FORMATION
Des MFR pour répondre aux besoins locaux

Pauline De Deus
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À l'occasion de l'assemblée générale des MFR de Drôme et d'Ardèche, jeudi 30 mars, la fédération a notamment évoqué un nouveau projet dans le Vercors.

Des MFR pour répondre aux besoins locaux
La plus ancienne MFR du territoire, à Anneyron, propose toujours un enseignement agricole, de même que la MFR de Divajeu.

« Partir d'acteurs du territoire, c'est dans l'ADN des MFR. » Pour Bernadette Chorier, directrice de la fédération des Maisons familiales rurales (MFR) en Drôme-Ardèche, c'est cette raison d'être qui est au cœur du nouveau projet de formation né dans le Vercors. « Notre mission c'est d'écouter et de soutenir la création de MFR par des bénévoles. Et c'est ce que l'on fait avec les habitants de la Chapelle-en-Vercors qui sont venus nous solliciter », détaille la directrice.

Une phase d'analyse

Mais pas question de se lancer tête baissée. Avant de proposer de nouvelles offres de formation, encore faut-il analyser ce dont le territoire a besoin. « Des réflexions sont en cours sur des métiers innovants, qui peuvent mêler différentes saisonnalités, des polycompétences... Des solutions pour avoir du travail toute l'année dans ces zones », dévoile Bernadette Chorier.

Agriculture, tourisme, artisanat... Jusqu'à l'automne cette phase d'analyse va se poursuivre pour définir les besoins de formation pour ce territoire de montagne. « Et la réponse se fera en fonction du résultat, insiste Bernadette Chorier. Si on développe une structure, il faut qu'elle soit viable : qu'elle réponde à des besoins non-couverts sans être en concurrence avec d'autres offres. »

L'apprentissage progresse

En attendant, les résultats de cette analyse les six autres MFR du territoire, à Anneyron, Villeneuve de Berg, Buis les Baronnies, Bourg-de-Péage, Divajeu et Chateauneuf-sur-Isère poursuivent leur travail avec les 900 jeunes engagés dans des parcours aussi variés que le sanitaire et social, la restauration, l'agriculture, le commerce ou l'environnement.

Allant de la 4e à la licence, en passant par des CAP, BTS et Bac Pro, la majorité des élèves suivent les cours en formation initiale. L'apprentissage qui concerne près d'un tiers des effectifs est toutefois en forte hausse ces dernières années. « Avec la réforme de 2018, l'apprentissage a retrouvé ses lettres de noblesse », assure Bernadette Chorier. Preuve en est l'évolution des effectifs entre 2021 et 2022, avec un nombre d'élèves en apprentissage qui a progressé de 12 %.

Une bonne santé financière

Ces données sont de bon augure pour ces Maisons familiales rurales qui fonctionnent en partie grâce aux fonds des Opco (opérateurs de compétences qui financent notamment les formations professionnelles en entreprise). Les comptes des MFR drôme-ardéchoises sont donc en bonne forme, bien que l'inflation et la nouvelle loi énergie soient deux éléments préoccupants. « Il va falloir que nous rénovions nos bâtiments », précise la directrice de la fédération locale.

Enfin, l'autre chantier est aussi de continuer à mobiliser. Car depuis leur création, au siècle dernier, les MFR se sont toujours appuyées sur un réseau de bénévoles engagés : les parents des élèves souvent, mais aussi des acteurs locaux qui croient en l'importance de la formation pour le développement du territoire.

Pauline De Deus

958

C'est le nombre d'élèves qui suivent un enseignement au sein des MFR drôme-ardèchoises. Parmi ces jeunes, 468 filles et 490 garçons. Autour d'eux sont également engagés 130 salariés ainsi que 65 bénévoles.

Bernadette Chorier, directrice de la fédération des MFR en Drôme et en Ardèche.