le-Jeune, à Saint-Julien-d’Intres, à Saint-Alban-en-Montagne, à Privas, aux Vans, à Chauzon, à Saint-Andéol-de-Fourchades, à Mars, à Rochecolombe, à Saint-Clément, à Saint-Étienne-de-Lugdarès et à Saint-Apollinaire-de-Rias. Cinq suspicions se sont également révélées négatives et trois sont en cours d’analyse. Touchant des élevages ovins et bovins, cette maladie virale est liée au moucheron Culicoïdes. La FCO est transmise d’un animal infecté à l’autre par des piqûres de ce moucheron. Initialement présente en Afrique, cette maladie s’est étendue progressivement vers le Nord depuis plusieurs décennies, elle est aujourd’hui présente sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Actuellement, la souche qui inquiète est de stérotype 8, elle engendre d’importants signes cliniques chez les animaux infectés et parfois des mortalités. Le premier foyer de cette FCO-8 a été confirmé début août dans l’Aveyron. D’après la plateforme d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA), au 26 novembre, plus de 1000 foyers bovins et plus de 300 foyers ovins ont été confirmés dans 25 départements français.

Quels signes cliniques ?

En Ardèche, d’après le Groupement de défense sanitaire local, les animaux touchés présentaient divers signes cliniques, notamment l’hyperthermie, des difficultés de locomotion, des croûtes sur le mufle, des ulcères dans la bouche, du jetage (morve qui coule des naseaux), une langue bleue (chez les ovins). De la mortalité chez les ovins et les bovins est également constatée, les caprins semblent toutefois moins sensibles. La FCO a aussi un impact majeur sur la reproduction avec des avortements et des nouveau-nés mal formés.

Les éleveurs qui repèrent ces symptômes sur leurs animaux doivent immédiatement contacter leur vétérinaire qui viendra faire des prélèvements pour analyses et déclarera la suspicion auprès de la DDETSPP. Les symptômes étant les mêmes que pour la MHE (maladie hémorragique épizootique), une analyse pour cette maladie sera également effectuée si les résultats à la FCO sont négatifs.

Concernant les coûts, l’analyse FCO est à la charge de l’éleveur mais le sérotypage, les frais de visite et les prélèvements sont pris en charge par l’Etat. Pour ce qui est de la MHE tout est à la charge de l’Etat (sauf pour les mouvements entre zone régulée et zone indemne).

Se protéger

Pour protéger son troupeau de la FCO-8, il est recommandé de désinsectiser les animaux quatorze jours avant de les transporter et de réaliser un test PCR. Il est également recommandé de désinsectiser les moyens de transport avant le chargement des animaux. La vaccination semble être le moyen le plus efficace pour les éleveurs qui en ont la possibilité, y compris face à ce nouveau variant. Toutefois, actuellement les doses manquent en France ce qui complique la lutte contre la maladie.

P.D.-D.

Un webinaire pour comprendre la FCO et la MHE

En partenariat avec l'UMT santé des ruminants, le GDS France a réalisé un webinaire autour de la FCO et de la MHE. Cette conférence réalisée par le vétérinaire Emmanuel Garin, présente l'état des connaissances sur ces deux maladies, la situation épidémiologique actuelle et les mesures de précaution à prendre. Ce webinaire de 30 minutes est accessiblement gratuitement sur la chaîne Youtube du GDS France.