NÉCROLOGIE
Louis-Fabrice Latour : une figure des vins disparait

Louis-Fabrice Latour s’est éteint lundi 5 septembre à l’âge de 58 ans, des suites d’une longue maladie. Le PDG de la Maison Latour, était connu d’une partie des viticulteurs du territoire, de par sa filiale ardéchoise basée à Alba-la-Romaine. Comme son père avant lui, il a contribué à faire connaître le vin d’Ardèche à travers le monde. Il laisse derrière lui une femme et quatre enfants.

Louis-Fabrice Latour : une figure des vins disparait

Un grand professionnel, un homme de terrain, proche de son personnel…  Ses collaborateurs ne tarissent pas d’éloge sur Louis-Fabrice Latour. « Jusqu’au bout il a été attentionné et attentif à ses salariés et son entreprise. Son travail c’était sa passion », témoigne Marion Bosquet, directrice technique de la Maison Latour en Ardèche. Recrutée il y a un an et demi par Louis-Fabrice Latour lui-même, elle a pu avoir de réguliers échanges avec lui malgré sa maladie et un emploi du temps toujours bien chargé. 

Outre son entreprise, ses quelques 200 employés et sa quinzaine de filiales, Louis-Fabrice Latour était aussi engagé dans l’interprofession. Il a notamment présidé le bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne et la fédération des exportateurs de vins et spiritueux. Les vins de la Maison Latour sont d’ailleurs principalement vendus à l’étranger. En Ardèche, 80 % de la production annuelle de la filiale - entre 1,5 et 2 millions de bouteilles – est aujourd’hui exporté, notamment aux Etats-Unis, en Angleterre ou encore au Japon. Avec ces cuvées Ardèche et Grand Ardèche, en Chardonnay et Viognier, Louis-Fabrice Latour, en travaillant main dans la main avec Vignerons Ardéchois, a pu contribuer à la renommée du département à travers le monde. 

Un héritage familial de 225 ans

Cette histoire ardéchoise avait d’abord commencé avec son père, en 1979. A cette époque Louis Latour avait fait le pari de s’associer aux viticulteurs locaux pour produire un vin de qualité en Ardèche – Chardonnay notamment. Vingt-ans plus tard, quand son fils de 34 ans reprend l’entreprise, il poursuit ce travail et le développe. Les vins ardéchois représentent aujourd’hui 20 % du volume produit par la Maison Latour. 

« L’Ardèche était un territoire que Louis-Fabrice aimait énormément », assure Alain Berthon. Cet ancien directeur technique de la filiale ardéchoise, actuellement en charge d’une entreprise du groupe dans le Beaujolais, a travaillé trente ans aux côtés de Louis-Fabrice Latour. Il se souvient de ses visites en Ardèche, trois à quatre fois par ans, notamment en période de vendanges « Il aimait ce contact viticole », se remémore Alain Berthon. « Et je me rappelle de dégustations avec lui… Il dégustait très bien. Il savait ce qu’il voulait : des vins gras, rond et élégant. »

Pour la suite, « ça va être compliqué pendant un temps », reconnait l'ancien directeur de la filiale ardéchoise. L’héritage familial de 225 ans que Louis-Fabrice Latour a su faire fructifier va désormais devoir être pris en main sans que la passation n’ait pu se faire sereinement, comme cela avait pu être orchestré avec son père. « Mais ça se fera, assure Alain Berthon. Les projets commencés vont se poursuivre… On va continuer pour lui, pour ce qu’il aurait fait. » 

Pauline De Deus