FÊTE DU CHEVAL DE TRAIT
« La passion, c'est ce qui nous lie »

Pauline De Deus
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Dimanche 6 août avait lieu la Fête du cheval de trait au domaine Olivier de Serres de Mirabel. Plusieurs milliers de personnes se sont déplacées pour découvrir et faire vivre la filière équine ardéchoise.

« La passion, c'est ce qui nous lie »
Julien Rivière, président au sein de l'Union des syndicats d'éleveurs et d'utilisateurs d'équidés de travail en Ardèche. ©AAA PDeDeus

Comme la plupart des éleveurs de chevaux de trait, Julien Rivière est « né à cheval ». Cette passion, il l’a redécouverte bien plus tard et a décidé d’en faire son métier, il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, l’Ardéchois de 42 ans est éleveur, naisseur, dresseur et prestataire pour des travaux agricoles à cheval, notamment dans la vigne. Il fait partie des rares éleveurs à pouvoir vivre de cette activité, « mais ça demande beaucoup de motivation », confie-t-il. Car aujourd’hui le cheval de trait est souvent un atelier secondaire, peu rentable pour les exploitations. « On le fait par passion, c’est ce qui nous lie tous… c’est notre ADN ! », rappelle Julien Rivière. Et pour défendre encore un peu plus cette filière, l’éleveur s’est engagé comme président au sein de l’Union des syndicats d’éleveurs et d’utilisateurs de chevaux de trait de l'Ardèche. C’est cette section de la FDSEA de l'Ardèche qui organise, chaque année, avec les éleveurs une fête des chevaux de trait.

Faire découvrir la filière

Dimanche, Julien Rivière et les éleveurs s’étaient donné rendez-vous au domaine Olivier de Serres à Mirabel avec leurs « filles », des juments qui bien souvent sont comme des membres de la famille. Et pour cette 9e édition, le public initié ou amateur s’est déplacé en nombre avec plusieurs milliers de personnes tout au long de la journée. Au programme, une large découverte de la filière, avec des balades en calèche bien sûr, mais aussi des démonstrations de travaux agricoles, de ferrage, des concours, la vente de matériel d’attelage, entre autres. Un seul débouché manquait à l’appel, l’un des plus importants et peut-être le moins attrayant pour le public : il s’agit de la viande. Pourtant le président de l’union tient à le rappeler : « Sans la filière boucherie, il n’y aurait plus de chevaux de trait ».

Pauline De Deus

Près de 4 000 visiteurs : un succès !
Crédit photo AAA PDeDeus

Près de 4 000 visiteurs : un succès !

Une fois encore, le succès de la Fête du cheval de trait n'est pas démenti. Près de 4 000 personnes sont venues admirer les chevaux, entre amis ou en famille.

Des dizaines de chevaux comtois étaient présents dont une trentaine qui a participé au concours départemental. ©PDeDeus_AAA
Une compétition pour défendre et améliorer les races
Eden de Cayfasses de l'Earl Vigne et fils est la championne adulte de ce concours départemental de race comtoise. ©AAA PDeDeus
CONCOURS

Une compétition pour défendre et améliorer les races

Comme chaque année, la Fête du cheval de trait était aussi l’occasion d’organiser des concours Modèle et allures.

Les Comtois

Première race de chevaux de trait en France, le comtois est aussi très présent en Ardèche. « Ici, on sent qu'on a un groupe d'éleveurs motivés ! Tous les ans, on voit que la qualité des animaux évolue dans le bon sens », se réjouissent les juges, Jean-Philippe Bart et Charles Boillin. Originaires du Doubs et membres de l'association nationale des chevaux de trait comtois, tous deux avaient fait le déplacement à Mirabel, dimanche, pour noter la trentaine d'animaux en lice pour ce concours départemental. Jugés sur leur morphologie, leur robe et bien sûr leurs déplacements au trot et au pas, quinze juments et six éleveurs ont été sélectionnés pour le concours régional qui aura lieu dimanche 20 août à Saint-Pierre-de-Chartreuse en Isère. Et pour la première fois cette année, deux animaux ont été sélectionnés pour participer au concours comtois organisé lors du sommet de l'élevage à Cournon. 

Les Ardennais

Quatre juments ardennaises se sont également affrontées lors d'un concours Modèle et allures. Anaïs Magnard a remporté le premier prix avec sa jument, Jezabel. Installée depuis un an avec l'Attelage du Vidourle dans le Gard, la jeune femme vit aujourd'hui de sa passion en tant que prestataire de service. Anaïs Magnard exerce principalement des travaux agricoles dans les vignes avec ses deux juments. Pour elle, les concours sont une occasion de se faire plaisir avec ses chevaux et surtout de rencontrer d'autres professionnels passionnés.

Les Baudets du Poitou

Outre les chevaux, les ânes étaient aussi représentés. Et notamment les Baudets du Poitou. Plus ancienne race d'ânes en France, elle est aujourd'hui menacée d'extinction avec environ 300 spécimens dans le monde. Bien qu'éloignée du berceau d'origine de la race, l'Ardèche contribue au maintien des Baudets grâce à deux éleveurs : Roselyne Girard et Cyril Jourdan. Tous deux ont participé au concours de Baudets du Poitou aux côtés de Tracey Morgan-Stevens venue de la Drôme. Le juge, Thierry Duperret, qui s'est déplacé depuis la Charente-Maritime, a noté les neuf ânes en lice selon plusieurs critères : la taille, l'ossature, la tête et les aspects plus esthétiques de la race que sont les oreilles et les poils.

Les résultats

  • Pouliche comtoise 1 ans : Mia des Mines de Julien Rivière.
  • Pouliche comtoise 2 ans : Luciole 13 de l'Earl Vigne et fils.
  • Pouliche comtoise 3 ans : Kolmia de la Palud de Katia Dumas.
  • Femelle comtoise suitée 4-6 ans  : Daisy du Clos de l'Earl Vigne et fils.
  • Femelle comtoise suitée plus de 7 ans  : Heidi de la Palud d'Antoine Dumas.
  • Femelle comtoise non suitée : Fleur de la Croix de Valentin Gubien.
  • Etalon comtois : Grizzly de Bonant de l'Earl Vigne et fils.
  • Ardennais : Jezabel des Granges d'Anaïs Magnard.
  • Femelle baudet suitée : Iris de Toussaint de Cyril Jourdan.
  • Femelle baudet non suitée : Ficelle de la Farge de Roselyne Girard.
  • Etalon Baudet : Dogon du Vern de Cyril Jourdan
  • Pouliche Baudet 2 ans : Leonie de la Farge de Roselyne Girard.
L'association humanitaire k'l'ick-ass tenait un stand pour vendre des glaces et surtout des ânes en bois fabriqués au Burkina Faso. Les fonds sont ensuite utilisés pour soutenir des enfants malades au Burkina Faso. ©AAA PDeDeus
Une cinquantaine de bénévoles et l'équipe de la FDSEA de l'Ardèche se sont mobilisées pour organiser cette évènement et assurer sa réussite ! ©AAA_PDeDeus